Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

dimanche 27 avril 2008

Party de départ pour une « expat » qui nous quitte

Durant mon séjour au Québec, j’avais reçu une invitation pour aujourd’hui, en l’honneur de Sophie, une jeune femme qui vient de terminer son mandat au Haut-commissariat du Canada et qui repart mercredi prochain pour une autre affectation à Téhéran. Moi on ne m’obligerait pas à porter le voile des pieds à la tête – ce qu’elle n’aura pas le choix de faire pour aller faire ses courses en ville – pour un million de dollars par année mais ça, c’est mon opinion !

Quoi qu’il en soit, Sophie a toujours fait preuve de beaucoup de disponibilités lorsqu’on avait besoin de renseignements quelconque sur le pays et a gentiment partagé ses petites découvertes avec nous, pour faciliter notre intégration en Guyana. Je lui en suis très reconnaissante et c’est avec grand plaisir que nous sommes allés la saluer une dernière fois chez notre voisine Amy, qui lui afait organisé cette petite fête.

samedi 26 avril 2008

Comment manquer son avion ?!?

À mon arrivée à l'aéroport de Montréal, mes enfants m'y attendaient !

Je le savais avant de partir, mais 2 semaines c’est bien trop court, pour voir notre famille (5 enfants à nous deux) et mes amies, sans compter mes obligations personnelles et professionnelles : clients à voir, impôts à compléter, planificateur financier à rencontrer, etc.

En fait, ça s’est compliqué 2 jours après mon arrivée au Québec, alors que la grippe m’a assaillie d’aplomb ! J’ai juste eu le temps d’aller souper avec quelques copines le samedi suivant mon arrivée – et déjà là ce n’était pas la grande forme – mais rendu au dimanche, toutes mes forces m’avaient quitté. J’avais planifié emmener mon petits-fils dans un parc d’amusement intérieur où mon plus jeune fils travaille, mais au moment du départ, après le dîner, j’ai dû abdiquer et admettre que je me sentais aussi faible qu’un petit poussin. En larmes, parce que j’avais tellement envie de les voir, j’ai demandé à Sébastien s’il ne pouvait pas venir souper à la place avec Darien chez mes parents où on est installé pour notre séjour, et il est même allé chercher son frère Vincent, pendant que Stéphane est allé nous chercher des mets chinois.

J’étais en pyjama, roulée en boule sur le fauteuil, mais heureuse d’avoir mes hommes (mon chum, mes deux fils et mon petit-fils) près de moi. (Isabelle avait malheureusement un engagement à Toronto pour le week-end).

Comme de raison, je n’ai donc pas eu le temps de faire tout ce que nous avions planifié… dont aller au cinéma (faut dire que le seul soir où ça nous a tenté, nous n’avions rien trouvé de bon à aller voir !)

Par contre, à croire que nous apportions le climat du sud avec nous, pas une seule goutte de pluie n’est tombée pendant notre séjour. ; il a fait un temps magnifique, rempli de belles journées printanières comme je les aime qui j’avoue, me manquent en Guyana. C’est bien beau la chaleur, mais y a des jours ou y en a marre… d’ailleurs j’ai toujours dit que dans la vie, ça prenait du négatif pour nous faire apprécier le positif…

Bref, les deux semaines sont passées tellement vite que j’ai réussi…à nous faire manquer l’avion ! C’est que je peux à peine m’en vouloir, car j’étais tellement sûre de mon coup…. Comme le vol direct Toronto-Georgetown est nolisé par Zoom seulement une fois par semaine – le mercredi – je ne me suis jamais questionnée sur la date de notre retour… mercredi deux semaines plus tard.

Hors, je ne comprenais pas pourquoi, la veille (le mardi) au soir, je n’arrivais pas à imprimer nos cartes d’embarquement pour le vol d’Air Canada. Sur leur site Internet, j’obtenais simplement le message comme quoi on ne pouvait « compléter ma transaction », sans autre détail.

Le lendemain matin (jour du départ), même scénario. C’est en vérifiant la no. de réservation et en contre-vérifiant à plusieurs reprises tous les détails de l’itinéraire du vol que j’ai réalisé avec horreur que la date du départ était… LA VEILLE ! Nous étions littéralement une journée en retard… c’est là que j’ai compris que pour être en Guyana le mercredi matin, sur un vol de nuit, il fallait donc partir… le mardi !

La journée était normalement consacrée à faire les valises car comme d’habitude, je rapportais plusieurs articles de notre ménage personnel, en plus de nos achats, dont deux lampes de tables de nuit pour le Bed & Breakfast. Mais là, après avoir honteusement avoué ma bourde à mon chum, la priorité était de nous trouver de nouveaux vols pour aujourd’hui même.

Tous les deux, nous nous sommes immédiatement attelés aux recherches sur Internet pour Air Canada et Caribbean Airlines (qui eux ont plusieurs vols par semaine, mais avec escale à Trinidad) et ce n’est qu’en début d’après-midi, tout en continuant à « paqueter » nos valises, que nous avons réussi à sécuriser notre départ pour le soir même : un vol à 17h30 sur Air Canada Montréal-Toronto et un vol à 23h55 sur Caribbean Airlines Toronto-Georgetown. Pour ce qui est des billets d’avion de la veille, on oublie ça, c’est complètement perdu ce qui fait qu’on a rajouté 1,500$ à notre voyage au Québec… une petite erreur assez dispendieuse quoi, mais à ce prix-là, je suis convaincue que ça ne m’arrivera PLUS JAMAIS, et que je vérifierai TOUS les détails de notre voyage plusieurs fois plutôt qu’une.

Finalement, à cause du changement d’heure de notre vol à Montréal, j’ai failli également manquer ma fille qui tenait absolument à me remettre un cadeau (à n’ouvrir qu’à la Fête des Mères) avant que je ne parte. Lorsqu’elle m’a rejointe sur mon cellulaire, j’avais déjà traversé la sécurité mais ça me crevait tellement le cœur que je suis revenue en suppliant les gardes de me laisser retourner. Ils ont accepté car ils voyaient bien Isabelle de l’autre côté de la porte qui me faisait de grands signes tout en me parlant sur le cellulaire. Bref, des adieux qui n’étaient rien pour me remonter le moral, au contraire… c’était digne d’un roman à l’eau de rose de Danielle Steel !

On est finalement rentré chez nous vers 10h00 le jeudi matin, après avoir quitté la maison de mes parents à 15h30 la veille… ça fait un long voyage, surtout quand on n’a pratiquement pas dormi de la nuit. Alors jeudi soir, puisqu’il n’y avait absolument rien à manger dans le frigo (les gardiens de la maison sont partis dès notre arrivée et n’ont absolument rien laissé de fruits ou légumes frais) nous sommes allés manger de la pizza avec nos amis québécois au Pégasus.

Vendredi et samedi ont servi à refaire les provisions et défaire les valises. J’avoue même que je me sentais tellement morose et que j’avais les blues, que j’ai décommandé la femme de ménage, car je n’avais pas envie de parler à personne.

Stéphane lui est reparti sur le campement dès samedi matin, mais il est revenu le soir même, découragé parce que le responsable à qui il avait laissé de l’argent pour réapprovisionner les hommes en nourriture et en fuel, n’avait apparemment rien fait de tout ça et il était introuvable. Lui qui de nature, fait confiance facilement, se sent de plus en plus désabusé et grandement déçu de la culture guyanaise. Malheureusement, de par son expérience, il ne peut faire autrement que de considérer les guyanais – sauf exception – comme des menteurs et des voleurs… Honnêtement, on a beau ne pas vouloir être raciste et ne pas généraliser, mais quand les gens nous déçoivent un après l’autre, on ne peut faire autrement que généraliser… du moins pour une certaine classe de gens, car on ne parle évidemment pas ici de professionnels…

mercredi 9 avril 2008

Youppi on rentre à la maison !

Après seulement 5 heures de sommeil, nous étions debout à 4h30 du matin pour être rendus à l’aéroport à 6h00, histoire d’être là 3 heures à l’avance… mais notre départ qui était indiqué 9h00 sur nos billets s’est réellement produit à 10h30 !

Contrairement à la dernière fois, j’avais prévu au moins 4 heures avant notre vol Toronto-Montréal et pour une fois, nous n’avons pas eu à courir comme des malades ! En plus de mes parents, mes trois enfants se sont donnés la peine de venir nous accueillir à l’aéroport, ce qui n’a pas de prix à mes yeux… j’espère qu’ils le savent !

Petite anecdote comique : en sortant de l’aéroport, j’ai poussé un « AH ! » de contentement, en respirant l’air frais de cette soirée printanière… sous les yeux de deux hommes amusés, qui ne savaient pas trop quoi penser de ma réaction… je me suis empressée de leur expliquer que je venais d’un pays où il fait très chaud 7 jours par semaine, sans beaucoup de répit et que ce climat québécois du printemps était pour moi tout à fait délectable.

mardi 8 avril 2008

Ma BA de la journée : le sauvetage d’un pauvre chien errant

Ce matin, pour poursuivre la promotion de mon Bed & Breakfast, j’ai reçu à déjeuner un des responsables de l’organisme Oxfam.

Peu après son départ, alors que je travaillais dans mon bureau, toujours face à la fenêtre, j’ai aperçu un petit chien qui se glissait sous notre clôture. Je suis sortie dehors pour essayer de l’attraper, mais sans succès, il s’est rapidement sauvé. J’ai eu le temps de remarquer qu’il portait un collier, mais que physiquement, il était dans un état lamentable : la moitié du corps sans poil et plein de rougeurs et les pattes horriblement boursouflées. Comme il est revenu un peu plus tard, je me suis arrangée pour le coincer, en attendant que Stéphane revienne.

Pendant qu’il réglait des choses dans le bureau, d’autres gars l’attendaient dehors et j’en ai profité pour me faire aider à attraper cette pauvre bête, dans l’intention de la remettre à la SPCA. Malgré ses grognements, probablement parce qu’il était très apeuré, j’ai donc réussi à le mettre en cage, lui donner à boire et à manger. Les chiens errants sont seulement récupérés par les gens de la SPCA lorsqu’on a réussi à les attraper. Ils ne les ramasse pas dans la rue.

En tout cas si ce chien avait un maître (puisqu’il portait un collier), ce dernier ne le mérite tout simplement pas, à voir l’état dans lequel se trouvait ce pauvre animal.

Après le souper, alors que nous complétions nos valises pour nos deux semaines de vacances au Québec, nos « gardiens de maison » sont venus coucher à la maison. Talia et Robin, ce jeune couple qui enseigne à l’Univesité de la Guyana, sont arrivés vers 20h00 et je les ai mis à leur aise, tout en leur faisant le petit briefing accompagnant le document « Aide-mémoire » préparé à leur intention, avec tous les nos, les ressources et les instructions pour prendre bien soin de notre chien Brutus et de notre chat Filou.
Comme d’habitude lorsque nous nous préparons à rentrer au Québec, l’excitation nous empêche de nous endormir tôt…

lundi 7 avril 2008

Conflit culturel majeur à cause des chiens !

J’ai eu très peur pour mon chat Filou aujourd’hui. Comme d’habitude, il a commencé à demander la porte vers 5h30 et exceptionnellement, c’est Stéphane qui l’a fait sortir, alors que je continuais à somnoler.

Lorsque je me suis réveillée pour de bon vers 7h30, j’ai réalisé qu’il n’était pas rentré, alors que normalement, il passe rarement plus de 15 minutes sans miauler à fendre l’âme pour qu’on lui ouvre la porte. Immédiatement, j’ai senti que quelque chose n’était pas normal. Je me suis habillée en vitesse et je l’ai régulièrement appelée jusqu’à 9h00, heure à laquelle Stéphane est parti, en prenant soin de garder Brutus à l’intérieur. Je suis alors sortie du terrain, parapluie en main pour me protéger du soleil, en appelant son nom dans les rues avoisinantes, jusqu’à ce que je me dirige vers notre fameux voisin que j’avais déjà réprimandé parce que l’un ou plusieurs de ses 5 chiots venaient voler des jouets à Brutus sur notre propre terrain. Encore une fois, depuis deux jours je ne trouvais plus son toutou et ce matin, Stéphane m’avait dit avoir laissé la brosse du chien dehors (car on lui a donné un bain hier), mais je ne la voyais nulle part.

Bref, c’est avec horreur qu’une fois de plus, j’ai retrouvé le toutou dans la rue, en face de sa maison et quelques pieds plus loin la brosse, toute mâchouillée et devenue inutilisable. Les articles dans une main, j’ai immédiatement sonné à la porte de la maison de l’autre et c’est une fillette d’une douzaine d’années qui a répondu au balcon supérieur. Ses parents n’étaient pas là et répondant à ma question, elle m’informa qu’ils seraient de retour à 18h00. En lui montrant ce que j’avais dans les mains et en lui expliquant que je craignais que leurs chiens aient fait du mal à mon chat, j’ai éclaté en sanglots, la rage au cœur et bien déterminée à revenir leur dire ma façon de penser en soirée.

A contrecoeur, je me suis résignée à rentrer à la maison, prenant soin de laisser Brutus à l’intérieur. Je me suis réinstallée à mon bureau, qui fait face à la fenêtre me permettant d’observer la clôture de l’entrée, en essayant de me concentrer mais n’ayant vraiment pas la tête au travail…

La maison est complètement entourée d’un mur de ciment, sauf pour l’entrée principale (la porte du côté elle étant finement grillagée jusqu’au sol) que j’observais continuellement du coin de l’œil… jusqu’à ce que j’aperçoive mon Filou se faufiler sous la clôture et se diriger vers la porte d’en avant en rampant le ventre au sol. J’ai sauté de ma chaise en allant à sa rencontre et en pleurant de joie et de soulagement !

Quant à lui, il est immédiatement allé se terrer en arrière d’un fauteuil et n’a pas voulu bouger de là pour les 3 prochaines heures. De toute évidence, il a été traumatisé, probablement de s’être fait pourchasser par un chien, si ce n’est plusieurs… et a réussi à se cacher quelque part jusqu’à ce que la voie soit libre.

J’ai pu me remettre au travail le cœur un peu plus léger, mais histoire de me défouler, j’ai décidé d’aller faire des longueurs au Pégasus, où Stéphane est venu me chercher vers 18h00. Nous sommes allés faire une petite épicerie, manger une bouchée et j’avais très hâte de rentrer à la maison pour aller affronter ce voisin qui n’est pas capable de garder ses chiens dans sa cour !

Stéphane m’a accompagnée – car j’y allais avec ou sans lui – et pendant notre discussion, je nous faisais penser aux policiers dans « Bon cop, bad cop » ! et ce n’était pas Stéphane le mauvais garçon !

Toujours bouleversée, après avoir cru perdre mon fidèle compagnon de 8 ans, je n’ai pas mâché mes mots à l’endroit de ce propriétaire à qui j’avais déjà demandé poliment – voilà déjà plusieurs semaines – de faire en sorte que ses 8 chiens (3 adultes et 5 chiots de 7 mois) restent dans sa cour et cessent de vagabonder dans la rue.

Même s’il a fait l’effort d’installer un grillage à sa clôture, celui-ci n’a pas tenu le coup parce que pas assez solide. Il a ensuite affublé les chiots de colliers-triangle en bois, mais ça ne les a pas empêché d’apprendre à se tortiller suffisamment pour réussir néanmoins à se faufiler entre les barreaux de la clôture. Voyant ses tentatives de remédier au problème infructueuses, il a tout simplement laissé faire en se résignant, comme si les animaux étaient simplement plus « smattes » que leur maître !

Je ne me suis donc pas gênée pour le lui faire remarquer, preuve à l’appui – la brosse de Brutus complètement détruite – et sur un ton pas mal moins poli que la première fois. En fait, c’est Stéphane qui tempérait mon discours mais il était clair que je n’entendais pas à rire quand je lui ai dit qu’il devait prendre ses responsabilités envers ses propres chiens et respecter ses voisins.

Il s’est montré légèrement piteux en mentionnant qu’il installerait un grillage beaucoup plus résistant mais jamais, en aucun moment, il ne s’est excusé du comportement de ses chiens et de la peine qu’ils m’avaient causée.

jeudi 3 avril 2008

Petite activité promotionnelle pour le B & B

A 5h00 du matin, malgré tout, Stéphane est retourné au campement, prévoyant revenir samedi. Disons que ce fût un « au revoir » un peu plus intense que d’habitude, avec la gorge nouée et la mort dans l’âme de le voir partir. J’ai aussi remarqué qu’il avait récupéré son fidèle couteau de chasse qui trônait maintenant à sa ceinture… mieux que rien, en attendant qu’il obtienne éventuellement son permis de port d’arme…


Après son départ et suite à l’entrevue téléphonique qu’il a donnée hier soir à un journaliste local, j’ai reçu quelques appels de personnes ayant lu l’article dans le journal (en fait, le journaliste avait de toute évidence vendu son papier à 2 journaux…) et qui s’inquiétaient pour Stéphane. Le premier de ces appels fût donné par une représentante du Haut-Commissariat Canadien, pour s’assurer qu’il n’avait gardé aucune conséquence corporelle, du moins c’est ce que j’imagine… La dame, que nous connaissons bien pour l’avoir côtoyée à plusieurs reprises, m’a expliqué que qu’il existant une entente avec les autorités policières pour que ces dernières avisent son Bureau lorsque des événements criminels impliquaient un citoyen canadien.

Honnêtement, je ne sais pas trop ce que ça change et ce qu’ils peuvent faire de plus, mais c’est légèrement rassurant de savoir que notre pays a l’œil sur ses citoyens dans le monde…

Le reste de la journée, j’ai concentré toutes mes énergies à préparer mes deux « paniers-cadeaux » que j’avais planifié envoyer à deux organisations d’importance, pour faire la promotion du Business Bed & Breakfast : ce même Haut-Commissariat Canadien et le Caricom Secretary, situé à distance de marche de chez moi et qui emploie des centaines de personnes de toutes les parties des Caraïbes.

Avec l’aide de Colette, nous avons donc cuisiné des douzaines de biscuits à l’avoine roulé, carottes et raisins, ainsi que des muffins aux bananes et aussi à l’avoine roulé. Plus santé que ça, tu meurs !

J’ai ensuite emballé individuellement chaque muffin et deux biscuits ensemble, avec du papier cellophane attaché par un ruban décoratif, que j’ai également utilisé pour insérer dans une de mes cartes d’affaires trouées. Comme elles sont en couleur, le montage final donnait un effet très coloré et c’est non sans fierté que j’ai fait livrer les paniers à deux personnes-contact, désignées pour faire circuler le panier, par mon chauffeur de taxi Andrew, en qui j’ai entièrement confiance.

D’ailleurs, la confirmation de livraison est arrivée par la suite grâce aux appels que j’ai reçus de gens me connaissant et me remerciant pour cette « pause-café » inattendue. Évidemment, tout ça est rendu possible par la présence de Colette, mon aide ménagère, qui nettoie en arrière de moi et me donne un sérieux coup de main.

Dans un autre ordre d’idée, plus la journée avançait et plus je redoutais de souper seule, après ce qui était arrivé à Stéphane hier. Comme je l’ai déjà mentionné, la plupart des gens que je connais en Guyana sont en couple, mais j’ai alors pensé à ce médecin originaire de la République Dominicaine, Ruben, qui enseigne à l’Université de médecine Greenheart et qui habite tout près de chez moi. Je ne sais pas grand-chose de lui mais je sais qu’il est seul ici et quand je l’ai rejoint pour l’inviter et avoir de la compagnie, il n’a pas hésité une seconde !

Nous avons soupé dehors, malgré le fait que ça faisait très loin de la cuisine et que souvent en fin de journée, j’ai beaucoup de difficulté à poser le pied gauche par terre (à cause du syndrome de L’Épine de Lenoir). Vers 20h30 cependant, alors que je commençais à bailler et à me frotter les yeux en me demandant c’était quoi mon problème, j’ai soudainement réalisé que j’étais réveillée depuis 5h00 du matin ! Malheureusement, mon invité ne semblait pas avoir l’intention de partir si tôt mais je ne tenais plus debout et j’ai littéralement dû lui demander qu’on reprenne la conversation… une autre journée !

mercredi 2 avril 2008

Stéphane est victime d’un hold-up !

La journée commence mal ; avant d’aller faire mes courses, j’ai téléphoné à la dame qui devait m’envoyer des clients ce soir, pour me faire dire qu’ils avaient changé d’idée à cause que je ne servais pas de repas autre que les déjeuners et qu’ils seraient trop fatigués pour sortir manger. Malheureusement, elle n’avait pas bien lu ma brochure, où je mentionne que des arrangements peuvent être pris pour les dîner et souper mais là, il était trop tard. Elle avait déjà réservé dans un autre hôtel… oui oui m’a-t-elle dit, elle allait justement pour me téléphoner… le matin même où les invités étaient attendus !!!

Tout de suite après, j’ai donc entrepris mon calvaire hebdomadaire, en faisant la tournée des magasins pour entre autre, trouver ce dont j’avais besoin pour une idée qui m’est venue vendredi dernier. En effet, lorsque j’ai eu la visite de Caricom, j’ai expérimenté une autre surprise culturelle : lorsque j’ai offert aux 2 dames la pause-café de l’après-midi (il était environ 15h00), avec jus et muffins et biscuits faits maison, elles m’ont répondu qu’elles n’en avaient pas le temps et devaient retourner au bureau rapidement mais… qu’elles le prendraient pour apporter !!!

Je ne m’attendais tellement pas à ça que je suis restée bouche bée avant de bégayer… « Ah bon… d’Accord, un instant, je vais vous les emballer ». Il ne me serait jamais venu à l’idée de faire une telle chose dans mon pays… où ce serait totalement inconvenable mais bon, j’en ai pris ma pilule. C’est en racontant l’anecdote à Stéphane que j’ai pensé « S’ils en veulent au bureau de mes muffins et biscuits santé, je vais leur en apporter ! » J’ai donc décidé de préparer des paniers promotionnels, remplis de portions individuellement emballées, attachées avec un ruban passant dans une carte d’affaire trouée. Je devais donc trouver des paniers les moins chers possibles (puisque je ne les reverrais pas), du ruban et du papier cellophane transparent pour emballer les paniers. Facile au Québec… moins évident ici à Georgetown…

En arrêtant pour luncher au Café Oasis, j’ai rencontré une femme que je connais (connaissance d’une connaissance…) qui mangeait seule et à qui je me suis jointe pour une bouchée rapide. En jasant de choses et d’autre, et parce qu’elle doit se promener pas mal dans le pays pour son travail, elle m’a demandée si je m’inquiétais du taux élevé de crimes, qui semble s’être accru dernièrement. Je lui ai répondu que je refusais de me laisser miner le moral par mes peurs et que j’essayais de toujours rester positive en focusant sur le meilleur, non sur le pire.

Eh bien disons que ma foi dans « Le Secret » fût mise à rude épreuve en fin de journée, quand Stéphane est rentré à la maison. Accompagné de son assistant principal, il m’a annoncé qu’on l’a agressé en début d’après-midi, pour lui voler son sac qui contenait un retrait de la banque du matin de 200,000 GY$ (1,000$ CA).

Il était environ 13h00 et se trouvait en plein magasin entrain de faire des achats, penché au-dessus du comptoir entrain de parler au commis, son porte-documents (où se trouvait l’argent) bien calé sous le bras, lorsqu’il a senti quelqu’un s’en emparer d’un coup sec par derrière.

Il s’est retourné rapidement et comme il se mettait en mouvement pour sauter sur son agresseur, ce dernier lui a pointé un revolver en plein visage l’air de dire « Ne t’avise surtout pas de me faire des misères… » Il s’est alors mis à courir, avec malgré tout Stéphane sur les talons, mais en tournant le coin de rue, une motocyclette l’attendait et il est disparu dans la brume.

De toute évidence, le voleur le pistait depuis sa sortie de la banque le matin et il s’est totalement foutu de la dizaine de clients présents en magasin. Ce qui enrageait le plus Stéphane dans toute cette histoire, c’est qu’il a passé plusieurs années – dans sa vingtaine – à entraîner des équipes de sécurité, ayant également pratiqué plusieurs arts martiaux, mais le tout s’est passé tellement vite qu’il a littéralement « figé ». Ça fait évidemment très longtemps qu’il ne s’est plus entraîné à ça d’une part et c’est également la première fois de sa vie qu’il se retrouve avec une arme à feu à 12 pouces du nez ! Pourtant, il les connaît les mouvements qui auraient pu désarmer son assaillant instantanément… il s’en voulait à mort de ne pas avoir réagi plus vite mais quant à moi, je me dis que c’était probablement mieux comme ça. C’est une décision d’une fraction de seconde pour qu’un coup parte lorsque quelqu’un se sent en danger…

Seule note positive, il a miraculeusement récupéré son porte-document – sans l’argent bien sûr – car celui-ci était identifié au GGMC (Guyana Gold Mining Commission) et les voleurs, en circulant devant la bâtisse, l’ont lancé à bout de bras et il a atterri dans la boîte de pick-up d’un véhicule stationné devant. Le propriétaire l’a donc rapporté au poste de sécurité et grâce à son cahier de notes identifié « En cas de perte contactez…. » on l’a rappelé une heure plus tard pour qu’il vienne le chercher. Remercions le ciel qu’il ait ainsi pu récupérer tous ses documents importants, dont la perte lui aurait causé de sérieux maux de tête… Évidemment, il a passé le reste de la journée au poste de police.

De plus, avec deux rapports de police pour vol en moins de 3 semaines, nul doute que ça aidera amplement sa cause pour justifier auprès du Commissaire de Police d’obtenir une licence de port d’arme. Il repart demain pour le camp mais à son retour, je ne le lâcherai pas d’une semelle tant que ça ne sera pas réglé. Peut-être que si les bandits qui l’ont suivi avaient su qu’il était armé, ils l’auraient laissé tranquille. En tout cas, Stéphane aurait pu dégainer (c’est ce qu’il m’a expliqué) lorsque le voleur s’enfuyait en courant et il aurait pu lui tirer dans les jambes. De toute façon, ça me rassurerait de savoir qu’il a de quoi se défendre, puisqu’il a déjà beaucoup d’expérience avec les armes à feu, car il se trouve qu’il pourrait décrire exactement ce que le gars avait dans les mains, bien plus que le voleur lui-même.

Ma première réaction fût bien sûr de dire « Mais qu’est-ce qu’on attend pour criss… notre camp d’ici !?! » Disons qu’au souper, nous en avons longuement discuté mais comme moi, Stéphane est quelqu’un de loyal, déterminé, persistant et même si l’aventure d’exploitation d’or se révèle beaucoup plus difficile qu’il ne l’avait imaginé, il refuse de laisser tomber, surtout pas l’entreprise qui lui a fait confiance. Ça ne m’empêche pas d’avoir des frissons dans le dos quand je pense à comment ça aurait pu mal tourner…

mardi 1 avril 2008

Le temps file à grande allure !

Les jours passent beaucoup trop vite ! J’ai l’impression que je commence ma semaine un lundi matin, je cligne des yeux et bang ! on est rendu vendredi soir. J’imagine que c’est normal lorsqu’on essaie de gérer une compagnie minière en démarrage, de mettre sur pied un business de Bed & Breakfast et d’offrir ses services de consultante en organisation des affaires (2 clients attendent déjà mes services) en même temps… le tout, dans un pays en voie de développement = TOUT prend 2 fois plus de temps à faire qu’au Canada. Ce n’est pas que je m’en plaigne, au contraire, c’est comme ça que j’aime ma vie – très occupée et pleine de défis – mais je pourrais certainement être deux fois plus productive au Canada, aucun doute là-dessus !

Vendredi dernier, j’ai reçu la visite de deux femmes qui travaillent au CARICOM (Secrétariat pour le développement des Caraïbes), le gros building que je vois de ma terrasse. L’une d’elles avait déjà un besoin particulier de chambre à utiliser pour faire des entrevues avec un panel, car leurs propres salles de conférences sont ne sont pas disponibles.

Je ferai tout en mon pouvoir pour les accommoder, quitte à sortir un lit d’une chambre (c’est ce que je lui ai proposé dans un courriel en soirée), car je suis persuadée qu’une fois les relations établies avec les bonnes personnes, elles me référeront régulièrement des visiteurs car leur mandat les amène à interagir fréquemment avec des professionnels de toutes les îles environnantes.

J’ai également reçu une deuxième visite d’une autre femme qui travaille pour une compagnie minière canadienne et demain, je recevrai deux hommes pour une nuit et ils seront de retour le 8 avril, la veille de notre départ pour le Canada. Il reste quelques détails à déterminer car ils repartent le même matin que nous.

Plus je progresse dans ce type de business, plus j’aime ça ! Étant d’une nature beaucoup plus sociable que solitaire, je me sens comme un petit poisson dans l’eau. Je me verrais très bien finir mes jours n’importe où dans le monde, habitant une belle grande maison (que j’aurais fait construire selon MES spécifications) et recevant des gens et des amis de partout… Probable que cette première expérience me sert à préciser mes buts futurs et me donner une raison de plus pour utiliser « Le Secret », philosophie dont je suis de plus en plus adepte.

Chose certaine, malgré l’éloignement de mes enfants et de mes amis qui me pèse, je ne peux nier mon appréciation de l’absence de l’hiver morose et sans fin du Québec, particulièrement cette année. La nature toujours en éveil, l’absence d’embouteillage sur la route, jamais de « slush » ou de pluie verglaçante… faut bien que ça compense un peu pour ce que je souffre de ne voir mon monde que 4 fois par année…

Aucun développement en ce qui concerne le vol du back pack de Stéphane : apparemment que la police sait exactement qui a fait le coup, mais le malfaiteur a sûrement dû se faire dire qu’on est sur sa trace car il a disparu de la ville. On attend juste de le retracer pour lui mettre la main au collet, mais comme ça fait déjà presque 2 semaines, les chances de retrouver ses effets diminuent à chaque jour qui passe.

J’ajoute continuellement des items sur la liste de choses que je veux ramener de Montréal et elle s’allonge dangereusement… je dois me renseigner demain sur une compagnie de transport qui nous permet d’avoir un genre de « boîte postale ». Je dois essayer de m’organiser mieux que ça sinon je ne viendrai pas à bout de rénover la maison à mon goût, en trouvant de temps en temps, par ci par là, des choses qui ont de l’allure ici en Guyana !

Aujourd’hui, Stéphane a pris une journée de congé bien méritée. Nous sommes donc allés la passer au Splahmin’s, où il aime se détendre en faisant de la détection. Malheureusement, la « pêche » n’a pas été très fructueuse aujourd’hui (il a trouvé seulement 1 bague en or), mais comme il m’expliquait, c’est encore mieux que de rester allongé sur une chaise à regarder les oiseaux passer !

Moi j’ai apporté mon lap-top et j’ai travaillé le temps que m’a duré ma pile, un peu plus de 2 heures, ensuite j’ai terminé de lire un livre que j’achevais, j’ai fini de lire mon Reader’s Digest et à 16h30, il était temps de partir car je n’avais plus rien d’autre à faire que tricoter ! Je suis allée faire trempette dans la rivière, mais ma mise en pli de samedi dernier chez un nouveau salon que j’ai essayé (quand je dis mise en pli je veux dire avoir les cheveux « raides ») a tellement bien tenu – je devrai absolument leur demander leur secret – que je n’avais pas envie de me mouiller la tête.

Demain, le couple qui est sensé habiter ici pendant notre absence doit venir faire un tour pour leur faire faire la « tournée du proprio » et faire encore plus ample connaissance avec Brutus et Filou. Nous finaliserons les détails et la femme de ménage viendra quand même 2 fois par semaine.