Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

mardi 18 décembre 2007

Stéphane quitte l’hôpital à midi

Les antibiotiques ayant déjà commencé à faire effet – sa température est presque revenue à la normale – je suis allée chercher Stéphane ce matin vers 11h00.

Inutile de dire que le reste de la journée fût plutôt tranquille. Je me suis occupée à régler des détails de voyage, un peu plus complexe du fait que je ramène mon chat Filou avec moi n Guyana, pendant que Stéphane dormait un peu.

Comme nous avions encore besoin de trouver des trucs à nous dans l’entrepôt, il a néanmoins insisté pour qu’on monte souper chez sa mère à Chertsey, pour y rester à coucher. Cela nous permettra de faire vraiment une pleine journée de « fouillage » dans nos centaines de boîtes.

lundi 17 décembre 2007

Urgence Malaria : Stéphane est testé positif !

Stéphane fait de la fièvre depuis hier soir. Il s’est levé encore plus mal en point, régulièrement secoué de puissants frissons et avec l’impression qu’un rouleau compresseur lui a passé sur le corps ! Ça ne regarde pas bien et ça sent la malaria, qui dit-on présente une période d’incubation d’une dizaine de jours, ce qui correspond passablement à sa dernière visite du camp minier.

En téléphonant à la clinique Voyage de Laval, on nous informe qu’on n’y est pas équipé pour y faire du dépistage mais que si on veut passer, le médecin de service pourra quand même l’examiner. Bon, c’est un début et on ne batifole pas avec cette maladie dont il existe 4 variantes ; la forme la plus virulente peut tuer un homme en 3 jours !

J’y conduis donc mon homme qui aujourd’hui se sent faible comme un petit poussin et nous rencontrons le même médecin qui nous avait administré nos vaccins avant de partir. Première question à Stéphane : si il a pris ses comprimés anti-malaria (Malarone) tel que prescrit. On lui répond qu’au début oui, mais que lorsqu’on vit dans un pays tropical, on ne peut être constamment sur les pilules, qui finissent à la longue par causer des effets secondaires. Lorsqu’il se rend dans les terres intérieures, maintenant presque chaque semaine, Stéphane prend des précautions normales – porter des vêtements longs, se vaporiser de chasse-moustique et dormir sous un filet – mais refuse d’être quotidiennement sous médication.

Finalement ne pouvant faire plus, le médecin nous a donc dirigé vers l’urgence de la Cité de la Santé, avec une recommandation pour que Stéphane soit vu en « semi-Priorité ». Arrivé vers midi, je ne sais pas ce que ce statut confère de spécial car il était passé 18h00 lorsqu’il a été examiné par un médecin.

J’ai donc servi d’oreiller pendant une partie de l’après-midi, de plus en plus frustrée de voir Stéphane si inconfortable assis sur une chaise carrée, frissonnant de fièvre et ayant mal partout. De plus, j’avais promis depuis une semaine à mon petit-fils Darien, d’aller le voir à son école pour sa séance de judo, vers 16h30. C’était la seule chance que j’avais durant tout mon séjour et seule une femme peut comprendre à quel point on peut se sentir déchirée entre son l’Amour pour son homme et son instinct maternel…

Avec la certitude de Stéphane que mon absence ne changerait absolument rien à la situation, je suis donc partie pour l’école de Darien qui se trouve à 5 minutes de l’hôpital. J’y ai donc rejoins mon fils Sébastien et après la séance, nous sommes allés souper rapidement avec également mon autre fils Vincent, qu’on a ramassé en passant. Tout en savourant le bonheur d’être assis avec mes « trois hommes », je ne cessais de m’inquiéter de Stéphane à l’hôpital, où j’étais de retour avers 19h00.

Il avait été examiné depuis peu, on lui avait fait des prises de sang, dont il attendait les résultats. Peu après, on nous a confirmé que la malaria circulait dans sons système, mais qu’on désirait le garder sous observation pour la nuit et faire d’autres tests, afin de déterminer exactement de quel type il souffrait. Pour s’en assurer, le médecin s’est également mis en communication avec la spécialiste de maladies tropicales d’un autre établissement de santé.

On a finit par commencer à lui administrer des anti-biotiques et vers 1h00 du matin, comme la fatigue nous envahissait tous, Stéphane a préféré que je retourne me coucher à la maison.

dimanche 16 décembre 2007

Maudite neige qui bousille tous mes plans !

J’avais t-e-l-l-e-m-e-n-t hâte à ce matin, alors que je devais retrouver mes copines lors d’un brunch que ma chum Johanne avait eu la gentillesse d’organiser, pour célébrer mon retour au pays.

Eh bien meilleure chance la prochaine fois, il neige de plus en plus fort depuis ce matin et on en annonce plus de 20 cm avec poudrerie, ce qui dans les normes québécoises, se traduit par une tempête de neige ! Ledit brunch fût donc annulé, à ma grande déception.



Idem pour le souper, pour lequel j’avais convié mes trois enfants. La voiture de mon fils n’étant pas particulièrement bien équipée de pneus à neige, je préférais de beaucoup qu’il ne sorte pas de la maison. De toute façon, ce n’était vraiment pas beau dehors alors on s’est fait une raison, mais ça m’embête d’autant plus qu’avec le travail et tout, je n’aurai l’occasion de revoir ma fille seulement une autre fois la fin de semaine prochaine, avant qu’elle ne parte en voyage en Thaïlande pour 3 semaines.

Nos plans étant ainsi tous chambardés par Dame Nature, Stéphane a donc suggéré qu’on aille « faire les magasins », au Méga-Centre qui se trouve à quelques minutes de chez mes parents, à Mascouche. Tout content de mettre à l’épreuve son 4 X 4, il s’amusait même à « chercher » les bancs de neige, pour voir s’il resterait pris ! Ah les hommes et leurs « bébelles ».

Faut dire que comparé à son vieux pick-up de la Guyana et ses routes épouvantables, conduire ici au Québec, même dans des conditions météo difficiles, représentait une véritable partie de plaisir pour lui. Nous avons donc fait du shopping tout l’après-midi, tour à tour dans nos magasins préférés : moi au Bureau en Gros et lui chez Future Shop !

Le souper avec mes parents fût donc très tranquille et en soirée, nous nous sommes retirés dans « nos quartiers » au sous-sol, pour écouter un des films que nous avions achetés cet après-midi, sur notre lap-top, puisque mes parents ne parlent pas anglais. Comme la maison est constituée d’aires ouvertes, on ne peut donc écouter la télé dans le salon leur imposer, même s’ils sont dans la salle à manger ou dans la cuisine.

samedi 15 décembre 2007

Enfin une soirée au cinéma

J’ai débuté la journée par un examen du type résonance magnétique, pour mon genou droit qui fait des siennes depuis 2-3 ans. Je sais, c’est ce qui arrive lorsqu’on n’est plus « sur la garantie » ! L’examen m’avait été prescrit par mon orthopédiste au printemps dernier mais lorsque la Cité de la Santé m’a enfin contactée, j’étais déjà en Amérique du Sud et j’ai pu reporter mon rendez-vous à ma période de visite au Québec.

Ensuite, je me suis rendue chez ma copine Cathleen, ma « teinturière » attitrée et on s’est fait un « party de teinture » (que j’avais achetée en 3 copies chez Wall-Mart, afin d’en ramener en Guyana). Elle a fait la mienne et j’ai fait la sienne. Pour la première fois depuis plus de 3 mois, j’avais enfin les cheveux lisses et raides, ce qui m’est totalement inaccessible, dans un pays où le taux d’humidité descend rarement en bas de 90% !

Pour fêter notre retour au bercail, moi et Stéphane nous sommes payés une soirée au cinéma, un loisir moderne qui nous manque quand même un peu là-bas, puisque nous avions l’habitude d’y aller au moins une ou deux fois par mois. Maudit que le pop corn était bon ! presque meilleur que le film lui-même (National Treasure 2).

vendredi 14 décembre 2007

Je « redécouvre » mes affaires !

Notre ménage est entreposé dans un garage/entrepôt que mon chum possède à Chertsey, à un demi-kilomètre d’où habite sa mère. Ma liste « d’items à ramener de Montréal » sous la main, nous nous y sommes rendus, pour passer la journée à fouiller dans nos boîtes. Avant d’en arriver là par contre, Stéphane a dû se taper quelques heures de souffleuse à neige, pour ouvrir le chemin et nous permettre de reculer le camion pour y embarquer ce que l’on voulait ramener.

Ce ne fût pas de tout repos que de passer la journée à ouvrir et déplacer des boîtes sur des étagères parfois très hautes, à chercher des objets qui au Québec, nous semblent aussi ordinaire qu’une… essoreuse à salade ! Ça pressait entre autre de retrouver notre router sans fil, afin de l’installer chez ma mère, pour que nos lap-top puissent se connecter n’importe où dans la maison.

Ma mère, à qui j’ai donné l’an dernier un vieil ordi pour s’y faire les dents, a débranché son Internet après quelques mois, n’y ayant pas trouvé suffisamment d’utilité. C’était évidemment essentiel pour nous, et comme ce sera notre « pied-à-terre » pour une période indéterminée, nous en avons nous-même payé l’abonnement pour 1 an. J’ai d’ailleurs l’intention de profiter de mon séjour pour la « coacher » et lui montrer comment tirer le meilleur de l’Internet.


Tout en déballant et « redécouvrant » mes affaires, je me suis surprise à presque embrasser ces objets qui nous facilitent le quotidien et qu’ont prend tellement pour acquis. Bien sûr il est possible de vivre sans, mais lorsqu’on les a, pourquoi ne pas en profiter ?

Évidemment nous avons soupé chez la mère de Stéphane, qu’il voyait pour la première fois depuis juillet dernier. De retour à la « maison », j’ai passé le reste de la soirée à finir de défaire les valises et essayer de nous installer le plus confortablement possible. Comme nous avions ramené des vêtements d’hiver de l’entrepôt, il a fallu vider un garde-robe et quelques tiroirs de bureau dans le sous-sol, plus facile à dire qu’à faire quand on connaît la mentalité d’écureuil de mon père, un « ramasseux » prêt à affronter la troisième guerre nucléaire !

jeudi 13 décembre 2007

Je retrouve mon chat « Filou »

Ça fait drôle de retourner « vivre » chez mes parents, même si c’est seulement pour un mois ! Moi, la fille super-indépendante, qui se retrouve sans logis à soi, j’ai donc dû installer nos pénates dans le sous-sol qu’ils ont si gentiment mis à notre disposition. On a donc notre petit coin à nous, avec salle de bain indépendante, mais maintenant habituée de vivre dans une immense maison en Guyana, je crains fort de trouver l’exiguïté des lieux un peu étouffante à la longue, malgré tous les efforts de ma mère pour embellir notre séjour.

Priotié no. 1 aujourd’hui : aller chercher mon chat Filou chez Pierre, un chum à Stéphane, qui s’est généreusement porté volontaire pour s’en occuper alors que j’étais désespérée de n’avoir trouvé personne, la veille de mon départ ! Il n’avait jamais vraiment eu de chien ou de chat auparavant, mais il y a quelques semaines il nous a fait savoir qu’il serait très heureux de mettre fin à son « gardiennage », si nous pouvions trouver une autre solution.

Il s’est tout simplement rendu compte qu’il n’aimait pas les animaux domestiques plus qu’il fallait, alors que Filou est un matou de 8 ans extrêmement affectueux, qui veut toujours être « collé » sur un humain. Doté d’une fourrure extrêmement longue et dense, il a en plus un estomac très sensible, avec la fâcheuse manie de régurgiter de temps à autre. Bref pour toutes ces raisons, il avait été confiné à la « véranda » chez Pierre où il passait tout son temps, maintenant que l’hiver est arrivé.

J’avais donc très hâte de le retrouver et lui prodiguer tous les câlins dont il a dû manquer depuis août dernier. Évidemment, ça me brisait le cœur d’avoir à le « relocaliser », sachant que c’était temporaire pour un mois et qu’il aurait un autre voyage – pas mal plus traumatisant celui-là – à subir pour revenir avec nous en Guyana. Il s’est donc enfilé sous le lit tout de suite en sortant de la cage.

Un peu plus tard dans l’après-midi, nous sommes dirigés allés chercher notre courrier chez ma copine à Ste-Dorothée, à 2 maisons d’où j’avais la mienne, non sans avoir fait un petit saut au paradis de la consommation, j’ai nommé…Wall-Mart !

Je regardais les allées, propres et larges, bordées de tablettes généreusement garnies, comme un enfant qui entre dans un magasin de jouets. Évidemment, je suis revenue de la Guyana avec une liste d’items à ramener de Montréal, longue comme le bras, mais on s’est contenté aujourd’hui de se procurer quelques DVD en spécial et de commencer à regarder pour nos achats de Noël.

Malheureusement, ma copine était retenue à l’extérieur et c’est son fils qui nous a remis notre volumineux courrier. J’avoue que ma gorge s’est nouée quelque peu en passant devant mon ancienne maison, où j’ai quand même vécu pendant 11 ans, dont 7, célibataire et le reste avec Stéphane. Ce qui me manque le plus… mon foyer ! Rien n’est plus réconfortant et plus apaisant que de s’asseoir par terre près des flammes qui ronflent et dansent dans la cheminée, au retour d’une promenade dans l’air crispé. En Guyana, l’air climatisé, qui vous permet de respirer un peu plus légèrement lorsque la température extérieure affiche 45 degrés, ne possède pas cette espèce de « magie ».

Comme c’était l’heure de souper, moi et Stéphane nous sommes vite entendus pour aller visiter notre petit restaurant de semaine préféré : « Chez Lien », un resto vietnamien de Chomedey que je fréquentais au moins 2 fois par mois, depuis plus de 10 ans. Après plus de 4 mois d’absence, sa propriétaire s’est souvenue de ma commande habituelle, ce qui m’a beaucoup impressionnée. Je crois que j’ai « fait sa journée », lorsque je lui ai expliqué ce qui nous était arrivé et que pour la première journée de notre retour au Québec, c’est ici que nous avions hâte de venir manger !

mercredi 12 décembre 2007

Un retour cauchemardesque… à cause de AIR CANADA !

Les premières lueurs de l’aurore se faisaient encore attendre lorsque je me suis réveillée, un peu avant 5h00, le silence de l’air climatisé me faisant savoir que nous subissions notre panne d’électricité quasi quotidienne. Après seulement 3 heures de sommeil, l’adrénaline omniprésente dans tout mon système, je me suis affairée aux derniers préparatifs à la lueur des chandelles.

Tel que convenu, Andrew s’est présenté à la grille de la maison à 6h00 pile. Même en ayant emboîté une plus petite valise dans une plus grosse, nous avons réussi à mettre le tout de justesse dans sa petite Toyota, nous confirmant du coup que nous ne pourrions utiliser ses services au retour, car nous prévoyons être pas mal plus chargés.

Avant de prendre notre vol direct Georgetown-Toronto avec Zoom Airlines, nous sommes passés au magasin de rhum « Duty Free », pour acheter tel qu’autorisé, chacun 2 bouteilles de rhum, celui de la Guyana étant réputé pour être le meilleur au monde. Il a en effet gagné de nombreux prix lors de concours mondiaux et s’est classé comme meilleur, par des dégustations à l’aveugle.

Arrivé à l’aéroport à 7h00 pour un départ à 9h00, j’avais figuré qu’un délai de 2 heures était amplement suffisant, alors quelle ne fût pas notre surprise d’apprendre que malgré l’heure indiquée sur le billet d’avion, le décollage avait lieu en réalité à 10h00 ! Au comptoir d’enregistrement des bagages, le jeune homme nous a confirmé qu’en raison des nombreuses arrivées tardives des passagers, particulièrement fréquent chez les voyageurs « locaux » (lire les Guyanais), il était de pratique courante de ne pas mettre l’heure exacte du décollage sur les billets d’avion. Je n’en revenais pas !

Le vol comme tel – qui dure environ 6h00 – s’est bien déroulé, quoique notre atterrissage, quelques 10 minutes en retard, a commencé à nous mettre beaucoup de pression. Il était presque 15h30 lorsque nous sommes sortis de l’avion et notre vol de correspondance vers Montréal avec Air Canada, était prévu pour 17h00. Or, comme on doit se présenter à la porte d’embarquement une demi-heure à l’avance, cela ne nous restait plus qu’une petite heure pour passer à la douane, récupérer nos valises, changer de terminal (ce qui nous oblige à prendre un tramway tellement c’est grand à Toronto), enregistrer de nouveaux nos bagages avec Air Canada et repasser à la sécurité pour prendre notre deuxième vol.

C’était pratiquement une cause perdue dès le départ, mais comme je ne m’avoue pas vaincue facilement, on a tenté le tout pour le tout. En nous approchant du quai d’embarquement dans l’avion, nous nous sommes assis sur le bout de nos sièges et dès l’extinction du signal des ceintures, nous avons commencé à courir, zigzaguant entre les passagers comme si nous avions le feu aux fesses ! Heureusement que j’avais chaussé mes espadrilles !

Dépasser ainsi tout le monde nous a sûrement fait gagner quelques places dans la longue file qui grandissait de minute en minute, devant les comptoirs de douanes et immigration, mais avec encore au moins une quinzaine de personnes devant nous, je regardais ma montre à toutes les minutes, découragée de la lenteur avec laquelle nous nous rapprochions du douanier.

Stéphane hochait la tête en signe de résignation, mais après l’avoir avisé, j’ai pris mon courage à deux mains, une profonde inspiration et j’ai commencé à demander aux gens devant nous, en expliquant brièvement la situation à chaque fois, si on acceptait de nous laisser passer en avant d’eux. Souvent, la personne d’en avant entendait notre histoire et acquiesçait d’un simple regard en faisant signe de nous avancer.

On a réussi comme ça à se rendre à la ligne d’arrivée des douanes en un temps record. Même le douanier, ayant remarqué notre manège et mis au courant de la situation, a fait son boulot aussi rapidement qu’il a pu. De nouveau au pas de course, nous nous sommes rendus au débarcadère des bagages, où nous avions trois valises à récupérer. Tapant du pied d’impatience, le regard fixé sur nos montres, les deux premières sont apparues assez rapidement mais selon la « loi de Murphy », la dernière s’est fait attendre de longues et interminables minutes.

Stéphane poussant le chariot avec nos trois grosses valises et moi roulant nos bagages à main, nous sommes repartis en courant aussi vite que possible, vers le quai du tramway pour nous rendre du terminal 3 – où nous avons atterri – au terminal 1 – où se prenait notre vol domestique de Toronto à Montréal. Sachant que nous avions passé le délai fatidique de l’heure d’embarquement, je me suis néanmoins présentée au comptoir d’Air Canada avec un pointe d’espoir, rapidement anéanti par le « retour à la réalité » de l’agente de service. Il était effectivement trop tard, mais elle s’empressa de prendre nos bagages et nous enregistrer sur le prochain vol, qui lui-même ne nous laissait que très peu de temps pour nous rendre au quai d’embarquement.

C’est donc en courant de plus belle que nous nous sommes dirigés vers le point de sécurité pour le vol Toronto-Montréal. Je transportais mon bagage à main contenant mes deux lap-top et Stéphane, sa valise avec son propre lap-top, ainsi qu’un autre bagage à main rempli des 4 bouteilles de rhum – plus des petits kits de mini-bouteilles assorties - achetés en Guyane. Juste avant de traverser le détecteur de métal, on a bien aperçu une femme installée à une table qui demandait aux passagers s’ils avaient des contenants avec plus de 100 ml de liquide, ces derniers devant être placés dans un sac Ziploc…

On s’est regardé rapidement moi et Stéphane en hésitant un peu, pas tout à fait certain que cela concernait notre valise de boisson, mais comme nous les avions déjà eu avec nous dans l’avion d’une autre compagnie canadienne et que nous étions à quelques minutes de l’heure d’embarquement, nous nous sommes dit que ça devrait aller…. ERREUR !

Lorsque l’appareil à rayons-X révéla le contenu de notre bagage à mains aux agents de sécurité, on ne fût pas long à nous intercepter et nous indiquer que nous ne pouvions apporter ce sac avec nous…Exaspérée, j’ai perdu quelques précieuses minutes à argumenter avec eux, leur expliquant que les bouteilles étaient encore scellées, ayant été achetée au « Duty Free » de la Guyane, que ça n’avait posé aucun problème dans l’avion précédent, etc.

Rien à faire : malgré mon insistance et même si je commençais à hausser le ton de la voix, nous n’avions pas beaucoup d’options. Je devais retourner au comptoir d’Air Canada pour enregistrer la valise contenant les bouteilles, pendant que Stéphane m’attendait de l’autre côté. Et tout de go, je suis repartie au pas de course, pour me faire dire qu’il était trop tard pour enregistrer ce bagage car le vol était prêt à partir.

J’ai demandé à la dame si elle ne pouvait tout simplement pas le faire partir sur le prochain vol et qu’on le récupérerait à Montréal, mais non, ce n’était pas possible parce qu’il fallait absolument que les bagages accompagnent le passager. « Quelles sont mes autres options alors ? » Ou bien vous partez avec le prochain vol, on ressort votre valise et vous y insérez vos bouteilles de boisson, ou bien vous laissez le tout ici et vous repartez prendre le vol qui part dans quelques minutes. »

« Ben oui ! Il y a pour 300$ de boisson là-dedans !!! Vous voulez une carte de Noël avec ça ?!? »

J’avais 2 minutes pour prendre une décision… mais en fait, je n’avais pas vraiment le choix de « sauter » encore ce vol, si je voulais garder notre valise de rhum guyanais. Elle m’a donc expliqué que je devais retourner au carrousel des bagages no. 1, à l’arrivée des vols domestiques, récupérer ma valise, y insérer mes bouteilles de boisson et revenir m’enregistrer sur le prochain vol. Petit détail, non-négligeable, m’explique-t-elle, la valise doit être reprise en charge par Transport Canada qui la repasse au rayon-X, processus hors de contrôle de Air Canada et pouvant prendre 15 minutes ou 2 heures… impossible de préciser !!!

Ce n’est qu’après avoir raconté notre aventure à maintes reprises qu’on a réalisé l’incongruité de la situation : s’ils ont dû pendre le temps de sortir ma valise, déjà embarquée, qu’est-ce qui les empêchait d’accepter ce petit colis dans la soute à bagages ??? Cette question, on se l’est posée des dizaines de fois les jours qui ont suivi ce retour à la maison cauchemardesque.

Sur le coup, trop de pensées se bousculaient dans mon esprit et comme j’ignorais ce qu’il advenait de mon chum, puisque son cellulaire n’avait pas encore été réactivé, ma priorité était de reprendre contact avec lui. Pendant que je me dirigeais vers le carrousel de bagages, afin de récupérer mes valises, je regardais dans tous les sens en espérant le voir apparaître, après avoir réalisé que je n’embarquerais pas sur ce vol.

J’ai également dû me résigner à téléphoner à ma fille, la seule que j’aie pu rejoindre, sachant que mes parents nous attendaient déjà à l’aéroport de Montréal. Elle n’était pas encore partie et tenterait de les rejoindre, mais mes deux autres fils étaient déjà rendus aussi. N’ayant aucune idée de l’heure à laquelle je finirais par me pointer, je n’ai eu d’autre choix que de leur dire de retourner à la maison, d’autant plus que mon petit-fils était avec eux et qu’il a de l’école le lendemain.

Une fois rendue au carroussel de bagages no. 1, tel qu’on me l’avait indiqué, je me suis dirigée vers un comptoir d’informations pour essayer de savoir ce qu’il advenait de mon chum. L’agent qui consultait son écran ne semblait pas trop sûr de son affaire et a fini par me dire qu’il n’avait pas embarqué sur l’avion, déjà en route pour Montréal. Il m’a indiqué un « téléphone rouge » à l’autre bout de la salle, sur lequel je pourrais demander de « pager » Stéphane, en indiquant qu’il me contacte sur mon cellulaire.

J’attendais donc ma valise, l’estomac dans les talons car il était 19h30 et mon dernier repas remontait à 11h00, un déjeuner pris dans l’avion de Zoom Airlines. La fatigue et la faim commençaient même à me causer des étourdissements ! Pas question de m’éloigner me chercher une bouchée, car je risquais de manquer la sortie de ma valise du carrousel et chaque minute comptais, puisque c’est ce qui me permettrait de reprendre le prochain vol.

Après une demi-heure d’attente et deux appels à l’intercom pour Stéphane, il n’avait toujours pas donné signe de vie. Lorsque je me rendis compte que le commis au comptoir d’information avait changé, je suis retournée aux « nouvelles » à propos de mon chum et de ma valise. J’ai eu la désagréable surprise d’apprendre que selon le système informatique, il était bel et bien embarqué dans l’avion SANS MOI, et atterrirait sous peu à Montréal.

Évidemment, je ne connaissais pas sa version des faits à ce moment-là, mais je ne pouvais absolument pas croire qu’il avait fait ça !!! Qu’il m’avait planté là, me laissant me démerder avec ce colis de merde… Je ne pouvais cesser de me répéter que MOI, je n’aurais jamais fait ça et le sang bouillait dans mes veines de frustration !

Même si on me disait qu’on ne pouvait rien faire pour accélérer le processus de retour de ma valise, j’allais néanmoins m’en informer aux 5 minutes, espérant qu’on serait tellement tanné de me voir la face qu’on finirait par essayer de faire quelque chose, juste pour se débarrasser de moi ! Finalement, environ 1 heure plus tard, on m’annonce qu’elle s’en vient…

Je surveille donc anxieusement le carrousel pour y reconnaître une de mes valises d’une minute à l’autre, jusqu’à ce que j’aperçoive enfin la valise de Stéphane, seulement pour réaliser au bout d’une minute que c’est la seule des 3 qui est verrouillée par une serrure à numéro… dont je n’ai pas le code !!!

C’est le bout de la merde comme on dit au Québec !!! Des trois valises nous appartenant, il a fallu que revienne celle-ci… et toujours pas de nouvelles de Stéphane. Je me serais assise par terre pour me mettre à pleurer si je ne m’étais pas retenue ! Je repars donc avec cette horrible valise et mon démoniaque bagage de boissons pour retourner au comptoir d’enregistrement des valises d’Air Canada, obligée de reprendre mon histoire pour la énième fois, puisque je n’avais jamais affaire à la même personne !

Je suis donc prise avec ce petit bagage à main que je dois enregistrer tel quel, ne pouvant lui trouver de place dans la grosse valise que je ne peux ouvrir puisque je n’ai pas la combinaison. On m’explique qu’on peut l’identifier comme bagage « FRAGILE », mais qu’évidemment, on ne peut rien me garantir. Par précaution supplémentaire, je décide donc de retirer ma veste de coton ouaté pour en capitonner la bouteille le plus possible.

C’est à ce moment-là que mon cellulaire sonne et que Stéphane m’informe qu’il est déjà rendu à Montréal ! A cette minute même, une chance que des centaines de kilomètres le protégeait de ma fureur ! On n’avait pas beaucoup de temps pour les explications et il était trop tard car la grosse valise était déjà partie, mais il avait eu le temps, d’une voix doucereuse, de m’expliquer « qu’il n’avait pas eu le choix »… Ses explications avaient besoin d’être solides…

La dame au comptoir me précise que je dois aller porter le bagage plein de bouteilles à un autre endroit, où le convoyeur est uniforme et spécialement désigné pour les colis fragiles, en me précisant que je dois faire vite… car mon avion part dans 10 minutes ! Je n’en peux plus de courir et d’être stressé. Je repasse à la sécurité pour une troisième fois dans la journée, les dents serrées, prête à mordre qui que ce soit qui penserait se mettre à travers mon chemin et j’enfile la passerelle qui me mène à l’avion en grelottant, vêtue d’un pantalon léger et d’un simple chandail en coton à manches courtes.

Je me suis littéralement effondrée dans mon siège, sans desserrer les dents et le regard perdu vers l’extérieur pour toute la durée du vol. « Si le regard pouvait tuer », Stéphane aurait probablement été bon pour l’hôpital quand je l’ai aperçu à côté du carrousel de bagages à Montréal. Mes parents nous avaient attendus tout ce temps et pendant qu’on attendait mes dernières valises, il m’a donné plus de détails sur les événements qui l’avaient obligé à embarquer dans cet avion sans moi.

Jusqu’à la dernière minute, il m’a attendu sur le bord de la porte de la passerelle, mais on l’a menacé, s’il n’embarquait pas sur ce vol où il était enregistré, d’encourir des frais assez élevés pour ressortir les 4 autres valises enregistrées à nos noms ! On ne m’a pourtant rien chargé pour avoir retiré la mienne de la soute à bagages… allez donc comprendre quelque chose !

Il semblait finalement assez piteux et s’est excusé de n’avoir pu faire mieux… mais ce n’est qu’en apercevant mes parents que j’ai finalement réussi à sourire. J’étais aussi désolée pour mes gars qui étaient venus plus tôt et avaient dû retourner bredouille. Quant à ma fille, elle avait exaucé mon premier souhait pour mon retour au Québec, celui de manger du Sushi.

Malgré l’heure tardive et le fait qu’elle se lève à 5h00 du matin pour aller travailler, nous nous sommes rendus directement chez elle, où nous attendait un énorme et gastronomique plateau de sushis. Mes fils sont également venus nous y rejoindre et je me suis vraiment régalée.

Je tenais particulièrement à voir ma fille dès ce soir, puisque elle part le 25 décembre pour un voyage de rêve de presque un mois, en Thaïlande. Je la reverrai peut-probablement une seule autre fois pendant tout le mois que je serai au Québec.

Finalement, plus je racontais mon histoire – à mes parents, mes enfants - et plus je n’en revenais pas de la stupide bureaucratie et procédures de Air Canada, totalement insensibles aux considérations de ses clients. Le bras gauche, celui qui me disait qu’il était trop tard pour enregistrer ma valise de boisson, n’avait aucune idée que le bras droit lui, était entrain de ressortir une autre de mes valises parce que je n’avais pu embarquer sur l’avion. En fait de Service à la Clientèle, peut-on être plus stupide que ça ???

mardi 11 décembre 2007

On s’apprête à rentrer au Québec… impossible de dormir !

La journée fût évidemment consacrée aux derniers préparatifs avant notre départ demain matin, dont le lavage de toutes nos affaires. Je n’avais pas à me soucier du garde-manger et du réfrigérateur puisque le patron de Stéphane, Daniel, ne repart que dans une semaine. C’est donc à lui qu’incombera la tâche de « fermer » la maison pour un mois : vider le réfrigérateur, les poubelles, aller porter Brutus chez sa gardienne (2 semaines après, elle le transférera chez une autre gardienne).etc.

Les gars quant à eux sont partis presque toute la journée, finaliser le plus d’affaires avant notre départ. Histoire de débuter nos vacances officiellement, nous sommes allés souper au Pegasus avec nos amis québécois qui partaient également très bientôt eux aussi.

De retour à la maison, inutile de dire que je ne l’adrénaline me courait dans les veines et que l’excitation de revoir enfin ma famille, mes amies et oserais-je le dire, mon chat Filou m’empêchait d’avoir même envie de dormir.

On a complètement bouclé nos valises vers minuit mais ayant les deux yeux encore grands ouverts, on s’est décidé à écouter un film jusqu’à 2h00 du matin, alors que je me suis finalement laissée gagner par le sommeil.

lundi 10 décembre 2007

Moi et Brutus lunchons chez l’Ambassadeur de l’UE

Je suis allée au gym ce matin, pensant que c’est probablement la dernière fois pour le prochain mois. J’en ai profité pour me rendre au Salon de coiffure de du Pégasus me faire faire un pédicure et il se trouve que mes deux comparses québécoises – Élizabeth et Sylvie – avaient eu le même réflexe de se mettre en beauté, côté coiffure.

De retour à la maison, j’ai dû me faire chasseresse encore une fois, pour sortir un oiseau de la maison, sans comprendre comment il se trouvait là, puisque toutes les portes de la maison étaient fermées à clé !

Suite à une rencontre de la semaine dernière, lors de la soirée « Book Club », j’avais été invitée à luncher par l’épouse de l’ambassadeur de l’Union Européenne, à son domicile qui ne se trouve qu’à quelques coins de rues de la mienne. Avec son accord bien sûr, je m’y suis rendue à pied avec Brutus, pensant que le Labrador brun-chocolat de la maison lui ferait un ami de plus… Erreur !

Beaucoup trop vieux (8 ans) pour fraterniser aussi facilement et rapidement, surtout avec un jeune fou qui coure dans tous les sens, il a fallu qu’on les surveille et qu’on les tienne à l’écart l’un de l’autre. Mais après s’être fait montrer les dents et grogner après, Brutus a vite compris qu’il était préférable qu’il garde ses distances.

Rita est une femme très sympathique et enjouée, qui sait apprécier son statut privilégié d’épouse d’Ambassadeur, sans toutefois en abuser. Ce dernier s’est d’ailleurs joint à nous en m’informant que c’était une « règle de la Maison » qu’il prenne son dîner à sa résidence, aussi souvent que cela lui était possible.

J’ai ainsi pu constater la gentillesse et le respect dont ils font preuve à l’égard du personnel qui voit à leur bien-être, particulièrement au niveau de la cuisine. Après le lunch, au moment de repartir à pied vers la maison pour m’attaquer à la préparation des bagages, il s’est mis à pleuvoir intensément et comme Rita devait aller en ville, elle m’a gentiment offert de me raccompagner en voiture.

J’ai commencé « tranquillement pas vite » mes préparations pour nos vacances d’un mois au Québec, mais ça ne m’énervait pas tant que ça, puisque pratiquement tous nos vêtements d’été restent ici. J’apporte donc avec moi sous-vêtements et produits de beauté, quelques chandails et camisoles qui peuvent être utiles sous une veste ou un veston et quelques souvenirs.

En fait, c’est surtout le retour qui nous préoccupe davantage, puisque j’ai une liste longue comme le bras d’items que je veux rapporter de notre ménage et mon bureau. Puisque je n’aurai donc besoin que d’une valise pour partir, le truc, comme me l’a fait remarquer ma copine Sylvie, c’est d’insérer une plus petite valise remplie dans une plus grande, qui sera elle bien remplie au retour ! Tellement simple que je n’y avais pas pensé, et donc très heureuse de pouvoir profiter de l’expérience d’une grande voyageuse.

dimanche 9 décembre 2007

Un bain pour Brutus et une douche pour moi !

Seule à la maison toute la journée, j’en ai passé la majeure partie comme d’habitude, sur l’ordi, en allant prendre l’air de temps en temps, histoire de lancer la balle à Brutus… Comme j’avais très bien dîné du restant du souper d’hier, je n’avais pas particulièrement faim pour souper.

Pour notre promenade du soir, j’ai donc décidé de me rendre jusqu’au Sea Wall. J’y ai croisé Nyda et Phil avec leurs chiens, mais on n’a pas jasé très longtemps car j’étais partie un peu tard, le crépuscule n’était pas loin et des nuages se faisaient très menaçants…

Comme de fait, je suis revenue à la noirceur et à mi-chemin du retour, on s’est fait prendre par la pluie. Je ne suis pas très peureuse quand je suis avec mon chien… les gens en ont tellement peur… mais je marche la tête haute, d’un pas décidé.

J’ai vu une chose horrible par contre sur le bord du chemin : un chien mort entrain de se décomposer. Ça fait déjà quelques fois que j’aperçois de très gros animaux (vaches, ânes, etc.) frappés sur le bord de la route mais cette fois, j’ai dû marcher à côté ! Quand j’en avais parlé à Andrew du manque d’empressement à disposer des carcasses de la municipalité, il m’a expliqué qu’ils allaient au plus simple : elles étaient brûlées sur place, souvent avec un peu d’essence !

Au retour, moi et Brutus étions donc trempés et les membres inférieurs assez boueux merci, alors j’ai décidé que je lui donnais son bain ce soir. Il s’est tenu relativement tranquille tout au long du savonnage et du rinçage mais ça s’est un peu gâté pour l’essuyage. Il était tellement excité… il mordait la serviette de tous bords tous côtés… je ne l’avais jamais vu énervé comme ça ! Évidemment, en courant partout dans la chambre sur la céramique, il a fait « la split » à quelques reprises… il était vraiment fou braque… c’était très drôle !

Pas besoin de dire que j’avais également besoin de passer à la douche et j’ai terminé la soirée en écoutant un film sur mon lap-top.

samedi 8 décembre 2007

Première soirée « Movies Club »

Je ne sais pas si les lecteurs de mon blogue sont conscients du temps que ça demande et parfois, je me demande si ça n’irait pas plus vite de répéter ce qui m’arrive à ceux et celles qui me le demandent… mais enfin, comme je n’aime pas tellement me répéter, je suppose que c’est encore la meilleure solution et qui sait, comme j’aime tellement écrire, peut-être que ça me servira de matière à la rédaction d’un livre un jour…

J’ai donc passé l’avant-midi à rattraper les quelques jours de retard que j’avais, à travers bien sûr courriels et recherches sur Internet…

J’ai également pris le temps de préparer une liste d’endroits à visiter pour Daniel, le patron de Stéphane qui lui, était resté ici, et ainsi l’aider à faire un peu de Shopping de Noël… Que ça me fait drôle de parler de ça… je sais bien qu’ils sont déjà enterrés sous 3 pieds de neige au Québec mais le savoir et le vivre…

Daniel parti vers 10h00, j’ai travaillé dans le bureau jusqu’à son retour vers 13h30, car je passe beaucoup de temps aussi à configurer et « organiser » l’ordinateur de la compagnie, avec un système de gestion de contacts, pour les aider à se retrouver un peu dans les dizaines de nouveaux contacts qu’ils font au cours d’une semaine.

Ensuite, je me suis affairée dans la cuisine, à confectionner un gâteau aux carottes et préparer des plateaux de fruits pour une première tentative de « Movies Club », même si seulement trois personnes s’étaient annoncées pour ce soir. Je ne m’attendais pas à plus que ça, plusieurs personnes étant déjà retournées chez elle pour des vacances et le reste étant préoccupées par les Fêtes.

Je les avais donc convoquées pour 19h00, en leur offrant le dessert, ce qui m’a obligé à préparer le souper plus tôt que d’habitude, pour avoir fini de manger vers 18h30. J’ai donc bien apprécié le fait que Daniel m’offre d’aller promener Brutus en fin d’après-midi, me laissant à mes chaudrons.

A son retour, comme j’étais prête à servir le sauté chinois au poulet sur nouilles Chow Mein, je l’ai aperçu qui placotait en avant de la grille avec Jerry, ce dernier ayant bien sûr reconnu Brutus. Du coup, j’ai eu un élan de générosité, comprenant très bien sa solitude, seul depuis trois semaines dans un pays étranger à travailler du lundi au vendredi, mais sans aucun ami pour lui tenir compagnie le week-end et même pas d’ordi chez lui !!!

Je suis sortie dehors et après avoir validé avec Daniel – en français bien sûr – qu’il n’avait pas d’objection à ce qu’on l’invite à souper, notre nouvel ami a répondu OUI plus vite que son ombre aurait pu le faire !

Quand même pas tout à fait désintéressée, j’ai confié la tâche de la vaisselle aux hommes pendant que j’allais prendre une bonne douche, après un après-midi à cuisiner, presque la tête dans le four !

Peu après que les invités soient arrivés, Stéphane nous confirmait par téléphone qu’il était sur le chemin du retour.

Nous discutions donc film, séries télévisées et plein d’autres sujets lors qu’il revint de son périple au campement : presque 6 heures de conduite – dans un sens seulement – sur une route très cahoteuse, non –éclairée et en plus aujourd’hui, pour ne pas aider sa cause, il pleuvait.

Pas besoin de dire qu’il était brûlé mon homme, en plus d’être affamé ! Je le trouve d’ailleurs bien brave mon « Tarzan », de se promener ainsi dans un pays pas toujours amical et dans des conditions difficiles… alors quand j’y pense, mes conditions de vie sont pas mal plus agréables que les siennes lorsqu’il travaille dans un campement, sans eau courante, sans toilette, à manger du riz et du poulet trois fois par jour…

vendredi 7 décembre 2007

Se faire arnaquer, en aidant les pauvres !

Un revirement de situation dans leurs affaires hier a fait en sorte que Stéphane parte à 4h00 du matin pour le campement, alors que Daniel est resté ici, pour régler des affaires à Georgetown.

Nous nous étions donc couchés tôt hier soir et je n’ai pas eu de problèmes à me sortir du lit pour aller au Gym. Tout de suite après, je suis revenue à la maison avec Sylvie et Élizabeth, car on avait donné rendez-vous à une représentante d’un organisme d’aide aux démunis, la Mission Santa, qui se finance en vendant des produits de vannerie de très belle qualité.

Elle avait apporté plusieurs items dans un énorme sac de plastique et nous a semblé à prime abord très sympathiques. Ses produits – paniers, boîtes, sous-verre, éventails, etc. – se sont révélés effectivement très beaux et bien faits mais personnellement, j’avoue que je les trouvais un peu cher. Mais bon, nous on est habitué de payer pour avoir de la qualité alors j’ai fait quelques achats et avec ceux des deux autres filles, on bien dû lui acheter pour près de 300$...

Elle avait vraiment de belles choses et je lui ai même offert de lui organiser, à mon retour en janvier, une démonstration chez moi le soir, en invitant tout mon réseau qui inclurait cette fois les femmes qui travaillent le jour.

Lorsque nous eûmes terminé nos transactions, la dame s’est alors mis à nous parler de son père malade, du temps qu’elle devait prendre pour s’en occuper et du fait que ça l’empêchait de travailler autant, etc. Elle nous demandait de lui donner tout ce que nous pouvions : vêtements, literie, serviettes, bref, nous venions de l’encourager mais ce n’était pas assez… elle quêtait encore !

Nous sommes donc reparties pour Georgetown à midi, car elles devaient rejoindre leurs maris au Café Oasis. Sylvie a donc offert à Mme Patterson de la ramener en ville, ce qu’elle a bien sûr accepté tout de go. Assise avec moi à l’arrière du véhicule, elle a recommencé sa litanie de besoins, poussant l’audace jusqu’à reluquer mon sac à main (un truc en toile à bandoulière, parfait pour les voyages) et me demander si je pouvais lui en rapporter à mon retour !

Une fois débarquée à destination, nous n’en revenions tout simplement pas moi et les filles ! Les gens d’ici quêtent vraiment sans vergogne et comme elles respirent. Mais le pire s’en vient…

Après le dîner, comme elles s’enlignaient pour faire du magasinage de Noël, j’ai décidé de les accompagner pour au moins une partie. Sylvie ayant déjà passé par là l’an dernier, c’est très agréable de bénéficier de son expérience… Or alors que nous visitions de petits kiosques à souvenirs de toute évidence, destinés aux touristes, nous avons aperçu des items de vannerie exactement de la même facture que ceux de la Santa Mission. Le problème vient du fait qu’ils étaient vendus… au moins 30% moins cher que ce qu’on avait payé ce matin !

Inutile de dire que nous nous sommes mises à déblatérer sur cet abus de confiance et de notre générosité, nous qui lui avions même passé des commandes spéciales pour acheter à notre retour du Québec. Ahurissant de constater leur vision à court terme, sans penser que non seulement elle venait de frustrer trois très bonnes clientes, mais par le phénomène du bouche à oreille, venait probablement d’en perdre plusieurs autres par sa faute….

Moi j’ai conclu en prenant la décision de lui dire ma façon de penser en janvier, de lui donner l’heure juste et de l’aviser que si elle ne révisait pas ses prix, elle perdrait tout le support – et les ventes qui vont avec – que j’étais prête à lui offrir.

Nous avons poursuivi notre magasinage et j’ai demandé à Andrew qu’il vienne me chercher à l’une des boutiques de souvenirs où j’ai trouvé aussi de très belles choses, The Calabsh Gift Shoppe.

A la maison, j’ai dû me résigner à rentrer à l’intérieur des vêtements qui n’étaient pas encore secs depuis la veille au matin, à cause de la pluie intermittente qui ne leur donnait aucune chance. Notre chambre étant climatisé – ce qui fait sortir l’humidité – je les ai étendu partout où je pouvais, en ayant hâte que la compagnie fasse assez d’argent pour nous payer une sécheuse…

Moi et Daniel avons mangé légèrement d’un sandwich et de salade et on a travaillé dans le bureau à régler de la paperasse. En soirée on a reçu un appel de Stéphane, relayé par un système radio, qui nous apprenait qu’il ne rentrerait pas ce soir tel que prévu, mais plutôt demain soir. Déçue vous dites ???

jeudi 6 décembre 2007

Pas bougé de la maison…

J’ai fait du « Bureau » toute la journée, à configurer notre réseau de 3 ordinateurs, utilisant le « desktop » comme serveur, partager l’imprimante, les documents, etc. Dépannage d’un client de Montréal, préparation d’feuille d’instructions pour le patron qui reste une semaine de plus que nous à la maison, tout plein de trucs du genre qui m’ont occupée…

Je ne suis donc pratiquement pas sortie de la maison, sinon pour promener Brutus, supervisant également les femmes de ménage.

Dire qu’il pleut est pour le moment inutile, puisque en décembre et janvier, c’est une réalité quotidienne, constituée d’averses souvent très violentes, alors que comme on dit par chez nous il pleut des cordes ! On a parfois l’impression qu’un géant nous verse un seau d’eau sur la tête, car curieusement, la pluie cesse généralement de tomber aussi subitement qu’elle a commencé !
Il pleuvait donc à grosses gouttes lorsque les femmes de ménage furent prêtes à partir. Je leur ai demandé s’ils avaient des parapluies… bien sûr que non ! Alors sachant que Stéphane était sur le chemin du retour, je me suis empressée de le rejoindre sur son cellulaire pour lui demander d’aller acheter deux parapluies… cadeau de Noël pour elles. J’étais très contente d’avoir trouvé quoi leur offrir d’utile et j’ose espérer qu’elles ont aussi apprécié…

mercredi 5 décembre 2007

Une invitation à souper annulée… à 2 heures d’avis !

Nous nous étions endormis assez tard hier soir et comme toujours, lorsque Stéphane revient d’une absence de quelques jours, je n’ai pas été capable de me lever assez tôt pour me rendre au gym. Par contre, il a pris quelques minutes pour venir faire le tour du pâté avec moi et Brutus.

Le voyant souvent se promener dans la rue, nous avons croisé ce médecin américain rencontré vendredi soir. J’ai donc présenté à Stéphane… Jimmy, du Nevada, mais ce dernier a légèrement rectifié mon énoncé pour… Jerry, du Nebraska!

Il m’a excusée en blaguant par rapport à la « blondeur » de ma chevelure, mais en même temps semblait déçu, après m’avoir aperçu à quelques reprises durant le week-end sans homme à mes côtés, de constater que Monsieur-le-mari-travaillant-pour-une-compagnie-minière, existait bel et bien.

Ayant rendez-vous pour le lunch avec une dame (Jean Lowry) travaillant pour un organisme à but non-lucratif, les gars m’y ont déposée en se rendant à leurs propres rendez-vous. Originaire de Vancouver et vivant en Guyana depuis 4 ou 5 ans, elle a été assez gentille pour écouter ma problématique de travail et m’a confirmé les problèmes auxquels j’étais confrontée. En bout de ligne, elle me conseille de commencer par faire du bénévolat (sais pas pourquoi, je m’attendais à un peu à ça !!!), afin de me faire un nom et bâtir une réputation. À son avis, le Rotary Club, qui regroupe plusieurs gens d’affaires, serait un bon lieu de départ et il se trouve que j’ai déjà rencontré un des administrateurs – qui est gérant des comptes personnels à la Banque Scotia - à une soirée chez elle… j’ai donc mis à mon agenda de le contacter e l’appellerai le gars de la banque au retour de Noël.

Finalement, je me rends compte que mon plus gros défi consiste à me rebâtir un réseau de contacts aussi solide que j’ai au Québec, ce qui demande du temps… et de la patience !

Après ce lunch, je suis retournée à l’épicerie chez Nigel’s, chercher des petites choses qui me manquaient pour le souper et en examinant de plus près les comptoirs neufs de produits laitiers, j’y ai aperçu toute une sélection qu’ils n’avaient pas auparavant, incluant du fromage cottage et du fromage ricotta ! J’ai également constaté que l’ajout de nombreuses allées a nécessairement augmenté la sélection de produits. Si ce n’est pas seulement épisodique et que ça dure, ma plus grosse frustration de vivre ici vient de disparaître !


Je me suis dépêchée de retourner à la maison et me remettre à la préparation du souper, lorsque vers 17h00, Stéphane m’a informée que son contact d’affaires venait de lui téléphoner pour annuler le souper… 2 heures avant ! Sa femme avait oublié de lui dire qu’elle avait déjà un engagement… ou quelque chose du Ah ces guyanais… aucun respect ! Jamais quelqu’un ne ferait ça au Québec, à moins d’un grave accident ou d’une raison très séreuse, surtout quand c’est la première fois qu’on vous invite à souper ! Dieu qu’ils sont mal élevés par ici… quand la politesse est passée, ils devaient dormir pas mal dur… Ils pourront toujours attendre notre prochaine invitation… qui ne viendra jamais !

Une conversation sur Skype avec mon fils Sébastien m’apprend qu’il ne sera pas là au Jour de l’an, sa blonde ayant pu bénéficier d’un voyage en France à prix dérisoire, par l’entremise de sa copine qui travaille dans une agence de voyage. Ça me peine c’est sûr, de savoir que deux de mes enfants ne seront pas là pour débuter la Nouvelle Année avec moi et je ne peux m’empêcher de penser que je suis punie pour m’être autant éloignée d’eux… mais je dois me raisonner en me disant qu’ils ne peuvent s’empêcher de saisir les bonnes affaires juste parce que j’ai fait le choix d’aller vivre dans un autre pays…

J’ai aussi parlé à mon père et après qu’il m’ait dit – comme toutes les autres personnes ces derniers jours - que je ne serait certainement pas enchantée de me retrouver dans 3 pieds de neige à moins zéro, je me suis rendue compte en y réfléchissant, qu’effectivement, j’appréciais beaucoup de ne pas avoir le stress et les problèmes reliés aux tempêtes hivernales. Finalement, je suis ici volontairement, personne ne m’y a forcé et jamais rien n’est parfait sur cette terre.

Dans mon cas la perfection serait probablement d’être capable de réunir ma famille et mes amis autour de moi, ou d’avoir les moyens financiers d’aller les visiter un peu plus souvent…

mardi 4 décembre 2007

L’idée de relaxer me cause… des palpitations !

8h00, le téléphone sonne enfin… Stéphane et son patron sont sur le chemin du retour. J’ai beau ne pas être de nature à m’inquiéter facilement (ma mère disait toujours : « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! »), je suis toujours soulagée quand je le vois apparaître devant la grille de la maison.

Il était presque 10h00 à ce moment-là, mais ils sont entrés en coup de vent, prendre une douche rapide et repartir aussitôt, pour un autre rendez-vous à 10h30 à Georgetown.

Durant l’après-midi, j’ai eu une bonne discussion avec mon contact de la Barbade, Manon, concernant la possibilité que je vienne visiter les propriétés privées dont elle gère la location et que je pourrais m’occuper de promouvoir ici même en Guyana. A la pensée que les gars repartent encore pour le week-end prochain, j’ai eu bien envie de retourner seule passer quelques jours avec elle et je lui ai dit que j’en parlerais à mon chum ce soir. J’ai quand même fait quelques recherches sur Internet pour m’informer des vols et si on reprend le même que lors de notre dernière visite, on s’aperçoit que le prix a monté de plus de 50$, normal à cette période de l’année.

Dans l’après-midi, je me suis affairée à la cuisine, car j’avais fait dégeler de la viande au frigo depuis 2-3 jours et il fallait vraiment que je la fasse cuire si je ne voulais pas la perdre. J’ai donc préparé un bœuf Stroganoff, mais Stéphane m’a fait remarquer que c’était soir de « BBQ » au au Pegasus et c’est devenu une petite tradition que d’aller manger au resto lorsqu’il rentre du campement.

Il a cependant suggéré d’inviter un contact d’affaires et sa femme pour souper demain et comme j’avais déjà la moitié du repas de préparé… pourquoi pas !

Nous sommes donc allés souper au Pégasus mais moi j’avais déjà un engagement à 19h00, où je devais me rendre chez Sophie, pour une réunion de « Book Club »… je voulais voir comment ça se passait, même si je n’avais pas encore de livre en anglais à partager et à commenter. J’ai donc mangé rapidement – pas de problème puisque c’est un buffet – et Stéphane est venu me reconduire, laissant Daniel seul au restaurant pour une quinzaine de minutes.

Ils sont revenus me chercher vers 21h30 et lorsque je me suis couchée, j’ai fait remarquer à mon chum que depuis un peu avant le souper, j’avais des palpitations au cœur, ce que je crois qu’on appelle de l’arythmie cardiaque. Je lui ai fait sentir mes battements irréguliers et en essayant d’en trouver la cause, je lui ai reparlé de mon angoisse de ne pas être autonome, financièrement et de me chercher une voie professionnelle ici.

Il m’a répondu que j’essayais trop fort… que la Vie m’envoyait un signal et que je devrais profiter de ce temps d’arrêt forcé pour relaxer un peu et laisser les événements venir à moi… ou me consacrer à mes projets de site Web que j’ai sur une tablette depuis longtemps… ouais, facile à dire quand notre paye est déposée chaque mois… Et pour ce qui est d’aller passer 4 jours à la Barbade pendant son absence, il m’a fait remarquer que ce n’était vraiment pas un bon timing, juste avant de retourner au Québec pour un mois et qu’on retournerait certainement plus tard, par exemple pour célébrer sa fête au mois de février.

lundi 3 décembre 2007

La maison sera rénovée à mon goût !

Bon enfin, je suis venue à bout de trouver le courage de me lever à 5h45 pour me rendre au gym ce matin, avec mon « lift » de 7h00. Les filles (Sylvie et Élizabeth) étaient là, fidèles au poste (un peu plus que moi j’avoue) et j’ai accepté de prendre un thé avec elles après la natation, parce que j’avais justement rendez-vous un peu plus tard ici même au Pégasus. Je devais présenter mes services à une propriétaire d’entreprise de fabrication de meubles et articles en osier, rotin et vannerie mais lorsque j’ai téléphoné pour confirmer, cette dernière m’appris qu’elle devait quitter cet après-midi pour Trinidad et Tobago et demandait qu’on remette à peut-être mercredi…

Je commence à ne plus être trop surprise de ces « annulations » et en même temps un peu découragée, parce que j’ai l’impression de continuellement pédaler dans le vide. En discutant avec mes deux acolytes qui connaissent le pays mieux que moi, elles ont confirmé mon point de vue à savoir que les gens d’affaires ici n’ont aucun respect pour autrui, particulièrement les étrangers, et encore moins les femmes d’affaires comme moi !

Ils ne retournent pas les appels, ne daignent pas aviser d’un empêchement à une réunion planifiée et n’ont aucune idée de l’importance du « Service à la clientèle » pour une entreprise. Je suis beaucoup trop en avance pour eux, alors qu’ils ont déjà beaucoup de difficultés à trouver du personnel sachant utiliser un ordinateur… lorsqu’ils en ont !

Voyant ça, je me suis dit que je réfléchirais plus tard à la problématique de mon travail et après avoir été faire quelques courses, je suis allée dîner avec elles, avant de repartir avec Andew, faire mon épicerie chez Nigel’s, enfin, le marché de Georgetown qui ressemble le plus de loin à un tout petit APEX de par chez nous !

J’ai eu là une belle surprise, en constatant l’ampleur des travaux d’agrandissement en cours et en apercevant les nouveaux comptoirs réfrigérés qui s’alignaient tout au fond du magasin. De plus en m’y rendant le lundi, alors que c’est moins achalandé, je peux arpenter les allées sans toujours m’enfarger dans d’autres carrosses.

Je n’étais pas aussitôt rendue à la maison que Jermaine, celui qui a construit la maison et qui s’en occupe pour sa mère, la propriétaire, était également sur place, prêt réparer le toit qui coule. Ce fût assez long et c’est bien tant mieux, car sa mère, la vraie propriétaire, l’accompagnait et j’ai pu faire quelque chose que je planifiais depuis longtemps : m’asseoir avec elle et la convaincre « d’améliorer » sa propriété.

J’avais soigneusement préparé mon plaidoyer et estimés de rénovations à l’appui, j’ai entrepris de lui faire réaliser qu’elle obtiendrait un excellent retour sur son investissement… dès que nous quitterions la maison et qu’elle pourrait la relouer le double. Entre autres « améliorations locatives » que je suggérais : construction de 2 walk-in et 1 garde-robe, ajout de vanités dans les salles de bains, réfection de l’îlot dans la cuisine afin qu’on puisse y manger confortablement, tablettes de rangement dans le coin lavage et au garage, etc.

Je lui offrais de superviser les travaux, en respectant son budget et en y allant graduellement, un peu à chaque mois et ensuite de lui présenter mes contacts aux Ambassades, canadiennes et américaines, afin de lui faire louer sa maison à un meilleur prix lorsqu’on la quitterait...

Évidemment, je devais user de beaucoup de diplomatie pour ne pas la froisser, en lui faisant remarquer comment la propriété manquait de finition, mais je crois que j’ai assez bien réussi puisqu’elle a accepté de tout faire, en autant qu’on allait graduellement et ce, dès notre retour au mois de janvier. Vraiment, je me frottais les mains car j’avais dit à Stéphane – qui disait que je perdais mon temps – qu’avant un an, j’obtiendrais plein des trucs que je désirais dans cette maison, afin d’y être un peu plus confortable.

Après son départ, j’ai rapidement souper dans mon bureau, car tout de suite après, j’avais la visite d’un technicien de réseau qui venait pour vérifier quelques trucs sur l’ordinateur de table de la compagnie, dont je ne venais pas à bout. Il a rapidement trouvé la source de nos problèmes de réseau et est reparti à peine moins d’une heure après.

Avec tout ça, je n’ai toujours pas eu de nouvelles de Stéphane et j’essaie de ne pas trop m’inquiéter. J’avais quand même beaucoup à réfléchir à mon avenir professionnel, ici en Guyana ; si je ne peux générer de revenus avec mes services de consultante en Gestion de la Relation-Client, vers quoi vais-je me diriger pour gagner ma vie ? Je n’ai JAMAIS, depuis le jour où j’ai quitté le nid familial, dépendu d’un homme, financièrement parlant et ce n’est pas à 48 ans que j’ai envie de commencer. Et même si mon conjoint devenait tout à coup très prospère, avec suffisamment de revenus pour nous deux, je ne peux me résoudre à ne pas gagner MON propre argent. Je devrai donc être juste un peu plus créative et trouver une autre solution, à commencer par voir ce que je peux faire avec mon idée de Bed & Breakfast…

dimanche 2 décembre 2007

La saison des pluies semble être arrivée…

Encore une journée pluvieuse…en fait c’est la première fois que je voyais ça ici en Guyana… la pluie qui tombe finement sans arrêt… même pas de percée de soleil ! Entre deux accalmies, j’ai quand même été capable de faire les promenades quotidiennes de Brutus (en fait, je pense que j’en ai besoin plus que lui !), mais j’aurais aimé pouvoir me rendre jusqu’à la mer…

J’ai donc passé une bonne partie de ce dimanche devant mon écran, à essayer d’obtenir une connexion Skype digne de ce nom aux 2 minutes. Sur toutes mes tentatives, j’ai quand même réussi à obtenir deux communications suffisamment claires dont la première, pour jaser avec ma sœur plus d’une heure.

La deuxième fût pour me joindre à un groupe de copines qui brunchaient chez l’une d’entre elles, dont l’ordinateur est installée dans sa cuisine. Grâce à la web cam, je les voyais presque toutes en même temps et elles venaient me jaser à tour de rôle. Au bout d’une heure, la distance a commencé à me peser, prenant conscience de ma solitude à l’autre bout du monde et la tristesse s’est mise à m’envahir. Il était temps que je me déconnecte, car je commençais à avoir la gorge serrée.

En après-midi, j’ai eu la visite de l’homme d’entretien pour la maison car je me suis rendue compte un peu plus tôt, en montant fermer les fenêtres lors d’une violente averse, que le plafond dégouttait !!! Il m’a fallu installer pas moins de 4 gros bols sur le plancher pour recueillir les écoulements d’eau. Jermaine semblait horrifié de voir ça et m’a dit qu’il voulait revenir dès demain car s’il n’y voyait pas tout de suite, le problème pourrait empirer…

L’heure du souper approchant, j’ai commencé à débattre si j’allais souper au resto ou non… je n’avais pas vraiment envie de me changer et m’arranger pour sortir mais d’un autre côté, j’étais pas mal tannée de manger du « réchauffé » depuis vendredi et j’avais encore moins envie de cuisiner juste pour moi… je suis donc partie en taxi, pour aller manger au Pégasus avec un bon livre, probablement l’endroit le plus sécuritaire pour une femme seule.

samedi 1 décembre 2007

Petit samedi pas mal plate !

Vu l’heure tardive à laquelle je me suis endormie hier, la promenade du matin n’était pas si matinale que ça… vers 8h30 et déjà, le soleil chauffait fort. Heureusement par contre, à mesure qu’on se rapproche de la saison des pluies, les nuages obscurcissent de plus en plus le ciel, nous protégeant du soleil ardent de l’équateur.

Toute seule toute la journée, j’ai quand même toujours de quoi m’occuper, même si mes tentatives pour téléphoner au Québec avec Skype furent des plus frustrantes : incapable d’obtenir une communication digne de ce nom. J’ai essayé d’appeler ma fille, ma sœur, des amies… que dalle ! pas moyen de se parler sur ce maudit réseau Internet de merde. Là je me sens vraiment très isolée, lorsque je ne suis même pas capable de communiquer avec mon monde quand j’ai envie de parler. C’est sûr qu’en cas d’urgence, je peux toujours utiliser le téléphone…

Alors qu’est-ce que j’ai fait aujourd’hui : j’ai lavé les articles de cuisine achetés hier : pots d’épices, chaudron, poêle à crêpes, moules à muffins, etc. J’ai enregistré mon blogue sur « Google Ad Sense »… paraît que ça peut me rapporter de l’argent…

J’ai tout rebranché l’ordinateur de la compagnie, auquel j’ai fait ajouter de la mémoire hier ; la carte réseau ne fonctionne toujours pas et j’ai rappelé un technicien de réseau du même magasin. Je l’ai ouvert pour vérifier si elle était bien branchée, je ne trouvais pas de tournevis… j’ai dû prendre des pinces pour dévisser le couvercle, tout en repoussant Brutus – parce que j’étais assise par terre – qui voulait manger les vis, me mordiller les oreilles, les orteils… !



J’ai également complété une base de données sur les DVD que nous et Sophie possédons, afin de démarrer un « Club Vidéo pour expatriés », dans le même style qu’un « club de lecture » qui s’est créé par ici et qui se rencontre une fois par mois. Je dois assister à ma première réunion du genre mardi prochain et j’en saurai plus, mais j’ai décidé de relancer l’idée de nous échanger des films – qui n’avait pas semblé susciter beaucoup d’intérêts la première fois que j’ai fait un mailing – en y ajoutant une dimension plus « humaine ».

Ainsi, au lieu de communiquer à tous et chacun les coordonnées des propriétaires de films sans qu’ils se connaissent vraiment, j’ai pensé reprendre la formule du club de lecture et nous réunir pour partager nos films de façon plus sociable. J’ai donc lancé l’invitation pour nous réunir chez nous samedi prochain, apporter tous nos DVD et nous les échanger, alors que je maintiendrai la base de données dans un fichier Excel. Ce dernier m’a quand même demandé pas mal de travail car non seulement j’y liste les films, principaux acteurs et nom du propriétaire mais sur chaque titre, j’insère un hyperlien qui nous mène sur Yahoo Movies, avec description détaillée et bande-annonce.

Ensuite, il a fallu que je compose le courriel lui-même, en anglais bien sûr, expliquant quelles étaient les « règles » du club (encore a-t-il fallu que j’y réfléchisse quand même un bon moment), avant de l’envoyer aux « expat » dont j’avais les adresses de courriel…

Quelques parties de Scrabble sur Internet à travers tout ça pour me divertir un peu, me faire réchauffer des restes pour dîner... pour souper… faire la vaisselle, passer un coup de balai sur le balcon en avant car Brutus n’arrête pas d’y apporter du sable lorsqu’il creuse le terrain…promenade du soir avec arrêt chez Steve et Fah parce que leur chienne Daisy voulait absolument jouer avec son chum…les heures se sont ainsi égrenées jusqu’à ce que je me décide à me mettre au lit, après avoir passé au moins une heure à regarder des bandes-annonces de film sur Internet, en prévision de notre passage au Québec. Je voulais me tenir au courant des nouveautés au cinéma, car on se promet bien d’y aller au moins une fois par semaine !

vendredi 30 novembre 2007

Départ de Stéphane pour le campement

J’ai bien essayé de me motiver à me lever à 6h00 ce matin pour aller au gym à 7h00, mais sachant que Stéphane se préparait à partir pour le campement – avec retour dimanche et peut-être même seulement lundi – je risquais fort qu’il soit déjà parti à mon retour… et je n’ai pu m’y résigner. J’avais juste envie d’être le plus longtemps près de lui…alors je me suis contentée d’aller promener Brutus!

Ils sont effectivement partis vers 9h30, mais ils devaient d’abord passer par l’aéroport, où une pièce d’équipement importante était prisonnière aux douanes depuis le début de la semaine. Apparemment qu’un « papier » manquait au dossier et c’est à ce moment qu’il m’a téléphoné en me demandant les numéros de téléphone du Premier Ministre et du Commissionnaire du GGMC (Guyana Gold Mining Commission). Il était prêt à brasser de la m… bien décidé à monter cet équipement avec eux. J’ai su plus tard, quand on s’est reparlé juste avant qu’il ne quitte la zone de couverture cellulaire, qu’il avait obtenu gain de cause… et sans pot-de-vin, ce qui est vraiment un exploit !

De mon côté, Andrew est venu me chercher à 14h00 et nous sommes allés faire des courses, dont la plus importante consistait à ramener l’ordinateur de table de la compagnie qui « traînait » chez une compagnie informatique depuis plus de 3 semaines. J’avais besoin de lui faire ajouter de la mémoire pour y installer ACT ! et comme il ne l’avait pas en inventaire, on avait dû la faire venir et chaque semaine, on me disait qu’elle n’était pas dans le « shipment » qui venait des Etats-Unis. Je me suis tannée, car je voulais que cet ordi soit disponible pour Daniel, afin qu’il puisse y travailler et consulter ses courriels.

J’ai donc ramassé l’appareil pour me diriger vers un autre magasin, où j’avais téléphoné un peu plus tôt pour me faire confirmer qu’ils tenaient de la mémoire en inventaire. A ma grande et heureuse surprise, je suis repartie de là moins d’une heure plus tard, la mémoire vive installée !

Quelques courses plus tard, suivi d’un arrêt dans un snack-bar pour me faire préparer un « Wrap » - genre Subway – car je n’avais pas envie de me faire à souper, et j’étais de retour à la maison juste à temps pour la promenade de Brutus avant que la noirceur s’installe à 18h00, loi de la nature immuable dans cette région, 12 mois par année !

Et c’est à ce moment que j’ai fait une nouvelle rencontre, en plein dans mon petit croissant de rue. Alors que j’essayais de ramener à l’ordre Brutus, déconcentré par sa « blonde » Daisy qui s’était échappée de chez elle (elle passe à travers les poteaux de ciment), j’ai croisé cet homme blanc que je voyais pour la première fois dans les parages.

Pendant qu’il ne savait pas trop quel côté de la rue utiliser pour éviter les « tornades », je lui ai demandé s’il était nouvellement arrivé dans le coin et il me répondit qu’effectivement, il était ici depuis seulement 2 semaines.

Nous avons donc engagé la conversation, très heureuse d’avoir quelqu’un à qui parler et de connaître une nouvelle histoire. L’essentiel de ce que j’ai compris, de cet américain du Nebraska et Physicien et Docteur retiré de l’armée après 30 ans, c’est qu’il avait été appelé à la rescousse pour aider à redresser la situation d’une école de médecine guyanaise qui vient d’être ébranlée par un énorme scandale. Je n’ai pas compris toutes les détails, sinon que des vices de procédures très graves ont été mis à jour et d’autres irrégularités dans l’administration ont provoqué le départ subit du Directeur de l’école.

Il m’a montré la maison où il était temporairement installé et m’a raccompagné à la mienne, afin que lui remette ma carte d’affaires, car il semble qu’une énorme réorganisation de l’école soit en vue. Je me suis bien gardée de lui mentionner que mon mari était à l’extérieur et que j’étais seule pour le week-end, par prudence, mais il y à fort à parier qu’on se croise souvent… il m’a même demandé DEUX cartes d’affaires, pour en remettre une au responsable de cette restructuration.

De retour à la maison, j’ai dîné avec mon meilleur ami – mon lap-top – écrit sur mon blogue, vérifié des trucs sur Internet et vers 20h30, me suis préparée à me mettre au lit pour écouter un film. J’ai fait l’erreur de lire quelques pages d’un gros roman que j’ai commencé il y a 2 semaines, « Une héritière de Haut vol ». C’est une saga qui s’étire sur plusieurs années et j’ai beaucoup de misère à le laisser quand j’en lis un bout… moi qui voulait me coucher tôt, j’ai finalement commencé mon film seulement vers 21h30 et le sommeil m’a rattrapé avant la fin. J’ai seulement peser sur le bouton « veille », poussé mon lap-top au pied opposé de mon lit – l’avantage de coucher dans un lit King – et rabattu mon drap en me disant que cela faisait « un dodo de moins », jusqu’aux retrouvailles avec ma famille et mes amis.

jeudi 29 novembre 2007

La terre tremble en Guyana !

Avant de me coucher hier soir, j’avais préparé les ingrédients pour mettre en branle la cuisson d’un pain dans ma nouvelle machine, ce qui prend normalement 4 heures. Comme je me lève toujours plusieurs fois la nuit, je me suis dit que je n’aurais qu’à tout verser dans la contenant, peser sur le bouton et aller me recoucher, vers 1 ou 2 heures du matin. C’est exactement ce que j’ai fais.

A mon lever, je sentais bien les effluves appétissantes résultant de la cuisson du pain mais lorsque j’ouvrai la machine pour l’en sortir, j’aperçus un bloc de moitié la grosseur qu’il aurait dû être. De toute évidence, le pain n’avait pas levé et pour avoir suivi exactement la même recette que la première fois, je ne vois aucune explication, sinon peut-être une panne de courant durant la nuit…

Résultat, j’avais un bloc de pain ultra concentré dont une tranche était tellement compacte qu’elle aurait pu faire déjeuner à elle seule le plus affamé des hommes de construction ! Après avoir pensé le donner à manger aux oiseaux, je me suis dit que c’était dommage de gaspiller tous ces bons grains entiers (avoine, lin, etc.) et que je devrais peut-être essayer d’en faire un plat typiquement québécois : de la pudding au pain.

Les femmes de ménage sont ensuite arrivées et comme tous les jeudis, le vendeur itinérant de fruits et légumes m’a soulagée de la corvée de devoir arpenter le marché public.

En fin de journée, les femmes de ménage étant parties et alors que nous travaillions tous les trois dans le bureau, s’est produit quelque chose que je n’avais vécu qu’une seule autre fois dans ma vie, il y a plus de 20 ans, au Québec : un tremblement de terre ! Ça nous a pris quelques secondes pour le réaliser, lorsque le sol a commencé à tanguer et que je voyais les murs osciller d’un côté et de l’autre !

Heureusement, rien n’a commencé à se fissurer ou briser, mais ma réaction première fut de sortir immédiatement de cette maison, entièrement construite de blocs de béton, sans attendre qu’il m’en tombe un sur la tête ! Stéphane a suivi derrière moi et à l’extérieur, on entendait des gens crier (j’ai su par la suite que c’était ma voisine d’en arrière). Tout près, sur l’artère principale près de nous, on pouvait également entendre des hommes de construction s’énerver, car ils étaient juchés à 4 ou 5 étages de la structure d’acier d’un futur hôtel.

De retour dans le bureau après 1 ou 2 minutes, je me suis tout de suite lancée dans des recherches sur Internet, pour savoir ce qui venait de se passer et surtout, pour connaître le niveau de risque d’un éventuel tsunami, puisque nous sommes à environ un demi kilomètre de la mer.

Avec en mémoire les images horribles du tsunami envahissant Sumatra le 26 décembre 2004, installée à mon bureau directement devant la fenêtre, je n’ai pu m’empêcher de fixer pendant un bon bout de temps, le bord de mer que l’on devine au loin, au-delà de seulement 2 routes principales.

Après seulement quelques minutes, j’ai pu trouver ces informations sur Internet, confirmant l’intensité de ce tremblement de terre qui heureusement par ici, n’a pratiquement fait aucun dégât :

http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/recenteqsww/Maps/10/300_10.php
http://www.tsunami-alarm-system.com/en/index.html

Ma copine Sylvie a également téléphoné, pour dire à quel point elle avait eu peur et qu’elle en avait même pleuré… moi je ne peux pas dire que j’ai eu très peur, mais plutôt très très inquiète… le fait que Stéphane était à mes côtés y est sûrement pour quelque chose et c’aurait été probablement différent si j’avais été seule. J’avoue qu’en sa présence, je n’ai pas peur de grand-chose, même si moi-même je ne suis pas très « peureuse » de nature…

En fin de journée vers 17h30, alors qu’on se remettait de nos émotions, j’ai reçu la visite du vétérinaire du Ministère de l’Agriculture, qui m’apportait des documents officiels pour « l’importation » de mon chat Filou. Quel service, mais vous auriez dû voir le personnage : un homme court sur patte et très corpulent, avec de grosses bagues en or dans presque chaque doigt ! Au premier coup d’oeil, je doute fort que je lui confierais la santé de mon animal de compagnie.
Pour souper, j’ai effectivement concocté un pudding au pain avec mon « pain manqué » qui s’est avérée délicieuse. Je ne sais pas si ce sont les événements de cet après-midi qui m’ont « secouée », mais j’étais crevée et à 22h00 j’étais au lit.

mercredi 28 novembre 2007

14 heures sans électricité !

La dernière fois que j’ai mal dormi comme ça, je devais être dans une période d’allaitement d’un de mes nouveaux-nés! Sans blague, l’inconfort de la chaleur jumelée à l’humidité (et peut-être aussi un peu de mes hormones…) m’a tenu réveillée presque toute la nuit ! J’ai l’impression de n’avoir dormi que 15 minutes à chaque heure. Pour couronner le tout, un maringouin ne cessait de me harceler et j’avais l’impression qu’il me piquait un peu partout, ou était-ce des puces de sable, que j’avais rentrées avec les draps fraîchement lavés ??? Pourtant, ça ne semblait pas affecter Stéphane, qui lui avait juste mal à se bouger à cause de son nerf coincé dans le pied.

D’ailleurs fallait qu’il se lève tôt ce matin pour aller chercher son patron Daniel à l’aéroport, mais j’étais réveillée bien avant que son cellulaire ne sonne, puisque je n’ai pas pratiquement pas dormi !

Évidemment, la panne électrique durait toujours, car je n’attendais que le retour du courant pour partir l’air climatisé. Avant qu’il ne parte, j’ai demandé à Stéphane qu’il réactive la génératrice, principalement pour alimenter le réfrigérateur mais j’avoue, pour également avoir un peu de répit dans le bureau en me retrouvant à l’air frais.

La seule façon pour moi de savoir si l’électricité était revenue, c’était d’ouvrir la lumière de la chambre, mettre la poignée de contrôle à « GPL » (pour Guyana Power Line) et de voir si elle restait allumée ! Je le faisais régulièrement, pour arrêter ce bruit infernal aussi vite que possible, mais c’est seulement à 10h45 que le test fût concluant !

Stéphane et Daniel sont revenus vers 11h00, pour repartir une heure plus tard. Je travaillais à mon bureau lorsqu’ils sont revenus vers 16h00 avec 3 autres hommes, pour tenir un meeting et discuter mines, arpentage, etc. Je leur ai donc laissé le bureau pour aller préparer le souper et promener Brutus.

Il était passé 20h00 lorsque nous avons terminé de débarrasser et faire la vaisselle, les gars continuant bien sûr à parler équipements, budgets, etc. Aussi bien me faire à l’idée pour les prochaines deux semaines, puisque Daniel ne repart que le 19 décembre, soit une semaine après nous.

Ils sont également supposés partir demain pour tout le week-end sur le campement. Être à Montréal, ne poserait pas de problème, ce ne sont pas les copines qui manquent mais ici à Georgetown, la majorité des femmes que je connais sont en couple… je ne suis tout de même pas pour m’inviter à souper un samedi soir, mais autre que de passer la soirée avec mon fidèle lap-top, il n’y a RIEN à faire par ici... même pas aller au cinéma seule…

Finalement, comme nous étions retournés « bizounner » sur nos lap-top, on s’est encore fait prendre par une panne d’électricité vers 21h15. Heureusement, avant le souper j’avais déjà mis en marche l’air climatisé et comme il n’y avait rien d’autre à faire, on est tous allés nous coucher !

J’ai dû par contre me contenter, pour prendre ma douche, d’un mince filet d’eau, puisque la pompe ne fonctionnait plus. Alors y en a fallu du temps pour tout rincer, ce que j’ai fait à l’eau la plus froide possible, pour baisser la température de mon corps. En effet, j’avais encore très peur de passer une deuxième nuit sans air climatisé et par exprès, j’avais laissé la lumière de la salle de bains ouverte. Heureusement, elle s’est allumée vers 23h00 alors j’ai pu m’assurer que je dormirais à la fraîche… Dieu merci !

mardi 27 novembre 2007

Après-midi relax au Splashmin’s

En attente d’une pièce d’équipement importante pour le campement, de l’arrivée de son patron demain matin à l’aéroport et après avoir reçu à la maison tôt ce matin un soumissionnaire pour un service d’arpentage, nous sommes partis passer l’après-midi au resort Splashmin’s.

Sur place, après être allée à la salle de bains, je suis allée rejoindre Stéphane au bar, en me plaignant que je n’avais plus envie de revenir ici, tellement la salle de bains était peu invitante : pas plus de siège de toilette que la première fois – j’ai dû mettre du papier tout autour – pas de savon et rien pour s’essuyer les mains !

En plus du barman qui écoutait d’un air résigné, se trouvait un autre homme de l’autre côté du bar, qui lui semblait porter une attention beaucoup plus soutenue, à mes propos. Son visage me semblait familier, pensant tout simplement que je l’avais vu ici lors de notre première visite.

Lorsqu’il a commencé à dire que le problème c’était le « management », je lui ai répondu que je m’adresserais à Mr. John directement – le propriétaire – que j’avais déjà rencontré il y a quelques semaines pour parler d’affaires et que je lui dirais ce que je pense…

« Oh, vous êtes Chantale ? » a-t-il rétorqué… « The lady from the software…. We met in my office remember?” Surprise, j’ai mis quelques secondes avant de réaliser que c’était Mr. John en personne ! Le propriétaire de la place, qui a créé cet endroit voilà un peu plus de 10 ans.

Plutôt honteuse de ne pas l’avoir reconnu, je me suis excusée en expliquant que c’était tellement sombre dans son bureau – sans parler du fait qu’il est très sombre lui-même ! – et qu’en plus il était en vêtements de construction… je lui ai néanmoins réitéré mes plaintes, de façon un peu plus diplomate cette fois.

Comme plusieurs propriétaires de commerces et gens d’affaires avec qui j’ai discuté depuis mon arrivée en Guyana, il s’est mis à se plaindre de la non-fiabilité des employés, du fait qu’il ne pouvait faire confiance à personne et qu’il devait s’occuper personnellement de certains travaux, comme par exemple aujourd’hui, la rénovation du snack-bar de la plage.

Évidemment, on entend là la version du propriétaire mais il se trouve qu’un peu plus tard, nous avons entendu la version d’un employé, que nous avions ramené à Georgetown – dans la boîte du pick-up – lors de notre dernière visite. Un jeune homme d’environ 25 ans, qui a déjà fait l’armée et qui aimerait travailler dans la mine de Stéphane. Il travaille ici depuis 7 ans déjà et lorsqu’on entend SA version des faits, on comprend pourquoi les employés se foutent bien de plaire ou non à leur employeur. Pour de la maintenance générale, il gagne 12,000$ GY par semaine, soit l’équivalent de 60$ CA ! PAR SEMAINE ! ça fait bien 12$ CA par jour ça non ?

À ce compte-là, qui aurait envie de se défoncer pour son boss ???

Pendant que Stéphane s’amusait à son passe-temps, avec son détecteur de métal, je me suis occupée à écrire, lire et regarder les poissons sauter hors de l’eau.

J’ai aussi revu le propriétaire, Mr. John, à qui j’ai fait signe de s’approcher, afin que j’essaie de comprendre pourquoi, après avoir envoyé ma soumission depuis près d’un mois à au moins 2 adresses de courriel, personne ne semblait encore en avoir pris connaissance. Ce que j’en ai compris c’est que lui n’est vraiment pas « techno », même s’il disait avoir aimé ce que je lui avais montré.

Je lui ai fait comprendre très clairement que je n’avais pas envie de NOUS faire perdre notre temps et que s’il n’avait vraiment aucun intérêt, qu’il le dise immédiatement. Il m’a répondu qu’en bout de ligne, si la solution lui était recommandée par ses assistantes, il irait de l’avant, dépendamment du prix bien sûr.

Comme bien d’autres guyanais, il a voulu jouer la carte de « nous sommes un pays du tiers-monde », ce qui nous a fait sourire, moi et Stéphane (qui venait juste de sortir de l’eau et se tenait près de nous). Comme on lui a fait remarqué, dans un VRAI pays du Tiers-monde, les gens meurent de faim et ne se promènent certainement pas tous avec un cellulaire à la main, sans parler de la circulation dense du centre-ville… on a parfois l’impression que ce peuple veut faire pitié par exprès et que c’est un peuple très peu fier de son patrimoine.

Après cette discussion, la journée s’est terminée sur un fond de petit roupillon, perturbé par une averse de pluie, lecture d’un gros roman que j’ai entrepris il y a plus d’une semaine et écriture sur mon fidèle lap-top. Quand à Stéphane, sa récolte de « trésors » a été un peu moins bonne que la première fois : seulement trois petites bagues en or mais vraiment de peu de valeur. L’important, c’est qu’il était très heureux de son après-midi qui selon son expression « lui change les idées ». Personnellement, je trouve cela plutôt ennuyeux, mais je ne peux m’empêcher de constater qu’il a l’air heureux comme un gamin qui vient de bâtir un gros château de sable sur la plage et bon, à chacun son dada…

Le retour en ville se fait après environ une heure de route, aussi cahoteuse que la rue St-Denis à Montréal au printemps, remplie de « nids de poule » mais ici, c’est en permanence ! Même que sur une portion du chemin, Stéphane y circule sur la voie opposée, parce « que c’est moins pire de ce bord-ci » ! Comme il me le faisait remarquer, ça demande une très grande concentration de conduire ici dans ces conditions car non seulement aucune lumière n’éclaire la route, mais spécialement à cette heure particulièrement occupée (18h00), celle-ci, à priori déjà très étroite, est bordée de passants qui se promènent à pied ou en bicyclette. Ils occupent souvent une partie du pavé et la couleur sombre de leur peau les rend encore plus difficilement visibles. Sans parler des minibus qui décident sans crier gare, de s’arrêter n’importe où sur le bord de la route, pour embarquer un nouveau passager, et des chiens, des vaches et des chevaux dont les déplacements erratiques nécessitent des nerfs d’aciers. Je crois qu’on pourrait presque en faire un jeu vidéo !

Avant de rentrer à la maison, nous sommes arrêtés manger une bouchée dans un fast-food chinois, rapide, convenable et pas cher. Ensuite, nous avons dû rejoindre le camion « Bedford » de la compagnie qui, de retour du campement, devait être stationné à côté de chez nous. Le conducteur, un jeune employé de la mine qui revenait d’un séjour de deux semaines, ne sachant pas où nous habitons, il nous a suivi.

En nous approchant de la maison, la pluie s’est mise à tomber à gros torrents et c’est un véritable petit lac qui nous attendait à la grille. Nous venions à peine de finir de donner à souper à Brutus lorsque la panne électrique nous a surpris, comme ça arrive souvent. Avant d’aller reconduire le conducteur du camion en ville, Stéphane s’est occupé de partir la génératrice, histoire d’au moins charger nos ordinateurs et prendre nos courriels.

Il est revenu au bout d’une demi-heure et après avoir défait nos affaires, travailler un peu dans le bureau à la chandelle, pour ménager la génératrice, nous avons décidé de nous coucher tôt. Nous avons donc arrêté cette machine qui fait un bruit d’enfer et se trouve justement à 5 pieds des fenêtres de notre chambre, en espérant que le vent serait suffisant pour nous permettre de ne pas trop souffrir de l’absence d’air climatisé.

Stéphane devait également s’accommoder d’une démarche passablement douloureuse, suite à une petite chute cet après-midi, après avoir perdu pied sur la pelouse détrempée. Il s’est rendu compte ce soir qu’un nerf s’était coincé dans le pied et il arrivait à peine à marcher dessus.

lundi 26 novembre 2007

Les affaires au ralenti, en Guyana

Pas de gym ni de piscine ce matin, pour des raisons personnelles… et féminines ! Je me dis que tant qu’à avoir des chaleurs et ne plus vouloir de bébé, j’ai bien hâte d’en avoir fini avec ces tracasseries mensuelles.

J’ai donc passé la journée dans le bureau, prenant quelques minutes de temps en temps pour aller prendre l’air dehors avec Brutus, histoire de lui faire faire un peu d’exercice.

Après que j’eu placé une annonce dans le journal « Récompense pour item perdu », afin de tenter de retrouver la mallette de Stéphane, ce dernier est parti faire ses courses habituelles. Lorsqu’il n’est pas sur le campement, il a toujours des choses à faire en ville comme par exemple aujourd’hui, aller payer l’annonce au journal – là non plus la carte de crédit n’est pas acceptée ! – et chercher un numéro par rapport à la VAT (Value added tax), l’équivalent de notre no. de TPS/TVQ pour les entreprises. Souvent, juste 2 ou 3 courses du genre et la journée vient d’y passer ! C’est ce qui est décourageant pour toute personne essayant de faire des affaires au rythme nord-américain.

A travers la gestion de mes courriels, des recherches sur Internet, incluant la gestion de mes factures et comptes de banque, je continue de faire des suivis sur les soumissions que j’ai déjà fait parvenir. Quelle frustration ! Je tente de rejoindre certaines personnes depuis près d’un mois mais c’est l’enfer.

Premièrement, les lignes séquentielles (à cascade) ne sont pas connues ici. Une entreprise possède donc autant de numéros de téléphones différents que de lignes… et les annonce tous dans les Pages Jaunes ! Si c’est engagé au premier numéro, faut en essayer un autre, et un autre, jusqu’à ce qu’on obtienne finalement une réponse au bout du fil. La plupart du temps, si la personne demandée n’est pas disponible on vous répond seulement : « He’s not here »… C’est presque toujours moi qui doit insister pour laisser un message, tout en étant loin de croire qu’il se rendra à bon port…

La preuve, j’ai obtenu au bout du fil un prospect à qui j’avais laissé au moins 3 messages sur sa boîte vocale. Lorsque je lui en ai fait la remarque, il m’a répondu « Oh, le switchboard ne fonctionne pas bien et la petite lumière ne m’indique pas lorsque j’ai des messages. » Mais bon Dieu vérifie, régulièrement dans ta boîte vocale dans ce cas-là ! J’ai poussé un long soupir de découragement. Mais non, il ne s’est pas excusé une seule fois que j’aie travaillé pour rien et que je m’attendais à un retour d’appels. Finalement, trois de ses directeurs sont absents cette semaine et il veut que je le rappelle lundi à 8h30 afin de céduler une rencontre avec eux.

A ce rythme-là, pas besoin de dire que la journée passe vite et qu’on a l’impression de ne pratiquement pas avoir progressé..¸.

dimanche 25 novembre 2007

On déménage… de chambre !

On a fait pris ça très relax ce matin : petit déjeuner au pain doré et lecture des journaux. Je savoure ces moments qui me sont d’autant plus précieux qu’ils seront de plus en plus rares…

En début d’après-midi, nous avons entrepris notre déménagement de chambre : de celle du 2e étage, à la chambre du rez-de-chaussée. Même si j’appréciais la chaleur du plancher de bois et la vue vers l’horizon, nous en sommes venus à cette conclusion pour plusieurs raisons : la proximité du bureau, lorsque le téléphone sonne et chaque fois qu’il me manque quelque chose et que je dois retourner à ma chambre, le fait que je suis plus près de la porte aussi lorsque je suis seule et que Brutus – qui dort avec moi – doit être aux aguets, etc…

Également, comme notre toutou ne cesse de grandir et prendre du poids, nous ne casserons pas les oreilles de personne qui dormirait en dessous, chaque fois qu’il change de place et décide de s’écraser « Boum », pour dormir. Parlant de s’écraser, en voulant « tester » le nouveau matelas, Stéphane s’est fait prendre à son propre jeu – et ça faisait sûrement son affaire – puisqu’il en a profité pour faire une petit roupillon. Alors comment résister ? J’ai fait la même chose ? A marquer d’un « X » sur le calendrier car c’est très rare que ça nous arrive.

On n’a quand même pas manqué notre promenade quotidienne avec Brutus. Nous sommes allés jeter un coup d’œil du côté de la mer qui se déchaînait à qui mieux mieux, encouragée par la marée haute et amplifiée par la pleine lune.

Nous avons encore une fois souper aux chandelles, par choix, mais peu après, la panne électrique a réduit de beaucoup nos activités… alors on s’est recouché un peu, juste pour relaxer, sans avoir trop trop sommeil, alors que le cerveau me travaillait à 100 à l’heure, entre autre pour trouver une façon d’accélérer ma percée dans le monde des affaires ici…

D’une chose à l’autre, mes pensées se sont dirigées vers la communauté d’expatriés de partout dans le monde, vivant en Guyana. Je me disais que ce serait bien d’avoir un site Internet nous permettant de nous entraider : prêts d’articles, échange de services, organisations d’événements ou de soirées récréatives, etc… Quand le courant revint, j’étais entrain de me demander s’il existait un site du genre http://www.expat.com/, prête à mettre ça en branle…

J’étais sûrement quelques années en retard, puisque j’ai découvert des dizaines de sites reliés à des communautés semblables, à travers le monde, mais malheureusement, rien de très utile pour la Guyana… je me suis dit que de nos jours, il n’y a plus grand-chose qu’on ne trouve pas sur Internet… Et quand on commence à fouiller un sujet sur la toile, le temps file sans qu’on le voit passer… j'ai même inscrit mon bloque sur un site spécialisé www.expat-blog.com. Intéressant de découvrir tant de gens à l'esprit ouvert, aventureux et surtout, vivant sensiblement les mêmes émotions que moi. Avec tout ça, il était près de minuit quand j’ai lâché la souris…

samedi 24 novembre 2007

Soirée de billard, au milieu de nulle part !

Très tôt ce matin, pendant que je dormais encore, Stéphane est repartit vers la région où il s’est fait voler sa mallette, dans l’espoir que le voleur s’en serait débarrassé, celle-ci n’ayant aucune valeur (genre de mallette promotionnelle en toile de nylon) et ne contenant rien qui puisse rapporter quoi que ce soit : pas d’argent, rien d’électronique, seulement des documents de compagnie dont la disparition causera certainement beaucoup de perte de temps à Stéphane pour essayer de les remplacer.

Il est malheureusement revenu bredouille, encore plus frustré que jamais et après avoir déjeuné, nous sommes repartis en ville faire quelques courses du dimanche, dont l’éternelle épicerie, que je dois faire presque 3 fois par semaines ! Faut pas oublier que contrairement au Québec, je ne dispose que d’un tout petit réfrigérateur, pas de congélateur externe et les fruits et légumes n’étant pas traités « pour se conserver longtemps » bien… faut en acheter souvent pour qu’ils soient frais !

En début d’après-midi, on s’est installé au bureau pour continuer notre méga classement de la paperasse corporative et c’est là que j’ai reçue un courriel un peu triste, concernant mon chat Filou. Pierre, l’ami de Stéphane qui l’avait héroïquement hébergé en tout dernier recours, juste avant mon départ, me signifiait que c’était beaucoup plus de travail qu’il ne pensait (Filou a l’estomac fragile et régurgite régulièrement… depuis des années !) et que finalement, cette expérience lui confirmait qu’il n’était pas très porté vers les animaux.

Je ne doute pas une minute que Filou est toujours bien traité, techniquement parlant, mais pour ce qui est de l’affection, alors que c’est le chat le plus colleux que j’aie jamais eu, il doit certainement être en manque !

Bref, ça venait de valider mon intention de le ramener avec moi en janvier… je m’étais déjà informé dans ce sens mais aujourd’hui, il n’y a plus de doute que si je dois le déménager encore (et c’est ce qu’en bout de ligne Pierre me demande), ce sera pour rester avec nous, malgré les frais que ça nous occasionnera !

Un autre courriel nous apprenait aussi que le président de la compagnie, Daniel, arrivait à l’aéroport mercredi matin. C’est lui qui gardera le fort quelques jours après notre départ, pour ne revenir au Canada que quelques jours avant Noël. Contrairement à la plupart des compagnies minières qui font de l’exploration dans la région, une petite opération comme la nôtre a tout intérêt à poursuivre ses activités, puisqu’elle emploie actuellement surtout des « locaux » qui eux, veulent faire le plus d’heures possible.

En fin d’après-midi, après avoir fini le classement, nous sommes partis promener Brutus, un peu plus loin que d’habitude. Nous sommes sortis de notre petit patelin pour nous rendre jusque dans le nouveau quartier de Nyda et Phil, seulement à quelques minutes du nôtre. Ils n’étaient pas dehors (la plupart des diplomates que nous connaissons « s’enferment » à l’air conditionné, tous rideaux tirés) alors nous avons continué notre chemin jusqu’au bout de cette rue.

Nous y avons découvert une maison extrêmement luxueuse, à la devanture toute de marbre et un abri d’autos couvrant pas moins de 6 voitures, dont 5 imposants SUV. A notre passage, une véritable cavalerie de petits chiens genre bichon s’est approchée de la grille d’entrée et au moins 3 d’entre eux ont réussi à passer à travers les barreaux pour venir nous pourchasser en jappant, de leurs petits jappements que je déteste tant venant de petits chiens. On s’est éloigné en les chassant à notre tour, pendant qu’un jeune homme ouvrait la grille et essayait de les rapatrier.

Sur le chemin du retour, en passant devant un petit resto « local » sur la UG Road (University of Guyana Road), nous avons aperçu un petit tableau noir annonçant un spécial BBQ, poulet et riz, pour 500$GY, soit l’équivalent de 2.50$ CA. J’avais bien dégelé des filets de poisson pour souper mais à ce prix-là, ça ne valait même pas la peine de faire à manger. De plus, il était également question de « tournoi de pool », ce qui vraiment, attira mon attention, moi qui adore ce passe-temps.

Stéphane est donc allé voir à l’intérieur, histoire de voir de quoi ça avait l’air et selon lui, on n’avait rien à perdre à venir faire un tour plus tard. Nous y sommes donc retournés vers 19h00 et comme c’était plutôt sombre, je n’ai pas bien vu dans mon assiette – en fait, c’était un contenant de styromousse, comme si on voulait l’apporter… - et je n’ai pu décelé à temps les dépôts de piments forts qui étaient parsemés ci et là, malgré l’avertissement de Stéphane.

Pour passer à travers mon riz et ma cuisse de poulet (dont même la sauce BBQ était très épicée), j’ai dû boire au moins 500 ml d’eau, plus 2 bouteilles de « Twist Chandy », c’est tout ce que j’ai pu avoir à boire, moi qui ne boit pas de bière, ni de liqueur douce. Pas de Smirnoff Ice, pas de limonade, pas de thé glacé, pas de drink genre Pina Colada, pas de « Smoothie »… et la pauvre serveuse qui me regardait en ayant l’air de dire : « Eh ma petite poulette aux pattes blanches, t’es dans un snack-bar ici, pas au Ritz Carlton !!! »

Notre timing était quand même très bon car à peine 10 minutes après nous être assis à table, il s’est mis à pleuvoir avec une telle intensité, que les gouttières avaient l’air de robinets d’eau, ouverts à pleine capacité. Après avoir fini de manger (et de boire autant, dans mon cas), j’ai pu convaincre mon chum de jouer un 2 dans 3 au pool.

On nous expliqua qu’il fallait acheter pour 200$ GY (1$ CA) 3 jetons pour mettre dans la table payante. Or, en regardant les jetons que la serveuse lui avait remis, Stéphane a découvert qu’il s’agissait de 25 sous… canadiens ! On a trouvé ça pas mal cocasse, mais encore moins que lorsque la panne d’électricité a surpris Stéphane en pleine action et qu’il a fallu que je l’éclaire à la lampe de poche (qu’on avait pris soin d’apporter parce que nos rues sont très sombres) pour qu’il tire son coup, le temps que la génératrice de l’endroit ne prenne la relève.

L’endroit était quand même très propre, avec 5 tables de pool au total, elles-mêmes en très bonne condition (presque surprenant !) et les gens autour de nous plutôt souriant. Je crois par contre qu’ils n’avaient pas vu souvent une femme jouer au pool car je sentais souvent les regards peser sur moi.

Nous sommes repartis vers 21h30 et au retour, on s’est installé pour regarder un film au lit.

vendredi 23 novembre 2007

Stéphane se fait voler dans son camion !

Avec Stéphane à mes côtés ce matin, je n’avais vraiment pas envie de me lever à 6h00… je me suis donc permise « un peu de lousse » pour me coller sur mon chum, me disant que d’ailleurs je devais contacter un client de Montréal avant 10h00.

Malheureusement, quand je me suis installée à mon bureau, j’ai reçu un message de notre fournisseur d’Internet nous avisons d’une panne généralisée et le service était continuellement intermittent, autrement dit, plus pourri que d’habitude !

En voyant ça et tant qu’à ne pouvoir communiquer adéquatement avec mon client, j’ai décidé d’aller faire des courses, dont retourner au magasin où j’avais trouvé une très belle sélection d’articles de maison, chercher d’autres items dont j’avais besoin. Stéphane m’y a laissé en se rendant à un rendez-vous et quand j’eus terminé, j’ai téléphoné à Sylvie pour savoir si elle était dans le coin, n’étant pas allée au gym ce matin et sachant qu’elle était allée à l’hôpital cette semaine.

Elle s’enlignait justement pour aller dîner à un des deux restaurants qu’on fréquente souvent pour le lunch, l’Oasis Café (l’autre étant le Starbud) et j’ai téléphoné à mon taxi Andrew pour qu’il vienne m’y conduire.

Finalement, comme Gaétan (le mari de Sylvie) s’est pointé lui aussi pour se joindre à nous, j’en ai avisé Stéphane et comme il était également dans le coin, il est venu nous rejoindre. Après le dîner, il devrait faire un aller-retour à la maison chercher des documents, alors il m’a ramenée.

Lorsqu’il est revenu pour souper, vers 18h30, j’étais entrain de préparer un délicieux sauté chinois. Quelques minutes plus tard, il tournait en rond à la recherche de sa mallette d’affaires. Finalement, après avoir réfléchi à ses allées et venues de la journée, il en déduisit que le garage où il a fait réparer deux de ses pneus était le seul endroit où il ait pu se la faire voler, puisqu’il l’avait laissé dans le camion en arrière du fauteuil et qu’il n’y avait aucune trace d’effraction.

Heureusement, il n’y avait pas rien de valeur, pas de caméra, pas d’argent, mais certainement des papiers importants qui lui prendraient du temps à remplacer et retracer… Très frustré et enragé, il a décidé de retourner immédiatement – malgré le souper qui était presque prêt – à ce garage, alors que moi je le suppliais d’être prudent et de ne pas se laisser emporter… on ne sait jamais ici, les hommes sont vite sur la gâchette et le couteau… je sais qu’il peut très bien se défendre et prendre soin de lui mais bon, ça ne m’empêchait pas d’être inquiète.

Comble de malheur, quand j’ai voulu le rejoindre sur son cellulaire quelques minutes après son départ pour essayer de le faire changer d’idée ou du moins lui rappeler que j’avais besoin qu’il revienne, la sonnerie s’est faite entendre dans le bureau ! Il l’avait retiré de sa ceinture en arrivant et dans sa hâte, n’avait pas pensé à le reprendre. Rien pour me rassurer quoi !
C’est avec un très grand soulagement que je l’ai vu revenir un peu avant 20h00. Pour me changer les idées et ne pas me laisser imaginer le pire, en préparant le repas, je venais juste de commencer d’écouter un film – une comédie bien entendu – sur mon lap-top que j’avais installé sur le comptoir de la cuisine. Les nouvelles n’étaient pas très bonnes : les gens niaient quoi que ce soit et il est revenu bredouille…

Nous avons décidé de nous installer dans le bureau pour souper, tout en écoutant ensemble un film qu’on avait déjà vu et très drôle : Wild Hogs. Encore plus drôle, comme nous étions confortablement installés, Pouf ! panne d’électricité !

Heureusement, avec une autonomie de 2 heures de la pile de mon lap-top, nous avons donc soupé à la chandelle, en écoutant notre film ! C’était tellement romantique, que nous avons gardé le set-up, même après la fin de la panne.