Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

jeudi 29 novembre 2007

La terre tremble en Guyana !

Avant de me coucher hier soir, j’avais préparé les ingrédients pour mettre en branle la cuisson d’un pain dans ma nouvelle machine, ce qui prend normalement 4 heures. Comme je me lève toujours plusieurs fois la nuit, je me suis dit que je n’aurais qu’à tout verser dans la contenant, peser sur le bouton et aller me recoucher, vers 1 ou 2 heures du matin. C’est exactement ce que j’ai fais.

A mon lever, je sentais bien les effluves appétissantes résultant de la cuisson du pain mais lorsque j’ouvrai la machine pour l’en sortir, j’aperçus un bloc de moitié la grosseur qu’il aurait dû être. De toute évidence, le pain n’avait pas levé et pour avoir suivi exactement la même recette que la première fois, je ne vois aucune explication, sinon peut-être une panne de courant durant la nuit…

Résultat, j’avais un bloc de pain ultra concentré dont une tranche était tellement compacte qu’elle aurait pu faire déjeuner à elle seule le plus affamé des hommes de construction ! Après avoir pensé le donner à manger aux oiseaux, je me suis dit que c’était dommage de gaspiller tous ces bons grains entiers (avoine, lin, etc.) et que je devrais peut-être essayer d’en faire un plat typiquement québécois : de la pudding au pain.

Les femmes de ménage sont ensuite arrivées et comme tous les jeudis, le vendeur itinérant de fruits et légumes m’a soulagée de la corvée de devoir arpenter le marché public.

En fin de journée, les femmes de ménage étant parties et alors que nous travaillions tous les trois dans le bureau, s’est produit quelque chose que je n’avais vécu qu’une seule autre fois dans ma vie, il y a plus de 20 ans, au Québec : un tremblement de terre ! Ça nous a pris quelques secondes pour le réaliser, lorsque le sol a commencé à tanguer et que je voyais les murs osciller d’un côté et de l’autre !

Heureusement, rien n’a commencé à se fissurer ou briser, mais ma réaction première fut de sortir immédiatement de cette maison, entièrement construite de blocs de béton, sans attendre qu’il m’en tombe un sur la tête ! Stéphane a suivi derrière moi et à l’extérieur, on entendait des gens crier (j’ai su par la suite que c’était ma voisine d’en arrière). Tout près, sur l’artère principale près de nous, on pouvait également entendre des hommes de construction s’énerver, car ils étaient juchés à 4 ou 5 étages de la structure d’acier d’un futur hôtel.

De retour dans le bureau après 1 ou 2 minutes, je me suis tout de suite lancée dans des recherches sur Internet, pour savoir ce qui venait de se passer et surtout, pour connaître le niveau de risque d’un éventuel tsunami, puisque nous sommes à environ un demi kilomètre de la mer.

Avec en mémoire les images horribles du tsunami envahissant Sumatra le 26 décembre 2004, installée à mon bureau directement devant la fenêtre, je n’ai pu m’empêcher de fixer pendant un bon bout de temps, le bord de mer que l’on devine au loin, au-delà de seulement 2 routes principales.

Après seulement quelques minutes, j’ai pu trouver ces informations sur Internet, confirmant l’intensité de ce tremblement de terre qui heureusement par ici, n’a pratiquement fait aucun dégât :

http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/recenteqsww/Maps/10/300_10.php
http://www.tsunami-alarm-system.com/en/index.html

Ma copine Sylvie a également téléphoné, pour dire à quel point elle avait eu peur et qu’elle en avait même pleuré… moi je ne peux pas dire que j’ai eu très peur, mais plutôt très très inquiète… le fait que Stéphane était à mes côtés y est sûrement pour quelque chose et c’aurait été probablement différent si j’avais été seule. J’avoue qu’en sa présence, je n’ai pas peur de grand-chose, même si moi-même je ne suis pas très « peureuse » de nature…

En fin de journée vers 17h30, alors qu’on se remettait de nos émotions, j’ai reçu la visite du vétérinaire du Ministère de l’Agriculture, qui m’apportait des documents officiels pour « l’importation » de mon chat Filou. Quel service, mais vous auriez dû voir le personnage : un homme court sur patte et très corpulent, avec de grosses bagues en or dans presque chaque doigt ! Au premier coup d’oeil, je doute fort que je lui confierais la santé de mon animal de compagnie.
Pour souper, j’ai effectivement concocté un pudding au pain avec mon « pain manqué » qui s’est avérée délicieuse. Je ne sais pas si ce sont les événements de cet après-midi qui m’ont « secouée », mais j’étais crevée et à 22h00 j’étais au lit.

Aucun commentaire: