Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

samedi 31 mai 2008

J’ai dû « faire un homme de moi ! »

Pendant que Colette faisait le ménage, l’envie m’a prise de cuisiner alors j’ai fait ma recette de biscuits santé aux carottes et avoine. En fin de journée, juste avant de me rendre à l’hôtel où je vais faire mon heure de natation, je me suis rendue compte que je ne pouvais utiliser mon cellulaire pour faire des appels… seuls les appels entrants fonctionnaient.

Après vérification auprès du service à a clientèle de Digicel, il appert que nous avons passé la date de paiement de 3 jours… et qu’on a coupé une partie du service ! Ici, pour employer une expression purement québécoise « On ne niaise pas avec le puck ! » Tu ne payes pas, on coupe !

D’ailleurs, c’est la même chose pour les autres services publics tel que électricité ou téléphone. Ou bien les compagnies n’ont pas les moyens de supporter des comptes à recevoir de 30 jours, ou bien c’est leur façon de contrôler le niveau des mauvaises créances. C’est vraiment tolérance zéro, et je crois qu’au Québec, aucune compagnie similaire n’oserait être si drastique…

Après mes longueurs de piscine, je me suis directement rendue chez des amis où j’avais été invitée à souper, invitation d’autant plus appréciée que je n’étais pas accompagnée de ma tendre moitié. Syeda avait invité plusieurs personnes de différentes origines, ce qui a donné une soirée des plus animées, dynamiques et intéressantes.

J’ai particulièrement conversé avec un couple d’expatriés : lui est un agronome d’origine belge mais qui parle une dizaine de langues et sa conjointe, qu’il a rencontré en Russie, « baragouine » l’anglais assez pour se débrouiller et gère un site Web russe sur la mode.

Comme ils habitent un peu plus loin que chez moi, ils furent assez gentils pour me reconduire à la maison, offre d’autant plus appréciée qu’il était presque minuit.

C’est en allumant la lumière de la cuisine que j’ai aperçu la bestiole la plus hideuse de toute ma vie (sauf celles que j’ai pu voir à la télé) : une énorme araignée – en tout cas plus grosse et plus noire que celles que j’ai pu voir au Québec – dont je me suis empressée de détourner le regard, tellement elle me répugnait ! Et là j’en voulais à mon chum de ne pas être là ! Pas le choix, fallait que je m’en occupe moi-même.

Étant incapable de la regarder de plein directement, je vérifiais seulement qu’elle n’avait pas bougé en observant une tache sombre dans ma vision périphérique, le temps que j’aille chercher le balai et le porte poussière. J’ai ouvert la porte de la cuisine pour être prête à la balancer à l’extérieur – hors de question d’écraser une araignée aussi grosse et dégueulasse – et à l’aide de mes instruments de fortune, j’ai réussi à la coincer et la lancer loin de la maison. J’en avais des frissons d’horreur et j’ai dû faire des efforts pour la chasser de mes pensées afin de m’endormir.

jeudi 29 mai 2008

Les femmes guyanaises trop timides ?

Stéphane est reparti ce matin jusqu’à dimanche soir. Je continue d’adhérer à la philosophie de ma mère, femme de camionneur au long cours… « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! »

La parution dans le Stabroek News de la 1ère annonce, pour un souper de célibataires… ne m’a pas tenue trop occupée. Compte tenu du climat politique et social du pays, je n’ai pas trop d’espoirs, mais je n’en aurai jamais le cœur net si je ne l’essaie pas. De plus, comme c’est le cas lorsqu’on lance un produit ou un service totalement inconnu dans une région donnée, il y a énormément d’éducation à faire. Comme me l’a expliqué mon partenaire du restaurant, les femmes guyanaises s’en tiennent encore beaucoup à la tradition et sont par définition la plupart du temps très timides et réservées.

J’ai reçu la première demande d’information en matinée (nous n’avons pas mentionné dans quel restaurant se tiendra l’événement) et il s’agissait d’une femme travaillant dans une banque.

Pour éviter de passer une demi-heure au téléphone avec chaque personne, je me suis assurée de rédiger un document qui – comme je leur mentionne – répondra probablement à 95% des questions et que j’envoie par courriel. De cette façon, je m’assure d’avoir une clientèle au moins assez éduquée pour connaître la messagerie électronique. L’annonce doit paraître demain et samedi également. C’est donc à suivre, mais si le rythme de la première journée se maintient, ce n’est pas dimanche prochain qu’on fera notre souper, car je veux m’assurer d’un minimum de 20 personnes. A suivre…

Les femmes guyanaises trop timides ?

Stéphane est reparti ce matin jusqu’à dimanche soir. Je continue d’adhérer à la philosophie de ma mère, femme de camionneur au long cours… « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! »

La parution dans le Stabroek News de la 1ère annonce, pour un souper de célibataires… ne m’a pas tenue trop occupée. Compte tenu du climat politique et social du pays, je n’ai pas trop d’espoirs, mais je n’en aurai jamais le cœur net si je ne l’essaie pas. De plus, comme c’est le cas lorsqu’on lance un produit ou un service totalement inconnu dans une région donnée, il y a énormément d’éducation à faire. Comme me l’a expliqué mon partenaire du restaurant, les femmes guyanaises s’en tiennent encore beaucoup à la tradition et sont par définition la plupart du temps très timides et réservées.

J’ai reçu la première demande d’information en matinée (nous n’avons pas mentionné dans quel restaurant se tiendra l’événement) et il s’agissait d’une femme travaillant dans une banque.

Pour éviter de passer une demi-heure au téléphone avec chaque personne, je me suis assurée de rédiger un document qui – comme je leur mentionne – répondra probablement à 95% des questions et que j’envoie par courriel. De cette façon, je m’assure d’avoir une clientèle au moins assez éduquée pour connaître la messagerie électronique. L’annonce doit paraître demain et samedi également. C’est donc à suivre, mais si le rythme de la première journée se maintient, ce n’est pas dimanche prochain qu’on fera notre souper, car je veux m’assurer d’un minimum de 20 personnes. A suivre…

mercredi 28 mai 2008

L’Énergie répond à mon cri de détresse !

Curieusement aujourd’hui, j’ai reçu un coup de téléphone en réponse directe à ma complainte d’hier soir. Le distributeur de la bière Heineken pour la Guyana, que j’avais rencontré la semaine dernière à une soirée promotionnelle a demandé à me rencontrer pour discuter d’un possible mandat d’organisation d’événements pour promouvoir cette marque en Guyana. Il m’a dit que dimanche prochain, deux autres directeurs – un du bureau-chef des Caraïbes à Porto-Rico et l’autre du bureau-chef mondial de la Hollande – arrivaient en ville et qu’il me rappellerait pour çéduler une rencontre tous les quatre. Apparemment qu’il n’avait pas été très satisfait des compétences locales utilisées jusqu’à maintenant et je ne sais pas pourquoi (sur un ton sarcastique), mais je n’en suis pas du tout surprise !

On s’est amusé à fabuler un peu, moi et Stéphane, en rigolant que si ce mandat pouvait s’étendre aux Caraïbes au complet, c’est finalement peut-être lui qui deviendrait ma secrétaire !

J’ai également finalisé mon annonce pour le souper de célibataires mais même si je n’avais pas de grandes attentes, suite à mon envoi de emailing, j’ai à peine reçu une réservation, deux si on compte que cette personne amène une amie avec elle. C’est Jai, le propriétaire du restaurant, qui s’est occupé de finaliser le paiement des annonces car la parution doit évidemment être payée d’avance, mais c’est impossible de faire ça par téléphone, puisque les 3 journaux locaux n’acceptent pas la carte de crédit… même pas en personne ! Il faut payer comptant, ou avec un chèque de compagnie.

mardi 27 mai 2008

Cours d’informatique annulé

J’étais très heureuse ce matin de me préparer pour une série de cours en informatique, ayant pour but de m’initier à Windows Vista (que je m’apprête à réinstaller sur mon lap-top). Moins de 30 minutes avant mon départ, j’ai reçu un appel de l’école pour m’informer qu’ils n’avaient pu trouver de professeur pour cet horaire et qu’ils allaient essayer de trouver pour la semaine prochaine. Le problème est que je n’ai pas envie de me soumettre à leur horaire qui proposait de 12h00 à 13h30, 5 jours par semaine !

Non mais quelle perte de temps… je crois comprendre que ça s’adresse à ceux qui doivent retourner au travail… mais ils mangent quand alors ? Et les sessions de soir, ça ne m’intéresse pas vraiment non plus… Stéphane arrive souvent tard de la ville ou de la jungle, alors je veux être là pour m’occuper du souper et sauf quand je suis en sa compagnie, je n’aime pas tellement me promener en ville le soir.

J’ai donc demandé 3 sessions de 3 à 4 heures j’ai bien hâte de voir ce qu’ils vont me trouver la semaine prochaine…

À travers la comptabilité, j’ai également avancé mon concept de Souper de célibataires… en faisant des suivis sur les communiqués de presse que j’avais envoyé par courriel, tout en demandant de soumissions pour le placement d’une annonce. Dieu qu’ils ne sont pas vites… certains disaient n’avoir pas vu le courriel, me demandant de le retourner… ils sont tellement peu organisés… moi j’adorerais faire ça pour eux, mais bon, je ne reviendrai pas sur le sujet, ils ne sont tout simplement pas rendu là.

I la fait très chaud aujourd’hui et tout de suite après le souper, je me suis réfugiée tôt dans la chambre… Maudites hormones, qui m’ont fait vivre une autre « crise existentielle »… Je disais en pleurant à Stéphane que je me sentais tellement inutile, moi qui avais travaillé toute ma vie, en plus de me consacrer à l’éducation de mes trois enfants! Évidemment, il m’a répondu qu’au contraire, je l’aidais beaucoup… mais je ne sais pas pourquoi, ça ne me suffit pas !

lundi 26 mai 2008

5 ans déjà avec mon « Jim de la Jungle »

Ça fait aujourd’hui 5 ans pile que Stéphane est entré dans ma vie, à travers un contact sur Internet. Pour ceux et celles qui doutent que les sites de rencontres sur Internet ne soient efficaces, nous sommes la preuve vivante qu’il faut garder espoir, ne pas se décourager, mais surtout, comme je l’ai toujours crié haut et fort, il faut tirer le meilleur de sa condition, qu’on soit célibataire ou en couple. Chacune a ses avantages et ses désavantages et après 12 ans de célibat suivant mon divorce, je savoure chaque moment (ou presque), passé avec mon chum.

Nous avons donc fait une petite journée, moi et Stéphane, car c’est Fête aujourd’hui dans tout le pays – Jour de quelque chose – de toute façon, il doit bien se reposer un peu de temps en temps ! En fin d’après-midi, nous sommes donc allés profiter de la piscine au Pégasus - et j’ai fait mon heure de natation – suivi d’un souper chez le Brésilien, où l’on mange des grillades sur charbon de bois à volonté : poulet, bœuf, porc et délicieuses saucisses brésiliennes.

Comme on discutait de notre avenir, advenant le cas où nous déviâmes quitter la Guyana, il a mentionné qu’il aimerait bien aussi travailler en Argentine ou au Chili, bref, ailleurs en Amérique du sud… où on parle espagnol ! De ce fait, j’ai décrété qu’il fallait nous mettre à l’apprentissage de cette langue et nous avons installé sur son lap-top un logiciel qu’il avait acheté il y a longtemps, pour apprendre l’espagnol. Après nous être amusé un peu avec ça, nous nous sommes dépêchés de nous mettre au lit, pour écouter la suite de la série « Prison Break ».

C’est toujours mon moment préféré de la journée, quand je me colle sur mon chum en écoutant une série ou un film qui nous captive, pendant qu’il me joue dans les cheveux, enfermés dans notre petite bulle à l’air climatisé, Filou allongé le long de mes jambes. On pourrait être en Antarctique (sauf que là ce serait du chauffage et non de l’air climatisé), que ça ne me ferait pas de différence!

dimanche 25 mai 2008

Le mystère des œufs non réfrigérés en Guyana

J’ai oublié de mentionner que hier, mon ami Jai, a résolu pour moi le mystère des œufs non-réfrégirés. Moi et Stéphane nous posions la question depuis quelque temps déjà, à savoir comment se fait-il que dans tous les marchés publics et les petits « stands » de coin de rue, les douzaines d’œufs sont empilées et au grand soleil, à longueur de journée, si ce n’est pas des jours, alors qu’au Canada, on fait tant de chichi pour que ce soit toujours réfrigéré, même durant le transport… ?

Eh bien en tant que restaurateur (il a aussi tenu des restaurants au Canada), il se devait de connaître la réponse à cette question et il m’a expliqué en deux mots, qu’il fait trop chaud par ici ! En fait, c’est que la bactérie responsable de la contamination des œufs ne se développe que dans une fourchette de température – je ne me rappelle plus exactement mais disons, entre 17 et 23 degrés Celsius – et il se trouve qu’en Guyana, du moins à Georgetown, il fait toujours plus chaud !

Je ne sais pas si cette explication tient la route – SVP si quelqu’un sait que c’est faut écrivez-moi (ctardif@videotron.ca) – mais je trouve que cela fait du sens… en tout cas, très rarement dans la région entend-on parler d’empoisonnement alimentaire suite à l’ingestion d’œufs corrompus.

Suite à notre décision d’organiser un souper de célibataires au restaurant de Jai, j’ai travaillé au concept toute la journée, en m’inspirant de mon expérience avec Célibaction : annonce pour le journal, document d’explication détaillé (6 pages), afin d’éviter d’avoir à passer une demi-heure avec chaque personne intéressée, formulaire d’inscription au club, que j’ai décidé d’appeler le « Happy Singles Club ». Évidemment, comme je dois rédiger le tout en anglais, ça me prend forcément un petit plus de temps que si j’écrivais dans ma langue maternelle mais en fin de journée, dans l’ensemble, j’étais pas mal satisfaite du résultat.

Je n’ai pas d’attentes très élevées mais bon, si je ne l’essaie pas, c’est sûr que rien ne va se passer et si ça finit par donner quelque chose, je me ferai de l’argent de poche tout en m’amusant !

Histoire de me dégourdir les jambes après une journée à l’ordinateur, j’ai emmené Brutus au bord de la mer, histoire de tester si son endurance est revenue… et de tester mon talon affligée d’une « Épine de Lenoir »…

J’aurais voulu filmer la scène pour la montrer à Stéphane… aussitôt arrivé sur la plage, Brutus s’est élancé dans l’eau comme un p’tit fou ! On voyait qu’il avait pris de l’assurance et qu’il ne craignait plus les vagues comme avant. Il s’amusait donc à courir après les poissons qui « font du surf » sur les vagues. On pourrait presque dire que ce sont de petits « ménés volants » et ne voulant plus sortir de l’eau, j’ai eu toute la misère du monde à lui faire faire demi-tour. Un peu plus et je croyais qu’il me faudrait aller le chercher moi-même dans l’eau.

Le retour à la maison fût marqué par une confrontation avec les vaches de mon petit quartier, sans compter les nombreux chiens qui errent à la jonction du chemin principal et qui cherchent à s’approcher de Brutus en jappant à qui mieux mieux. Je dois donc marcher en me retournant fréquemment pour les éloigner par mes cris et gestes menaçants.

Même chose du côté des vaches. Pour une raison que j’ignore elles s’intéressent à Brutus et il y en a même une qui s’est approchée en baissant la tête. « J’étais pas grosse dans mes culottes », comme on dit au Québec ! Heureusement qu’une jeune garçon à vélo s’est approché et en a débarqué pour me donner un coup de main. Il m’a répondu que oui, c’était ses vaches et il ne semblait pas en avoir très peur, les repoussant et les éloignant de moi et Brutus, alors qu’on avançait dans la rue. Déjà que je traîne toujours ma bouteille de poivre de Cayenne avec moi, je me suis dit que la prochaine fois, je devrais peut-être aussi emmener mon petit bâton de baseball…

Stéphane est rentré vers 21h00, mais ne semblait pas très satisfait de son voyage, parce qu’il a dû dépanner un autre mineur qui a « pris le champ » en s’endormant et à qui il a dû donner un coup de main pour transporter de l’équipement, parce que c’est supposément un très bon contact…

samedi 24 mai 2008

Ce qu’on ne fait pas pour son homme…

Après avoir cessé d’écrire dimanche dernier, je suis donc allée souper avec Théodora, une dentiste qui habite à côté de chez moi, originaire du Zimbabwe. Je venais de terminer mes longueurs de piscine lorsque Stéphane m’a téléphoné pour me dire qu’il arrivait dans 1 ½ hres. Rendu au dimanche, le frigo commence à être pas mal vide – surtout que je ne cuisine pratiquement pas lorsque je suis seule – mais il n’avait pas envie de venir me rejoindre au resto. Je n’étais quand même pas pour laisser mon amie souper seule, alors j’ai pris le temps de manger une salade et nous sommes repartis vers 20h00. Très intéressante comme femme…

Rien de spécial cette semaine, car j’ai fait beaucoup de comptabilité (je vais finir par passer à travers), et il pleut presque à tous les jours. Nous sommes entrés dans la saison des pluies (mai-juin)… et ça tombe… un vrai déluge ! Quand j’ai demandé à Stéphane ce qu’il faisait dans la jungle – où dit-il c’est encore pire – lorsqu’il pleut (je me doute bien qu’il ne se promène pas avec un parapluie !), il a répondu qu’il continuait ce qu’il était entrain de faire… de la prospection, de l’évaluation de ses « lignes » de terrains… bref, beaucoup de marche. Lui et ses gars sont complètement trempés, mais sèchent en peu de temps dès que la pluie cesse. La vie à la dure quoi !

Je suis également allée m’inscrire à des cours d’informatique pour m’initier aux dernières versions des logiciels d’Office, ainsi que sur Vista. J’ai décidé de prendre un cours privé parce qu’autrement, le cours de 24 heures au total se donnait le soir (ça ne me tente pas vraiment de sortir le soir pour ça) ou le jour, de 12h00 à 13h30 5 jours par semaine… tu parles de drôles d’heure… de toute évidence, pour ceux qui travaillent. Finalement, j’ai opté pour 3 matinées par semaines (mardi, jeudi et samedi) de 9h00 à 12h00.

Même si ça m’angoisse un peu, j’ai également décidé d’aller chercher mon permis de conduire guyanais, dans l’espoir de pouvoir « louer » un des deux véhicules de ma voisine-dentiste (qui vit seule) et de partir à ma guise… J’ai un million de formalités à remplir mais bon, si je ne commence pas je ne l’aurai jamais !

Stéphane est reparti jeudi matin pour encore quelques jours. Le soir même je suis allée faire ma natation et comme c’est la soirée « Pizza à volonté », nos amis québécois sont presque toujours là. Je n’y avais pas pensé avant de partir, mais j’étais bien contente de ne pas souper seule (non je n’ai pas mangé de pizza, mais une petite salade au poulet Cajun !) J’avais fait quelques courses avant de me rendre à la piscine et je suis passée par le magasin de vidéos où on a presque tout ce qu’on veut – piraté bien entendu – pour la modique somme de 5 pour 5$ CA. J’en ai profité pour m’acheter 4 « chick flicks », que je pourrai écouter à loisir en l’absence de mon chum. (Je pourrai aussi brailler à loisir, sans qu’il me dévisage en riant de moi !!!)

J’aurais aussi préféré qu’il soit avec moi ce week-end, puisque lundi marque le 5e anniversaire de notre première rencontre sur « Internet ». Eh oui, pour ceux qui me lisent et n’étaient pas au courant, moi et Stéphane nous sommes « trouvés » sur un site de rencontre… la preuve que Cupidon peut tirer sa flèche de bien des manières différentes…

J’ai également appris que je perdrai peut-être mon fidèle chauffeur de taxi – Andew – qui vient de se trouver un nouvel emploi. Il dit que non, car c’est un horaire de nuit, et que je suis une de ses meilleures clientes, mais reste à voir comment il pourra faire ça… il dit qu’il pourra m’en dire plus lundi prochain, après sa première journée. De toute façon, je compte sur lui pour me référer à quelqu’un d’aussi fiable et honnête que lui.

Aujourd’hui samedi, j’ai passé la journée à penser à mes copines du Québec, qui se réunissaient ce soir pour un gros party, afin de célébrer le 50e anniversaire de naissance de l’une de mes très bonnes amies. Ça me brise le cœur de ne pas être avec elles, alors que je suis seule, à des milliers de kilomètres de là. D’où le titre de mon blogue d’aujourd’hui « Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour l’homme qu’on aime !?! ».

J’ai profité de la présence de ma femme de ménage pour cuisiner (car elle ramasse en arrière de moi et fait la vaisselle) et faire un gros chaudron de soupe, et des muffins aux bananes. Après son départ, je suis partie nager, en espérant en vain un coup de téléphone de Stéphane. Quand j’eu terminé mon heure de natation, j’ai décidé d’aller visiter mon ami Jai à son restaurant.

Chaque fois je n’en reviens pas… il n’y a pas eu un seul client de la soirée, mais il me dit qu’il a été occupé hier…on a parlé entre autre du projet BNI (Business Network International) pour lequel il a toujours de l’intérêt, mais pas assez de liquidités (je me demande pourquoi !).

J’ai aussi remis sur le sujet l’organisation de soupers pour célibataires, en lui disant que j’étais prête à faire un premier test dimanche prochain. Ensemble on a élaboré le menu, discuté de la logistique (évidemment je m’occupe de toute la gestion des réservations et de l’animation), envisagé les problèmes potentiels (par exemple la gêne et la réserve des femmes guyanaises) et quand je suis repartie vers 21h00, j’avais beaucoup de pain sur la planche.

Je n’ai pas grand-chose à perdre et bon, j’ai toujours aimé prendre des groupes en charge et leur faire voir le bon côté du célibat, tout en laissant Cupidon faire son œuvre…C’est pourquoi je ne considère pas ça vraiment comme du travail… Enfin, j’ai bien hâte de voir si mon concept va lever autant qu’au Canada… mon « département de marketing » devra travailler très fort je crois…

dimanche 18 mai 2008

Comment voler de l’essence en Guyana

Semaine longue et plate, vu le départ de Stéphane depuis mercredi matin. Il ne se passe plus une journée sans que je pense que j’ai envie de retourner chez nous… je m’ennuie de ma maison de Laval, petite soit mais qui commençait à être aménagée à mon goût… intérieur comme extérieur…à 2 maisons de ma meilleure amie, et au plus 30 minutes de route de mes enfants (en fait, 2 à seulement 10 minutes) et mes parents.

Stéphane continue à travailler sur sa nouvelle stratégie, à défaut de ne pas avoir pu obtenir l’équipement minier dont il aurait eu besoin, car ici plein de mineurs possèdent justement cet équipement mais pour diverses raisons, ne veulent pas se soucier de l’achat des claims. Alors il leur donne des « positions », sorte de location de terrain, contre rémunération au pourcentage de l’or extrait.

Je suis un peu sceptique quant au résultat et tant mieux si je me trompe, mais j’ai tellement entendu d’histoire d’horreur sur la malhonnêteté des guyanais, alors que Stéphane m’expliquait comment ils s’y prenaient pour voler de l’essence : si par exemple un chauffeur doit livrer 10 barils d’essence sur le campement (ça en prends beaucoup pour les équipements, la génératrice, etc.) il s’arrête là où un complice l’attend, siphonne ¼ de carburant de chacun des barils, pour remplir ceux de son complice et remplace le carburant volé par de l’eau.

Comme ce dernier liquide est plus lourd que l’essence, il se ramasse au fond du baril et c’est impossible de détecter l’arnaque juste en ouvrant le contenant et examinant le dessus du liquide. Ça prend un truc spécial qui reconnaît l’eau logée tout au fond… ! Comment réussir à faire des affaires rentables dans de pareilles conditions ?!?

Heureusement cette semaine j’ai eu des invités à déjeuner à 3 reprises : deux personnes-clé du monde des affaires de Georgetown (un tour opérateur siégeant aussi sur le Conseil du Guyana Tourism Authority et la Directrice de la chambre de commerce de Georgetown) et l’officier de liaison communautaire de l’Ambassade Américaine.

Les deux premiers contacts sont d’autant plus prometteurs qu’ils ont démontré beaucoup d’intérêt pour mon logiciel de gestion de contacts (ACT !), ainsi que pour une formation spécialisée en Service à la Clientèle, qu’ils sont tous les deux déterminés à m’aider à promouvoir auprès des propriétaires d’entreprises guyanaises. J’en ai encore pour peut-être deux semaines avant d’avoir pris le dessus sur la comptabilité de la compagnie minière, mais tout de suite après, je m’investis sur les invitations et je commence à monter un programme de formation.. Peut-être qu’après avoir tant semé, je vais commencer à récolter…

D’ailleurs ici un contact apporte souvent plus d’une opportunité, comme cet opérateur de tours qui développe aussi le marché à Toronto. Propriétaire de deux bateaux, il pourrait être très utile à Stéphane, pour se rendre plus facilement sur certains terrains éloignés.

Je suis maintenant très disciplinée dans mon entraînement physique dans le sens où chaque deux jours, généralement entre 17h00 et 18h00, je me rends au Pégasus pour faire des longueurs de piscine et j’augmente presque chaque fois la cadence. Vendredi dernier j’en ai fait 70, pour un bon 45 minutes de nage sans arrêt. Qand je suis seule, je préfère revenir tout de suite chez nous après, je n’ai pas envie de rester seule à manger ou prendre un verre au bar… l’éloignement me pèse encore plus lourd…

Malgré que je sois capable de m’occuper durant les absences de Stéphane, je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir le coup… J’ai pleuré à quelques reprises ce matin, tellement la solitude me pèse et ma famille me manque. Hier par exemple, j’ai profité du fait que l’épaisse couverture nuageuse me permettait de travailler à l’extérieur et j’ai planté les repousses que j’avais ramenées la semaine dernière.

Le soir, même lorsque je reviens de la piscine, je mange une petite bouchée, la plupart du temps en jouant une partie de Scrabble sur Internet, mon divertissement préféré. Lorsque je suis trop fatiguée pour continuer à travailler sur l’ordi, je me mets au lit avec un film de notre collection. La télé m’intéresse encore moins ici (déjà que je l’écoutais très peu au Québec), car même avec le satellite (signal qui vient du Brésil), la majorité des programmes sont soit en espagnol ou à tout le moins sous-titré en espagnol. De ce temps-là, je me dis que ce serait peut-être le temps d’en profiter pour apprendre cette langue, mais pratico-pratique comme je suis, je me dis à quoi bon si je n’ai personne avec qui converser pour le moment ?

Aujourd’hui par contre j’ai fait plus ample connaissance avec une nouvelle voisine arrivée dans le quartier depuis 2 mois seulement. Je l’ai rencontrée pour la première fois au party de samedi dernier, où elle m’a été présentée par une connaissance commune, qui savait que j’habitais le même coin qu’elle. En fait, le côté de la maison qu’elle loue fait face à la mienne.

Très intéressante, c’est une dentiste réputée de Georgetown originaire du Zimbabwe, avec une histoire un peu triste. Je l’avais croisée à nouveau hier matin en promenant Brutus et quand je l’ai vu rentrer à la maison ce matin avec le camion rempli de pots à fleurs, j’ai décidé d’aller lui porter ma carte d’affaires, histoire de faire plus ample connaissance, sachant qu’elle habitait tout seule.

Maintenant âgée de 45 ans, elle a rencontré son mari guyanais en faisant ses études et suite à leur divorce, il a réussi à obtenir la garde légale de ses 3 jeunes enfants, pour ensuite les faire émigrer avec lui en Angleterre. Alors que la plus jeune n’avait que 16 ans, il les a carrément mis dehors, mais leur vie et leurs amis étant en Angleterre, ils ne sont pas intéressés à venir vivre ici et malheureusement, elle ne supporte pas le froid. A partir de ce moment-là, elle s’est mise à voir à leurs besoins et payer leur appartement là-bas et les fait venir régulièrement en Guyana durant les vacances. Toute sa famille à elle est en Afrique et elle n’a que quelques amis ici, se plaignant évidemment du manque d’hommes de « qualité » dans ce pays sous-développé…

J’avais emmené Brutus avec moi mais sa petite chienne (genre de bichon matais) n’est pas très sociable et se sentait aussi probablement très menacée, alors elle lui montrait constamment les dents et ne se laissait pas approcher. Par contre, comme Theodora (j’ai beaucoup de peine à prononcer son nom de famille africain) a montré beaucoup d’intérêt pour Brutus, me posant beaucoup de questions sur sa provenance et mentionnant que d’un point de vue sécurité, elle commençait à penser se doter d’un gros chien elle aussi…

A ce moment-là je me suis dit que la Vie l’avait peut-être mise sur mon chemin pour qu’entre autre, si on devait quitter le pays et laisser Brutus derrière nous, nous ayons déjà un bon foyer pour lui…

Au moment où je termine d’écrire ces lignes, je m’apprête donc à aller nager au Pégasus, où nous avons convenu qu’elle viendra m’y rejoindre pour souper… Quand Stéphane est parti, il m’a dit qu’il reviendrait samedi ou dimanche, mais comme je n’ai toujours pas eu de ses nouvelles, un peu de compagnie ne me fera pas de tort…

dimanche 11 mai 2008

Fête des Mères, nouvel îlot de cuisine et souper au resto

Notre party d’hier dernier fût très apprécié, car pour la première fois depuis d’un an, nous avons dansé comme des jeunots ! Faut dire que le choix musical était très stimulant, car nous trouvant chez le Haut-commissaire britannique, on nous a épargné la musique indienne, qui nous rend fou moi et nos amis. Petite parenthèse sur cette différence culturelle… ça sert à rien, quand on écoute des chanteurs hindous, que ce soit à la radio, à la télé ou sur la scène de spectacle d’un hôtel, pour nous nord-américains, ils sonnent tous pareils, avec cette façon de lyrer comme s’ils avaient les doigts pris dans un cadrage de porte !

Ils nous semblent qu’ils ont tous la même voix geignarde et nasillarde… ils nous seraient absolument impossible de distinguer une chanteuse d’une autre dans un test « à l’aveugle » ! Fin de la parenthèse.

Le début de la soirée avait été pourtant plus que tranquille, puisque pour la deuxième fois en un mois – celle-ci néanmoins moins dramatique que de s’être trompé de jour pour nos billets d’avion – j’ai mal consulté mon billet et je suis arrivée à 19h00 au lieu de 19h30 comme c’était pourtant bel et bien indiqué. Sais pas ce qui m’arrive… ça doit être la chaleur qui me monte à la tête, ou les premiers signes de sénilité !

Toujours est-il que lorsque je suis arrivée à la porte de la résidence du Haut-Commissionnaire, il n’y avait pas un chat, et si je n’avais vu tout le parterre installé avec des marquises et des tables, j’aurais cru m’être trompé de journée ! C’est seulement à ce moment que j’ai regardé à nouveau mon billet, pour me rendre compte de mon erreur. Comme j’étais venue avec Andrew en taxi, je n’avais pas envie de le retourner et revenir une heure plus tard, alors je me suis excusée de mon arrivée prématurée et me suis installée tranquille dans un coin, pour lire mon fidèle Reader’s Digest que – Dieu merci – je traîne toujours dans mon sac à main pour justement ce genre de situation.

Une connaissance à qui j’avais transmis l’invitation est finalement arrivée une demi-heure plus tard et j’ai pu ranger mon petit livre… J’aurai bien appris ma leçon ce soir, en constatant l’heure à laquelle la majeure partie des invités arrivait… en fait, je n’aurais jamais pensé qu’en servant un buffet pour souper, nous mangerions vers 21h30, mais maintenant que j’y repense, ce fût la même chose pour un party d’anniversaire chez des voisins guyanais quelques semaines plut tôt. Moi qui déteste manger tard comme ça, la prochaine fois je souperai chez nous avant de partir !

En attendant le service, nous avons pu nous divertir par l’arrivée de plusieurs invités déguisés, puisque c’était une soirée sur le thème des « Stars ». Plusieurs femmes avaient également sorti leurs plus beaux atours du placard, paillettes, lamé et compagnie…

Avec mes amis québécois, on s’est amusé à essayer de trouver des côtés positifs à vivre en Guyana :

lentilles pour lunettes de prescription, plus de la moitié du prix.
fraîcheur et pureté des fruits et légumes locaux (presque pas d’engrais et d’OGM)
Rhum moins cher
pourvoir conduire après avoir pris plus qu’un verre de vin, sans craindre de « souffler dans la « balloune »
Pas de tempête de neige et entendre les oiseaux chanter à l’année longue

Il y en a sûrement 1 ou 2 de plus mais on s’est vite tanné de se creuser les méninges… !

Tout ce temps, j’attendais le téléphone de Stéphane (parti au camp ce matin) et ce n’est que vers 20h00 qu’il m’a rejoint dès qu’il eu du signal cellulaire, à Linden, environ une heure de Georgetown. Il fallait bien sûr qu’il passe par la maison prendre une douche et se changer, même si je lui ai dit en riant qu’i n’avait qu’à venir directement et prétendre qu’il était déguisé en « mineur » !

Il est finalement arrivé vers 22h00, juste comme on commençait déjà à remballer le buffet et j’ai eu le temps de lui faire une bonne grosse assiette. En ce qui me concerne, je ne sais pas comment il faisait pour tenir encore debout, levé aux petites heures du matin et après 12 heures de conduite sur une route extrêmement difficile. C’est ce qui explique sûrement qu’après seulement 2-3 verres de rhum, il est devenu de très bonne humeur et c’est là qu’on a commencé à danser, juste comme nos amis s’apprêtaient à partir.

Nous avons finalement quitté passé minuit, complètement en sueur et moi, les pieds meurtris d’avoir dansé sur du béton, mais heureuse d’avoir bougé un peu.

C’est donc, Jour de la Fête des Mères aujourd’hui et dès que j’ai pu rejoindre ma fille sur Skype, j’ai pu ouvrir le cadeau qu’elle était venue me porter à l’aéroport « en direct » devant elle…en écrivant « Défendu d’ouvrir avant le 11 mai »

Il s’agit d’un calendrier personnalisé avec un choix de nos meilleures photos (tous mes enfants possèdent une copie sur CD de tous mes albums de photos que j’ai numérisées avant de quitter le pays l’an dernier). Évidemment, je n’ai pu retenir la boule qui m’est montée à la gorge et j’aurais payé cher pour être au Québec aujourd’hui…

Mince consolation, en après-midi, nous sommes allés prendre possession d’un îlot central de cuisine que j’avais fait faire sur mesure, pour remplacer l’original, fait d’un rectangle de bloc de ciment, dessus de céramique (tout croche), dont les côtés – de niveau avec le dessus du comptoir – ne nous permettait pas de nous asseoir vraiment autour, n’ayant pas d’espace pour les jambes. Ce modèle-ci, c’est moi qui l’ai dessiné et j’ai trouvé un ébéniste formé au Canada, qui l’a réalisé avec du vrai bois local, dont je ne saurais répéter le nom. Ça a coûté 400$ à la propriétaire, mais on va pouvoir dorénavant et très confortablement, prendre presque tous nos repas là, quand nous serons seulement tous les deux, au lieu d’aller s’installer dans la salle à manger… ou s’assoire tout croche !

Nous l’avons donc embarqué en trois morceaux dans le pick-up, et ayant aperçu des plantes qui poussaient et faisaient des bébés à qui mieux mieux sur son terrain, j’ai demandé à André s’il avait objection à ce que je lui « vole « quelques repousses de yucca et d’aloès vera… afin de garnir un peu mieux mon jardin… il m’en a donné à volonté et j’attendrai une journée plutôt nuageuse pour m’amuser à jardiner…

Gaétan et Sylvie nous avaient téléphonés un peu plus tôt pour nous informer qu’ils passaient l’après-midi au Buddys, un hôtel tout près de chez eux (et l’ébéniste habite justement une rue à côté de chez eux) Nous avions donc prévu toiles et couvertures en conséquence pour protéger le meuble et en fin de journée, les avons rejoints.

La piscine est au moins 2 fois plus grande que celle du Pégasus, et j’en ai profité pour faire mon 45 minutes de longueurs. Nous avons ensuite décidé de souper sur place, mais dans un restaurant à l’intérieur, car sur le bord de la piscine, une groupe musical se produisait, mais avec de la musique indienne… INSUPPORTABLE pour nos petites oreilles québécoises !

La dernière anecdote du jour, concerne la difficulté à avoir des factures séparées. Nous étions 2 familles (leur fille accompagnait nos amis) et avons pris la peine de spécifier très clairement à la serveuse, dès sa première visite, que nous chaque famille désirait sa propre facture. Lorsqu’elle est revenue prendre la commande des repas, avant qu’elle se mette à écrire la nôtre, je lui ai répété qu’elle devait « changer de page », car ce n’était pas sur la même commande…

Incroyablement frustrant, lorsque est venu le temps de payer, elle est arrivée avec une seule facture. Je suis encore probablement trop fringante pour mon âge car la moutarde m’a monté au nez devant cette stupidité et comme je commençais à parler fort en lui demandant « quelle partie de NOUS DÉSIRONS DEUX FACTURES, n’a-t-elle pas compris » et que j’ai demandé à voir le gérant… elle s’est mise à pleurer ! Sylvie s’est empressée de venir à la rescousse de la pauvre serveuse, qui s’imaginait probablement déjà perdre son emploi, alors que c’est peut-être la caissière qui l’a obligé à nous apporter une seule facture.

On n’arrive pas encore à comprendre personne… pourquoi c’est si compliqué de faire deux factures… ils veulent sauver du papier ou quoi ? Bref on s’est arrangé entre nous, mais on fait quoi lorsque chacun des groupes a besoin d’un reçu pour ses dépenses… un autre des mystères de la Guyana…

samedi 10 mai 2008

Un jour à la fois…

Stéphane se bat comme un diable dans l’eau bénite pour faire rentrer de l’argent, en créant des associations avec d’autres mineurs, à qui il concède des droits d’exploitation sur leurs « claims », contre un pourcentage de leur production. C’est ce qui lui a permis cette semaine de faire son premier dépôt directement relié à la production d’or.

Malgré tout, il revient souvent découragé en fin de journée, à force de constater à quel point il ne peut faire confiance à personne. Il se bat actuellement contre un mineur qui opère une mine sur un de ses terrains et qui refuse de quitter les lieux. Apparemment qu’il produit une quantité importante d’or à chaque jour - car il possède les gros équipements nécessaires – et nie totalement qu’il empiète sur un terrain autre que le sien.

Je travaille donc avec Stéphane pour écrire toutes les lettres et documents qu’on doit produire pour faire évaluer le litige par l’organisme qui régit l’exploitation des mines en Guyana (GGMC) et il passe un temps fou à rencontrer toutes sortes de « responsables ». Or, même s’il possède toutes les preuves (entre autre, à l’aide de données d’un GPS) il en revient toujours frustré des démarches qu’on lui demande d’entreprendre et il lui est facile de penser que tous et chacun ont été « achetés » par le mineur frauduleux.

Il n’a pas l’intention de lâcher prise, mais je ne peux m’empêcher de lui demander, avec un soupçon d’inquiétude, s’il ne risque pas de devenir « un emmerdeur » pour certaines personnes, au point qu’on veuille le faire disparaître.

D’ailleurs voici une anecdote qui démontre à quel point c’est encore l’anarchie dans ce pays en voie de développement… mardi j’ai reçu un appel de mon ami Jai – du restaurant Le Sizzling Platter – me demandant de lui donner un coup de pouce avec ma base de données de courriels, pour promouvoir une petite soirée qu’il donnait le lendemain soir, à l’occasion d’un « relancement » de la bière Heineken ici au pays.

Je lui ai dit que ça me ferait plaisir et contente d’avoir une « petite sortie » du mercredi, j’ai acheminé son invitation à plus de 100 personnes dont j’ai le courriel ici en Guyana. Mercredi matin 8h00, le téléphone sonne et c’est une femme qui dit travailler pour CIDI, la compagnie qui distribue cette marque de bière au pays. Elle dit avoir eu vent de cette soirée à travers un courriel transféré et me pose plein de questions, car elle n’est pas au courant de cette activité « officielle et corporative ». Je lui répond ne pas avoir plus de détails que ce que mon ami Jai m’a dit et de communiquer directement avec lui.

Eh bien moins de 15 minutes plus tard, je reçois un appel d’un homme cette fois, travaillant pour la MÊME compagnie, me demandant sensiblement les mêmes questions ! Il a eu la même réponse, avec cette fois un ton un peu plus agacé, de me faire déranger si tôt le matin pour de la confusion causé par le manque d’organisation et de communication dans leur entreprise.

Lors de ladite soirée, j’ai finalement rencontré le gérant de ces personnes et je ne me suis pas gênée pour lui remettre ma carte d’affaires en lui disant que je pourrais sûrement aider l’entreprise à devenir plus efficace… j’y a fait quelques nouveaux contacts et revu avec plaisir une femme rencontrée l’année dernière, qui tient aussi un Bed & Breakfast en plein cœur de Georgetown et avec qui je partage l’amour des animaux – elle consacre beaucoup de son temps et son énergie aux animaux errants et à éduquer la population.

Finalement en attendant pour moi, c’est « business as usual »… je continue à m’occuper de la comptabilité, de faire de la promotion pour le Bed & Breakfast, d’améliorer la maison et surtout de faire un peu plus d’exercice, en allant à la piscine à tous les deux jours, pour une bonne heure de natation (au moins 50 longueurs), normalement entre 5 et 6h00 le soir.

Stéphane est parti à 5h00 du matin pour le campement pour un aller-retour rendu nécessaire à cause d’une soirée-bénéfice chez le Haut Commissionnaire Britannique, pour laquelle on a acheté des billets en début de semaine. Ça fait depuis mercredi qu’il devait y aller mais à cause d’empêchements à chaque jour, ce n’est malheureusement possible qu’aujourd’hui et il ne peut absolument pas remettre ça une journée de plus.

Je m’en vais donc chez la coiffeuse, car la dernière fois, sa mise en pli (c’est-à-dire dans mon cas, les cheveux plats et lissés) a tenu bon au moins 3 jours, à mon grand étonnement. Je me jure de découvrir son truc… J’espère bien que Stéphane pourra venir me rejoindre au souper, mais je l’ai bien averti de conduire prudemment et de ne pas rouler en fou juste pour arriver à temps…

vendredi 2 mai 2008

Notre aventure en Guyana tire à sa fin

À moins d’un revirement de situation spectaculaire, il semble que Stéphane va devoir se chercher un autre emploi, car les administrateurs de sa compagnie n’ayant pas été capables de lever le financement nécessaire, on n’a jamais pu lui fournir les équipements adéquats pour rendre son exploitation rentable.

Il a donc reçu comme directive de liquider les équipements, dont deux véhicules et nous discutons sérieusement de notre avenir. Une chose est certaine : maintenant que nos enfants sont élevés et qu’on n’a aucune obligation financière, autre que le paiement de son véhicule au Québec, on n’a aucune intention de retomber dans un petit train-train de 9 à 5 dans une ville engorgée comme Montréal !

Nous étudions donc nos options – fort probablement un retour au Yukon, ou peut-être l’Alberta – si rien ne débouche ici, pour une autre compagnie d’exploitation aurifère en Guyana et comme d’habitude, nous faisons confiance en la vie.

Cet après-midi, je suis allée chez un opticien, car après mon examen de la vue au Québec (le premier depuis 36 ans !), j’en suis ressortie avec une prescription que je n’ai pas eu le temps de faire remplir. Bien m’en a pris puisque les prix de ce genre de service sont beaucoup plus raisonnables ici – 120$ au lieu de 400$ au Québec seulement pour la prescription – et de plus, il se servira de la monture des lunettes de lecture que j’utilise actuellement et qui me plaisent beaucoup plus que ce que j’ai vu dans son étalage. Belle économie en bout de ligne !