Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

vendredi 30 novembre 2007

Départ de Stéphane pour le campement

J’ai bien essayé de me motiver à me lever à 6h00 ce matin pour aller au gym à 7h00, mais sachant que Stéphane se préparait à partir pour le campement – avec retour dimanche et peut-être même seulement lundi – je risquais fort qu’il soit déjà parti à mon retour… et je n’ai pu m’y résigner. J’avais juste envie d’être le plus longtemps près de lui…alors je me suis contentée d’aller promener Brutus!

Ils sont effectivement partis vers 9h30, mais ils devaient d’abord passer par l’aéroport, où une pièce d’équipement importante était prisonnière aux douanes depuis le début de la semaine. Apparemment qu’un « papier » manquait au dossier et c’est à ce moment qu’il m’a téléphoné en me demandant les numéros de téléphone du Premier Ministre et du Commissionnaire du GGMC (Guyana Gold Mining Commission). Il était prêt à brasser de la m… bien décidé à monter cet équipement avec eux. J’ai su plus tard, quand on s’est reparlé juste avant qu’il ne quitte la zone de couverture cellulaire, qu’il avait obtenu gain de cause… et sans pot-de-vin, ce qui est vraiment un exploit !

De mon côté, Andrew est venu me chercher à 14h00 et nous sommes allés faire des courses, dont la plus importante consistait à ramener l’ordinateur de table de la compagnie qui « traînait » chez une compagnie informatique depuis plus de 3 semaines. J’avais besoin de lui faire ajouter de la mémoire pour y installer ACT ! et comme il ne l’avait pas en inventaire, on avait dû la faire venir et chaque semaine, on me disait qu’elle n’était pas dans le « shipment » qui venait des Etats-Unis. Je me suis tannée, car je voulais que cet ordi soit disponible pour Daniel, afin qu’il puisse y travailler et consulter ses courriels.

J’ai donc ramassé l’appareil pour me diriger vers un autre magasin, où j’avais téléphoné un peu plus tôt pour me faire confirmer qu’ils tenaient de la mémoire en inventaire. A ma grande et heureuse surprise, je suis repartie de là moins d’une heure plus tard, la mémoire vive installée !

Quelques courses plus tard, suivi d’un arrêt dans un snack-bar pour me faire préparer un « Wrap » - genre Subway – car je n’avais pas envie de me faire à souper, et j’étais de retour à la maison juste à temps pour la promenade de Brutus avant que la noirceur s’installe à 18h00, loi de la nature immuable dans cette région, 12 mois par année !

Et c’est à ce moment que j’ai fait une nouvelle rencontre, en plein dans mon petit croissant de rue. Alors que j’essayais de ramener à l’ordre Brutus, déconcentré par sa « blonde » Daisy qui s’était échappée de chez elle (elle passe à travers les poteaux de ciment), j’ai croisé cet homme blanc que je voyais pour la première fois dans les parages.

Pendant qu’il ne savait pas trop quel côté de la rue utiliser pour éviter les « tornades », je lui ai demandé s’il était nouvellement arrivé dans le coin et il me répondit qu’effectivement, il était ici depuis seulement 2 semaines.

Nous avons donc engagé la conversation, très heureuse d’avoir quelqu’un à qui parler et de connaître une nouvelle histoire. L’essentiel de ce que j’ai compris, de cet américain du Nebraska et Physicien et Docteur retiré de l’armée après 30 ans, c’est qu’il avait été appelé à la rescousse pour aider à redresser la situation d’une école de médecine guyanaise qui vient d’être ébranlée par un énorme scandale. Je n’ai pas compris toutes les détails, sinon que des vices de procédures très graves ont été mis à jour et d’autres irrégularités dans l’administration ont provoqué le départ subit du Directeur de l’école.

Il m’a montré la maison où il était temporairement installé et m’a raccompagné à la mienne, afin que lui remette ma carte d’affaires, car il semble qu’une énorme réorganisation de l’école soit en vue. Je me suis bien gardée de lui mentionner que mon mari était à l’extérieur et que j’étais seule pour le week-end, par prudence, mais il y à fort à parier qu’on se croise souvent… il m’a même demandé DEUX cartes d’affaires, pour en remettre une au responsable de cette restructuration.

De retour à la maison, j’ai dîné avec mon meilleur ami – mon lap-top – écrit sur mon blogue, vérifié des trucs sur Internet et vers 20h30, me suis préparée à me mettre au lit pour écouter un film. J’ai fait l’erreur de lire quelques pages d’un gros roman que j’ai commencé il y a 2 semaines, « Une héritière de Haut vol ». C’est une saga qui s’étire sur plusieurs années et j’ai beaucoup de misère à le laisser quand j’en lis un bout… moi qui voulait me coucher tôt, j’ai finalement commencé mon film seulement vers 21h30 et le sommeil m’a rattrapé avant la fin. J’ai seulement peser sur le bouton « veille », poussé mon lap-top au pied opposé de mon lit – l’avantage de coucher dans un lit King – et rabattu mon drap en me disant que cela faisait « un dodo de moins », jusqu’aux retrouvailles avec ma famille et mes amis.

jeudi 29 novembre 2007

La terre tremble en Guyana !

Avant de me coucher hier soir, j’avais préparé les ingrédients pour mettre en branle la cuisson d’un pain dans ma nouvelle machine, ce qui prend normalement 4 heures. Comme je me lève toujours plusieurs fois la nuit, je me suis dit que je n’aurais qu’à tout verser dans la contenant, peser sur le bouton et aller me recoucher, vers 1 ou 2 heures du matin. C’est exactement ce que j’ai fais.

A mon lever, je sentais bien les effluves appétissantes résultant de la cuisson du pain mais lorsque j’ouvrai la machine pour l’en sortir, j’aperçus un bloc de moitié la grosseur qu’il aurait dû être. De toute évidence, le pain n’avait pas levé et pour avoir suivi exactement la même recette que la première fois, je ne vois aucune explication, sinon peut-être une panne de courant durant la nuit…

Résultat, j’avais un bloc de pain ultra concentré dont une tranche était tellement compacte qu’elle aurait pu faire déjeuner à elle seule le plus affamé des hommes de construction ! Après avoir pensé le donner à manger aux oiseaux, je me suis dit que c’était dommage de gaspiller tous ces bons grains entiers (avoine, lin, etc.) et que je devrais peut-être essayer d’en faire un plat typiquement québécois : de la pudding au pain.

Les femmes de ménage sont ensuite arrivées et comme tous les jeudis, le vendeur itinérant de fruits et légumes m’a soulagée de la corvée de devoir arpenter le marché public.

En fin de journée, les femmes de ménage étant parties et alors que nous travaillions tous les trois dans le bureau, s’est produit quelque chose que je n’avais vécu qu’une seule autre fois dans ma vie, il y a plus de 20 ans, au Québec : un tremblement de terre ! Ça nous a pris quelques secondes pour le réaliser, lorsque le sol a commencé à tanguer et que je voyais les murs osciller d’un côté et de l’autre !

Heureusement, rien n’a commencé à se fissurer ou briser, mais ma réaction première fut de sortir immédiatement de cette maison, entièrement construite de blocs de béton, sans attendre qu’il m’en tombe un sur la tête ! Stéphane a suivi derrière moi et à l’extérieur, on entendait des gens crier (j’ai su par la suite que c’était ma voisine d’en arrière). Tout près, sur l’artère principale près de nous, on pouvait également entendre des hommes de construction s’énerver, car ils étaient juchés à 4 ou 5 étages de la structure d’acier d’un futur hôtel.

De retour dans le bureau après 1 ou 2 minutes, je me suis tout de suite lancée dans des recherches sur Internet, pour savoir ce qui venait de se passer et surtout, pour connaître le niveau de risque d’un éventuel tsunami, puisque nous sommes à environ un demi kilomètre de la mer.

Avec en mémoire les images horribles du tsunami envahissant Sumatra le 26 décembre 2004, installée à mon bureau directement devant la fenêtre, je n’ai pu m’empêcher de fixer pendant un bon bout de temps, le bord de mer que l’on devine au loin, au-delà de seulement 2 routes principales.

Après seulement quelques minutes, j’ai pu trouver ces informations sur Internet, confirmant l’intensité de ce tremblement de terre qui heureusement par ici, n’a pratiquement fait aucun dégât :

http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/recenteqsww/Maps/10/300_10.php
http://www.tsunami-alarm-system.com/en/index.html

Ma copine Sylvie a également téléphoné, pour dire à quel point elle avait eu peur et qu’elle en avait même pleuré… moi je ne peux pas dire que j’ai eu très peur, mais plutôt très très inquiète… le fait que Stéphane était à mes côtés y est sûrement pour quelque chose et c’aurait été probablement différent si j’avais été seule. J’avoue qu’en sa présence, je n’ai pas peur de grand-chose, même si moi-même je ne suis pas très « peureuse » de nature…

En fin de journée vers 17h30, alors qu’on se remettait de nos émotions, j’ai reçu la visite du vétérinaire du Ministère de l’Agriculture, qui m’apportait des documents officiels pour « l’importation » de mon chat Filou. Quel service, mais vous auriez dû voir le personnage : un homme court sur patte et très corpulent, avec de grosses bagues en or dans presque chaque doigt ! Au premier coup d’oeil, je doute fort que je lui confierais la santé de mon animal de compagnie.
Pour souper, j’ai effectivement concocté un pudding au pain avec mon « pain manqué » qui s’est avérée délicieuse. Je ne sais pas si ce sont les événements de cet après-midi qui m’ont « secouée », mais j’étais crevée et à 22h00 j’étais au lit.

mercredi 28 novembre 2007

14 heures sans électricité !

La dernière fois que j’ai mal dormi comme ça, je devais être dans une période d’allaitement d’un de mes nouveaux-nés! Sans blague, l’inconfort de la chaleur jumelée à l’humidité (et peut-être aussi un peu de mes hormones…) m’a tenu réveillée presque toute la nuit ! J’ai l’impression de n’avoir dormi que 15 minutes à chaque heure. Pour couronner le tout, un maringouin ne cessait de me harceler et j’avais l’impression qu’il me piquait un peu partout, ou était-ce des puces de sable, que j’avais rentrées avec les draps fraîchement lavés ??? Pourtant, ça ne semblait pas affecter Stéphane, qui lui avait juste mal à se bouger à cause de son nerf coincé dans le pied.

D’ailleurs fallait qu’il se lève tôt ce matin pour aller chercher son patron Daniel à l’aéroport, mais j’étais réveillée bien avant que son cellulaire ne sonne, puisque je n’ai pas pratiquement pas dormi !

Évidemment, la panne électrique durait toujours, car je n’attendais que le retour du courant pour partir l’air climatisé. Avant qu’il ne parte, j’ai demandé à Stéphane qu’il réactive la génératrice, principalement pour alimenter le réfrigérateur mais j’avoue, pour également avoir un peu de répit dans le bureau en me retrouvant à l’air frais.

La seule façon pour moi de savoir si l’électricité était revenue, c’était d’ouvrir la lumière de la chambre, mettre la poignée de contrôle à « GPL » (pour Guyana Power Line) et de voir si elle restait allumée ! Je le faisais régulièrement, pour arrêter ce bruit infernal aussi vite que possible, mais c’est seulement à 10h45 que le test fût concluant !

Stéphane et Daniel sont revenus vers 11h00, pour repartir une heure plus tard. Je travaillais à mon bureau lorsqu’ils sont revenus vers 16h00 avec 3 autres hommes, pour tenir un meeting et discuter mines, arpentage, etc. Je leur ai donc laissé le bureau pour aller préparer le souper et promener Brutus.

Il était passé 20h00 lorsque nous avons terminé de débarrasser et faire la vaisselle, les gars continuant bien sûr à parler équipements, budgets, etc. Aussi bien me faire à l’idée pour les prochaines deux semaines, puisque Daniel ne repart que le 19 décembre, soit une semaine après nous.

Ils sont également supposés partir demain pour tout le week-end sur le campement. Être à Montréal, ne poserait pas de problème, ce ne sont pas les copines qui manquent mais ici à Georgetown, la majorité des femmes que je connais sont en couple… je ne suis tout de même pas pour m’inviter à souper un samedi soir, mais autre que de passer la soirée avec mon fidèle lap-top, il n’y a RIEN à faire par ici... même pas aller au cinéma seule…

Finalement, comme nous étions retournés « bizounner » sur nos lap-top, on s’est encore fait prendre par une panne d’électricité vers 21h15. Heureusement, avant le souper j’avais déjà mis en marche l’air climatisé et comme il n’y avait rien d’autre à faire, on est tous allés nous coucher !

J’ai dû par contre me contenter, pour prendre ma douche, d’un mince filet d’eau, puisque la pompe ne fonctionnait plus. Alors y en a fallu du temps pour tout rincer, ce que j’ai fait à l’eau la plus froide possible, pour baisser la température de mon corps. En effet, j’avais encore très peur de passer une deuxième nuit sans air climatisé et par exprès, j’avais laissé la lumière de la salle de bains ouverte. Heureusement, elle s’est allumée vers 23h00 alors j’ai pu m’assurer que je dormirais à la fraîche… Dieu merci !

mardi 27 novembre 2007

Après-midi relax au Splashmin’s

En attente d’une pièce d’équipement importante pour le campement, de l’arrivée de son patron demain matin à l’aéroport et après avoir reçu à la maison tôt ce matin un soumissionnaire pour un service d’arpentage, nous sommes partis passer l’après-midi au resort Splashmin’s.

Sur place, après être allée à la salle de bains, je suis allée rejoindre Stéphane au bar, en me plaignant que je n’avais plus envie de revenir ici, tellement la salle de bains était peu invitante : pas plus de siège de toilette que la première fois – j’ai dû mettre du papier tout autour – pas de savon et rien pour s’essuyer les mains !

En plus du barman qui écoutait d’un air résigné, se trouvait un autre homme de l’autre côté du bar, qui lui semblait porter une attention beaucoup plus soutenue, à mes propos. Son visage me semblait familier, pensant tout simplement que je l’avais vu ici lors de notre première visite.

Lorsqu’il a commencé à dire que le problème c’était le « management », je lui ai répondu que je m’adresserais à Mr. John directement – le propriétaire – que j’avais déjà rencontré il y a quelques semaines pour parler d’affaires et que je lui dirais ce que je pense…

« Oh, vous êtes Chantale ? » a-t-il rétorqué… « The lady from the software…. We met in my office remember?” Surprise, j’ai mis quelques secondes avant de réaliser que c’était Mr. John en personne ! Le propriétaire de la place, qui a créé cet endroit voilà un peu plus de 10 ans.

Plutôt honteuse de ne pas l’avoir reconnu, je me suis excusée en expliquant que c’était tellement sombre dans son bureau – sans parler du fait qu’il est très sombre lui-même ! – et qu’en plus il était en vêtements de construction… je lui ai néanmoins réitéré mes plaintes, de façon un peu plus diplomate cette fois.

Comme plusieurs propriétaires de commerces et gens d’affaires avec qui j’ai discuté depuis mon arrivée en Guyana, il s’est mis à se plaindre de la non-fiabilité des employés, du fait qu’il ne pouvait faire confiance à personne et qu’il devait s’occuper personnellement de certains travaux, comme par exemple aujourd’hui, la rénovation du snack-bar de la plage.

Évidemment, on entend là la version du propriétaire mais il se trouve qu’un peu plus tard, nous avons entendu la version d’un employé, que nous avions ramené à Georgetown – dans la boîte du pick-up – lors de notre dernière visite. Un jeune homme d’environ 25 ans, qui a déjà fait l’armée et qui aimerait travailler dans la mine de Stéphane. Il travaille ici depuis 7 ans déjà et lorsqu’on entend SA version des faits, on comprend pourquoi les employés se foutent bien de plaire ou non à leur employeur. Pour de la maintenance générale, il gagne 12,000$ GY par semaine, soit l’équivalent de 60$ CA ! PAR SEMAINE ! ça fait bien 12$ CA par jour ça non ?

À ce compte-là, qui aurait envie de se défoncer pour son boss ???

Pendant que Stéphane s’amusait à son passe-temps, avec son détecteur de métal, je me suis occupée à écrire, lire et regarder les poissons sauter hors de l’eau.

J’ai aussi revu le propriétaire, Mr. John, à qui j’ai fait signe de s’approcher, afin que j’essaie de comprendre pourquoi, après avoir envoyé ma soumission depuis près d’un mois à au moins 2 adresses de courriel, personne ne semblait encore en avoir pris connaissance. Ce que j’en ai compris c’est que lui n’est vraiment pas « techno », même s’il disait avoir aimé ce que je lui avais montré.

Je lui ai fait comprendre très clairement que je n’avais pas envie de NOUS faire perdre notre temps et que s’il n’avait vraiment aucun intérêt, qu’il le dise immédiatement. Il m’a répondu qu’en bout de ligne, si la solution lui était recommandée par ses assistantes, il irait de l’avant, dépendamment du prix bien sûr.

Comme bien d’autres guyanais, il a voulu jouer la carte de « nous sommes un pays du tiers-monde », ce qui nous a fait sourire, moi et Stéphane (qui venait juste de sortir de l’eau et se tenait près de nous). Comme on lui a fait remarqué, dans un VRAI pays du Tiers-monde, les gens meurent de faim et ne se promènent certainement pas tous avec un cellulaire à la main, sans parler de la circulation dense du centre-ville… on a parfois l’impression que ce peuple veut faire pitié par exprès et que c’est un peuple très peu fier de son patrimoine.

Après cette discussion, la journée s’est terminée sur un fond de petit roupillon, perturbé par une averse de pluie, lecture d’un gros roman que j’ai entrepris il y a plus d’une semaine et écriture sur mon fidèle lap-top. Quand à Stéphane, sa récolte de « trésors » a été un peu moins bonne que la première fois : seulement trois petites bagues en or mais vraiment de peu de valeur. L’important, c’est qu’il était très heureux de son après-midi qui selon son expression « lui change les idées ». Personnellement, je trouve cela plutôt ennuyeux, mais je ne peux m’empêcher de constater qu’il a l’air heureux comme un gamin qui vient de bâtir un gros château de sable sur la plage et bon, à chacun son dada…

Le retour en ville se fait après environ une heure de route, aussi cahoteuse que la rue St-Denis à Montréal au printemps, remplie de « nids de poule » mais ici, c’est en permanence ! Même que sur une portion du chemin, Stéphane y circule sur la voie opposée, parce « que c’est moins pire de ce bord-ci » ! Comme il me le faisait remarquer, ça demande une très grande concentration de conduire ici dans ces conditions car non seulement aucune lumière n’éclaire la route, mais spécialement à cette heure particulièrement occupée (18h00), celle-ci, à priori déjà très étroite, est bordée de passants qui se promènent à pied ou en bicyclette. Ils occupent souvent une partie du pavé et la couleur sombre de leur peau les rend encore plus difficilement visibles. Sans parler des minibus qui décident sans crier gare, de s’arrêter n’importe où sur le bord de la route, pour embarquer un nouveau passager, et des chiens, des vaches et des chevaux dont les déplacements erratiques nécessitent des nerfs d’aciers. Je crois qu’on pourrait presque en faire un jeu vidéo !

Avant de rentrer à la maison, nous sommes arrêtés manger une bouchée dans un fast-food chinois, rapide, convenable et pas cher. Ensuite, nous avons dû rejoindre le camion « Bedford » de la compagnie qui, de retour du campement, devait être stationné à côté de chez nous. Le conducteur, un jeune employé de la mine qui revenait d’un séjour de deux semaines, ne sachant pas où nous habitons, il nous a suivi.

En nous approchant de la maison, la pluie s’est mise à tomber à gros torrents et c’est un véritable petit lac qui nous attendait à la grille. Nous venions à peine de finir de donner à souper à Brutus lorsque la panne électrique nous a surpris, comme ça arrive souvent. Avant d’aller reconduire le conducteur du camion en ville, Stéphane s’est occupé de partir la génératrice, histoire d’au moins charger nos ordinateurs et prendre nos courriels.

Il est revenu au bout d’une demi-heure et après avoir défait nos affaires, travailler un peu dans le bureau à la chandelle, pour ménager la génératrice, nous avons décidé de nous coucher tôt. Nous avons donc arrêté cette machine qui fait un bruit d’enfer et se trouve justement à 5 pieds des fenêtres de notre chambre, en espérant que le vent serait suffisant pour nous permettre de ne pas trop souffrir de l’absence d’air climatisé.

Stéphane devait également s’accommoder d’une démarche passablement douloureuse, suite à une petite chute cet après-midi, après avoir perdu pied sur la pelouse détrempée. Il s’est rendu compte ce soir qu’un nerf s’était coincé dans le pied et il arrivait à peine à marcher dessus.

lundi 26 novembre 2007

Les affaires au ralenti, en Guyana

Pas de gym ni de piscine ce matin, pour des raisons personnelles… et féminines ! Je me dis que tant qu’à avoir des chaleurs et ne plus vouloir de bébé, j’ai bien hâte d’en avoir fini avec ces tracasseries mensuelles.

J’ai donc passé la journée dans le bureau, prenant quelques minutes de temps en temps pour aller prendre l’air dehors avec Brutus, histoire de lui faire faire un peu d’exercice.

Après que j’eu placé une annonce dans le journal « Récompense pour item perdu », afin de tenter de retrouver la mallette de Stéphane, ce dernier est parti faire ses courses habituelles. Lorsqu’il n’est pas sur le campement, il a toujours des choses à faire en ville comme par exemple aujourd’hui, aller payer l’annonce au journal – là non plus la carte de crédit n’est pas acceptée ! – et chercher un numéro par rapport à la VAT (Value added tax), l’équivalent de notre no. de TPS/TVQ pour les entreprises. Souvent, juste 2 ou 3 courses du genre et la journée vient d’y passer ! C’est ce qui est décourageant pour toute personne essayant de faire des affaires au rythme nord-américain.

A travers la gestion de mes courriels, des recherches sur Internet, incluant la gestion de mes factures et comptes de banque, je continue de faire des suivis sur les soumissions que j’ai déjà fait parvenir. Quelle frustration ! Je tente de rejoindre certaines personnes depuis près d’un mois mais c’est l’enfer.

Premièrement, les lignes séquentielles (à cascade) ne sont pas connues ici. Une entreprise possède donc autant de numéros de téléphones différents que de lignes… et les annonce tous dans les Pages Jaunes ! Si c’est engagé au premier numéro, faut en essayer un autre, et un autre, jusqu’à ce qu’on obtienne finalement une réponse au bout du fil. La plupart du temps, si la personne demandée n’est pas disponible on vous répond seulement : « He’s not here »… C’est presque toujours moi qui doit insister pour laisser un message, tout en étant loin de croire qu’il se rendra à bon port…

La preuve, j’ai obtenu au bout du fil un prospect à qui j’avais laissé au moins 3 messages sur sa boîte vocale. Lorsque je lui en ai fait la remarque, il m’a répondu « Oh, le switchboard ne fonctionne pas bien et la petite lumière ne m’indique pas lorsque j’ai des messages. » Mais bon Dieu vérifie, régulièrement dans ta boîte vocale dans ce cas-là ! J’ai poussé un long soupir de découragement. Mais non, il ne s’est pas excusé une seule fois que j’aie travaillé pour rien et que je m’attendais à un retour d’appels. Finalement, trois de ses directeurs sont absents cette semaine et il veut que je le rappelle lundi à 8h30 afin de céduler une rencontre avec eux.

A ce rythme-là, pas besoin de dire que la journée passe vite et qu’on a l’impression de ne pratiquement pas avoir progressé..¸.

dimanche 25 novembre 2007

On déménage… de chambre !

On a fait pris ça très relax ce matin : petit déjeuner au pain doré et lecture des journaux. Je savoure ces moments qui me sont d’autant plus précieux qu’ils seront de plus en plus rares…

En début d’après-midi, nous avons entrepris notre déménagement de chambre : de celle du 2e étage, à la chambre du rez-de-chaussée. Même si j’appréciais la chaleur du plancher de bois et la vue vers l’horizon, nous en sommes venus à cette conclusion pour plusieurs raisons : la proximité du bureau, lorsque le téléphone sonne et chaque fois qu’il me manque quelque chose et que je dois retourner à ma chambre, le fait que je suis plus près de la porte aussi lorsque je suis seule et que Brutus – qui dort avec moi – doit être aux aguets, etc…

Également, comme notre toutou ne cesse de grandir et prendre du poids, nous ne casserons pas les oreilles de personne qui dormirait en dessous, chaque fois qu’il change de place et décide de s’écraser « Boum », pour dormir. Parlant de s’écraser, en voulant « tester » le nouveau matelas, Stéphane s’est fait prendre à son propre jeu – et ça faisait sûrement son affaire – puisqu’il en a profité pour faire une petit roupillon. Alors comment résister ? J’ai fait la même chose ? A marquer d’un « X » sur le calendrier car c’est très rare que ça nous arrive.

On n’a quand même pas manqué notre promenade quotidienne avec Brutus. Nous sommes allés jeter un coup d’œil du côté de la mer qui se déchaînait à qui mieux mieux, encouragée par la marée haute et amplifiée par la pleine lune.

Nous avons encore une fois souper aux chandelles, par choix, mais peu après, la panne électrique a réduit de beaucoup nos activités… alors on s’est recouché un peu, juste pour relaxer, sans avoir trop trop sommeil, alors que le cerveau me travaillait à 100 à l’heure, entre autre pour trouver une façon d’accélérer ma percée dans le monde des affaires ici…

D’une chose à l’autre, mes pensées se sont dirigées vers la communauté d’expatriés de partout dans le monde, vivant en Guyana. Je me disais que ce serait bien d’avoir un site Internet nous permettant de nous entraider : prêts d’articles, échange de services, organisations d’événements ou de soirées récréatives, etc… Quand le courant revint, j’étais entrain de me demander s’il existait un site du genre http://www.expat.com/, prête à mettre ça en branle…

J’étais sûrement quelques années en retard, puisque j’ai découvert des dizaines de sites reliés à des communautés semblables, à travers le monde, mais malheureusement, rien de très utile pour la Guyana… je me suis dit que de nos jours, il n’y a plus grand-chose qu’on ne trouve pas sur Internet… Et quand on commence à fouiller un sujet sur la toile, le temps file sans qu’on le voit passer… j'ai même inscrit mon bloque sur un site spécialisé www.expat-blog.com. Intéressant de découvrir tant de gens à l'esprit ouvert, aventureux et surtout, vivant sensiblement les mêmes émotions que moi. Avec tout ça, il était près de minuit quand j’ai lâché la souris…

samedi 24 novembre 2007

Soirée de billard, au milieu de nulle part !

Très tôt ce matin, pendant que je dormais encore, Stéphane est repartit vers la région où il s’est fait voler sa mallette, dans l’espoir que le voleur s’en serait débarrassé, celle-ci n’ayant aucune valeur (genre de mallette promotionnelle en toile de nylon) et ne contenant rien qui puisse rapporter quoi que ce soit : pas d’argent, rien d’électronique, seulement des documents de compagnie dont la disparition causera certainement beaucoup de perte de temps à Stéphane pour essayer de les remplacer.

Il est malheureusement revenu bredouille, encore plus frustré que jamais et après avoir déjeuné, nous sommes repartis en ville faire quelques courses du dimanche, dont l’éternelle épicerie, que je dois faire presque 3 fois par semaines ! Faut pas oublier que contrairement au Québec, je ne dispose que d’un tout petit réfrigérateur, pas de congélateur externe et les fruits et légumes n’étant pas traités « pour se conserver longtemps » bien… faut en acheter souvent pour qu’ils soient frais !

En début d’après-midi, on s’est installé au bureau pour continuer notre méga classement de la paperasse corporative et c’est là que j’ai reçue un courriel un peu triste, concernant mon chat Filou. Pierre, l’ami de Stéphane qui l’avait héroïquement hébergé en tout dernier recours, juste avant mon départ, me signifiait que c’était beaucoup plus de travail qu’il ne pensait (Filou a l’estomac fragile et régurgite régulièrement… depuis des années !) et que finalement, cette expérience lui confirmait qu’il n’était pas très porté vers les animaux.

Je ne doute pas une minute que Filou est toujours bien traité, techniquement parlant, mais pour ce qui est de l’affection, alors que c’est le chat le plus colleux que j’aie jamais eu, il doit certainement être en manque !

Bref, ça venait de valider mon intention de le ramener avec moi en janvier… je m’étais déjà informé dans ce sens mais aujourd’hui, il n’y a plus de doute que si je dois le déménager encore (et c’est ce qu’en bout de ligne Pierre me demande), ce sera pour rester avec nous, malgré les frais que ça nous occasionnera !

Un autre courriel nous apprenait aussi que le président de la compagnie, Daniel, arrivait à l’aéroport mercredi matin. C’est lui qui gardera le fort quelques jours après notre départ, pour ne revenir au Canada que quelques jours avant Noël. Contrairement à la plupart des compagnies minières qui font de l’exploration dans la région, une petite opération comme la nôtre a tout intérêt à poursuivre ses activités, puisqu’elle emploie actuellement surtout des « locaux » qui eux, veulent faire le plus d’heures possible.

En fin d’après-midi, après avoir fini le classement, nous sommes partis promener Brutus, un peu plus loin que d’habitude. Nous sommes sortis de notre petit patelin pour nous rendre jusque dans le nouveau quartier de Nyda et Phil, seulement à quelques minutes du nôtre. Ils n’étaient pas dehors (la plupart des diplomates que nous connaissons « s’enferment » à l’air conditionné, tous rideaux tirés) alors nous avons continué notre chemin jusqu’au bout de cette rue.

Nous y avons découvert une maison extrêmement luxueuse, à la devanture toute de marbre et un abri d’autos couvrant pas moins de 6 voitures, dont 5 imposants SUV. A notre passage, une véritable cavalerie de petits chiens genre bichon s’est approchée de la grille d’entrée et au moins 3 d’entre eux ont réussi à passer à travers les barreaux pour venir nous pourchasser en jappant, de leurs petits jappements que je déteste tant venant de petits chiens. On s’est éloigné en les chassant à notre tour, pendant qu’un jeune homme ouvrait la grille et essayait de les rapatrier.

Sur le chemin du retour, en passant devant un petit resto « local » sur la UG Road (University of Guyana Road), nous avons aperçu un petit tableau noir annonçant un spécial BBQ, poulet et riz, pour 500$GY, soit l’équivalent de 2.50$ CA. J’avais bien dégelé des filets de poisson pour souper mais à ce prix-là, ça ne valait même pas la peine de faire à manger. De plus, il était également question de « tournoi de pool », ce qui vraiment, attira mon attention, moi qui adore ce passe-temps.

Stéphane est donc allé voir à l’intérieur, histoire de voir de quoi ça avait l’air et selon lui, on n’avait rien à perdre à venir faire un tour plus tard. Nous y sommes donc retournés vers 19h00 et comme c’était plutôt sombre, je n’ai pas bien vu dans mon assiette – en fait, c’était un contenant de styromousse, comme si on voulait l’apporter… - et je n’ai pu décelé à temps les dépôts de piments forts qui étaient parsemés ci et là, malgré l’avertissement de Stéphane.

Pour passer à travers mon riz et ma cuisse de poulet (dont même la sauce BBQ était très épicée), j’ai dû boire au moins 500 ml d’eau, plus 2 bouteilles de « Twist Chandy », c’est tout ce que j’ai pu avoir à boire, moi qui ne boit pas de bière, ni de liqueur douce. Pas de Smirnoff Ice, pas de limonade, pas de thé glacé, pas de drink genre Pina Colada, pas de « Smoothie »… et la pauvre serveuse qui me regardait en ayant l’air de dire : « Eh ma petite poulette aux pattes blanches, t’es dans un snack-bar ici, pas au Ritz Carlton !!! »

Notre timing était quand même très bon car à peine 10 minutes après nous être assis à table, il s’est mis à pleuvoir avec une telle intensité, que les gouttières avaient l’air de robinets d’eau, ouverts à pleine capacité. Après avoir fini de manger (et de boire autant, dans mon cas), j’ai pu convaincre mon chum de jouer un 2 dans 3 au pool.

On nous expliqua qu’il fallait acheter pour 200$ GY (1$ CA) 3 jetons pour mettre dans la table payante. Or, en regardant les jetons que la serveuse lui avait remis, Stéphane a découvert qu’il s’agissait de 25 sous… canadiens ! On a trouvé ça pas mal cocasse, mais encore moins que lorsque la panne d’électricité a surpris Stéphane en pleine action et qu’il a fallu que je l’éclaire à la lampe de poche (qu’on avait pris soin d’apporter parce que nos rues sont très sombres) pour qu’il tire son coup, le temps que la génératrice de l’endroit ne prenne la relève.

L’endroit était quand même très propre, avec 5 tables de pool au total, elles-mêmes en très bonne condition (presque surprenant !) et les gens autour de nous plutôt souriant. Je crois par contre qu’ils n’avaient pas vu souvent une femme jouer au pool car je sentais souvent les regards peser sur moi.

Nous sommes repartis vers 21h30 et au retour, on s’est installé pour regarder un film au lit.

vendredi 23 novembre 2007

Stéphane se fait voler dans son camion !

Avec Stéphane à mes côtés ce matin, je n’avais vraiment pas envie de me lever à 6h00… je me suis donc permise « un peu de lousse » pour me coller sur mon chum, me disant que d’ailleurs je devais contacter un client de Montréal avant 10h00.

Malheureusement, quand je me suis installée à mon bureau, j’ai reçu un message de notre fournisseur d’Internet nous avisons d’une panne généralisée et le service était continuellement intermittent, autrement dit, plus pourri que d’habitude !

En voyant ça et tant qu’à ne pouvoir communiquer adéquatement avec mon client, j’ai décidé d’aller faire des courses, dont retourner au magasin où j’avais trouvé une très belle sélection d’articles de maison, chercher d’autres items dont j’avais besoin. Stéphane m’y a laissé en se rendant à un rendez-vous et quand j’eus terminé, j’ai téléphoné à Sylvie pour savoir si elle était dans le coin, n’étant pas allée au gym ce matin et sachant qu’elle était allée à l’hôpital cette semaine.

Elle s’enlignait justement pour aller dîner à un des deux restaurants qu’on fréquente souvent pour le lunch, l’Oasis Café (l’autre étant le Starbud) et j’ai téléphoné à mon taxi Andrew pour qu’il vienne m’y conduire.

Finalement, comme Gaétan (le mari de Sylvie) s’est pointé lui aussi pour se joindre à nous, j’en ai avisé Stéphane et comme il était également dans le coin, il est venu nous rejoindre. Après le dîner, il devrait faire un aller-retour à la maison chercher des documents, alors il m’a ramenée.

Lorsqu’il est revenu pour souper, vers 18h30, j’étais entrain de préparer un délicieux sauté chinois. Quelques minutes plus tard, il tournait en rond à la recherche de sa mallette d’affaires. Finalement, après avoir réfléchi à ses allées et venues de la journée, il en déduisit que le garage où il a fait réparer deux de ses pneus était le seul endroit où il ait pu se la faire voler, puisqu’il l’avait laissé dans le camion en arrière du fauteuil et qu’il n’y avait aucune trace d’effraction.

Heureusement, il n’y avait pas rien de valeur, pas de caméra, pas d’argent, mais certainement des papiers importants qui lui prendraient du temps à remplacer et retracer… Très frustré et enragé, il a décidé de retourner immédiatement – malgré le souper qui était presque prêt – à ce garage, alors que moi je le suppliais d’être prudent et de ne pas se laisser emporter… on ne sait jamais ici, les hommes sont vite sur la gâchette et le couteau… je sais qu’il peut très bien se défendre et prendre soin de lui mais bon, ça ne m’empêchait pas d’être inquiète.

Comble de malheur, quand j’ai voulu le rejoindre sur son cellulaire quelques minutes après son départ pour essayer de le faire changer d’idée ou du moins lui rappeler que j’avais besoin qu’il revienne, la sonnerie s’est faite entendre dans le bureau ! Il l’avait retiré de sa ceinture en arrivant et dans sa hâte, n’avait pas pensé à le reprendre. Rien pour me rassurer quoi !
C’est avec un très grand soulagement que je l’ai vu revenir un peu avant 20h00. Pour me changer les idées et ne pas me laisser imaginer le pire, en préparant le repas, je venais juste de commencer d’écouter un film – une comédie bien entendu – sur mon lap-top que j’avais installé sur le comptoir de la cuisine. Les nouvelles n’étaient pas très bonnes : les gens niaient quoi que ce soit et il est revenu bredouille…

Nous avons décidé de nous installer dans le bureau pour souper, tout en écoutant ensemble un film qu’on avait déjà vu et très drôle : Wild Hogs. Encore plus drôle, comme nous étions confortablement installés, Pouf ! panne d’électricité !

Heureusement, avec une autonomie de 2 heures de la pile de mon lap-top, nous avons donc soupé à la chandelle, en écoutant notre film ! C’était tellement romantique, que nous avons gardé le set-up, même après la fin de la panne.

jeudi 22 novembre 2007

Stéphane enfin de retour

Pendant que les femmes de ménage nettoyaient la maison, je me suis enfermée dans le bureau au frais et j’ai travaillé entre autre, sur la traduction de mon document de présentation d’Organimax. Ça fait longtemps que je « procastinais », car la traduction n’est pas l’activité que je préfère… mais j’en suis venue à bout !

J’ai également échangé par Internet avec la jeune femme – Manon Tremblay – qui s’occupe de louer des maisons/villas/condos à la Barbade, en ce qui a trait au fait que je commence à connaître beaucoup de gens ici en Guyana et que je pourrais lui faire un excellent « agent de location/marketing »…pour les voyageurs fréquents vers cette destination très prisée.

Elle a proposé de me récompenser avec des escomptes ou des nuitées gratuites – à confirmer avec le groupe de propriétaires – pour les références que je lui fournirais. Tiens tiens, pourquoi pas ? Ce serait facile de nous ramasser une petite semaine de vacances, hébergement gratuit ! Je lui ai donc demandé ce qu’elle aimerait que j’annonce et je ferai un emailing des gens que je connais dans la région, dépendamment ce qu’on négocie comme entente…

Stéphane a enfin téléphoné vers 16h30 pour dire qu’il était en route et de toute évidence, nous nous étions mal compris lors de son départ, moi qui pensais qu’il devait revenir hier. Il en avait encore pour une bonne heure et demie et m’a dit qu’il avait envie de manger au Pégasus où le jeudi on offre un spécial « pizza à volonté ».

Finalement, ayant fait une crevaison en chemin, il est arrivé à 19h30, alors on a soupé très tard ce soir-là…

mercredi 21 novembre 2007

Un souper « entre filles »

A la piscine, après ma session de musculation, seule Élizabeth s’est présentée ce matin, Sylvie étant occupée à un problème de santé avec sa jeune fille.

En lui annonçant l’arrivée de ma nouvelle machine à pain – elle en a une également – nous avons discuté de la disponibilité des différents ingrédients et comme elle n’avait pas encore beaucoup d’expérience avec la confection des pains avec les produits d’ici, elle m’a référé à une experte en la matière, qui vit ici depuis plus d’un an déjà. Comme j’avais déjà rencontré Carolyn lors d’un souper chez une amie commune il y a quelques semaines et qu’Élizabeth se dirigeait justement chez elle pour une session d’échange de leçon de langue – elle l’anglais et Carolyn, le français – je m’y suis rendue avec elle en taxi.

Ne voulant pas trop les déranger dans leur horaire, je n’ai pris quelques minutes pour m’informer des trucs et endroits où se procurer les ingrédients, après qu’elle m’eut promis de m’envoyer sa recette préférée de pain au blé entier, en début d’après-midi. Je suis tout de suite repartie en taxi avec Andrew, pour acheter les fameux ingrédients (farine blanche, levure, avoine, etc.), ne pouvant pas attendre une journée de plus pour cuisiner mon premier pain de ma vie… je voulais aussi en avoir un de prêt, en espérant que Stéphane revienne du campement accueilli par l’arôme d’une miche fraîchement sortie du four !

J’ai ensuite passé tout l’après-midi au bureau, jusqu’à ce que je reçoive un coup de téléphone qui m’a heureusement sortie de mon ennui. En effet ce matin, pendant que je nageais, j’ai aperçu à une table sur le bord de la piscine, une femme qui était présente hier, à la réunion au Haut-Commissariat.

Brenda était assise en face de moi et l’échange de quelques phrases durant la réunion, m’avait donné envie de la connaître un peu plus. Elle m’avait parue très sympathique et de plus, elle est responsable des relations publiques d’une compagnie minière spécialisée dans la production d’uranium. Nous avions bien sûr échangé nos cartes d’affaires et ce matin, je lui ai rappelé qu’on se parlerait bientôt.

Quand j’ai vu vers 16h00 que je n’avais pas encore de nouvelles de Stéphane, j’ai réalisé que je n’avais pas du tout envie de passer une autre soirée à souper seule dans mon bureau et je lui ai laissé un message à sa chambre d’hôtel pour m’informer si elle était libre ce soir.

Lorsque elle a retourné mon appel un peu plus tard en me répondant que non, elle n’avait aucun plan pour la soirée, je me suis empressée de lui répondre que moi non plus et d’un commun accord, nous avons convenu de souper ensemble.

Juste avant de partir en taxi avec Andrew pour me rendre au Pégasus, j’ai pris 10 minutes pour déposer les ingrédients du pain dans ma fameuse machine, puisque c’est supposé prendre environ 4 heures.

Le souper fut très agréable et des plus instructifs, ayant toutes les deux apprécié notre compagnie mutuelle. Je lui ai aussi parlé de mon projet de louer des chambres et comme elle doit revenir en février prochain pour la suite du dossier de « Responsabilité Sociale Corporative », si je me sens prête, il est fort possible qu’elle soit l’une de mes premières clientes…

De retour à la maison, j’ai sortie ma première miche de pain de la machine mais comme il était tard et que j’avais mangé tout mon saoul, je goûterai le résultat seulement demain.

Aucune nouvelle de Stéphane…

mardi 20 novembre 2007

Enfin j'aurai du bon pain-maison!

Stéphane est parti à 6h00 ce matin, pour ne revenir que demain. Comme je m’apprêtais à partir avec Brutus pour sa promenade du matin, à 6h30, un jeune homme s’est présenté à la grille principale, avec son équipement de coupeur de gazon (il font les terrains entièrement au Weed-eater !)

Suite aux conversations d’hier et en l’absence de Stéphane, je suis restée derrière la grille de la maison pour m’informer de ce qu’il voulait : il avait été référé par la propriétaire, mais n’empêche que Brutus a eu beaucoup de difficultés à accepter que je le laissais entrer sur le terrain, sur SON terrain…

J’ai dit au coupeur de gazon, par contre, que je n’étais pas très contente de ne pas avoir été préalablement avisée de sa venue et qu’il se compte chanceux que je lui aie répondu… surtout à cette heure-là!

À 14h00, je suis allée assister à un meeting réunissant des compagnies minières canadiennes installées en Guyana, au Haut-Commissariat, portant sur le CSR – Corporate Social Responsabilitées, ou en français la Responsabilité Sociale Corporative. Il est important, même si nous sommes une petite et jeune compagnie, de maintenir une visibilité constante auprès des autorités à tous les niveaux et de se ternir informé des enjeux plus importants, lorsqu’une compagnie prend de l’importance dans le marché. J’agissais donc à titre de représentante de Excel Gold Guyana.

En sortant de là, je suis repartie faire quelques achats dans un magasin dont Sylvie m’a parlé hier et j’y ai fait d’intéressantes trouvailles, dont quelque chose que je cherchais depuis mon arrivée au pays : des protecteurs de matelas. Au prix qu’ils étaient (15$ CA) ce ne sont certes pas de la plus haute qualité mais pour le moment, en attendant qu’on soit plus riche, ça va faire la job !

J’ai aussi trouvé plein de cossins dont j’avais besoin dans la cuisine – et c’est en « recevant » que j’ai réalisé tout ce qui manquait – encore une fois, à des prix plus que raisonnables. J’étais donc très fière de mes achats mais la sauce s’est gâtée lorsque pour procéder au paiement par carte de crédit – ce dont je m’étais préalablement informée – il a fallu que je suive un commis dans UN AUTRE magasin, à quelques portes de là, où se trouvait la machine de paiement, j’imagine appartenant au même propriétaire que le premier magasin. Avant de sortir, j’avais demandé à Andrew (qui m’attendait dans le taxi) de monter me rejoindre pour surveiller mes achats.

Après au moins 15 minutes (qui m’ont paru une heure) de tentative infructueuse pour passer la transaction par la machine, j’ai fini par perdre patience en lui disant d’annuler ce qui était en cours et que je paierais comptant – j’avais tout juste le montant sur moi.

Quand je suis retournée au comptoir-caisse initial, Andrew avait déjà rangé les paquets dans le coffre de la voiture mais à cause du changement de type de transaction, la caissière a repris mon reçu pour réentrer dans la caisse, UN PAR UN et avec les nos de code, tous les items achetés. J’aurais hurlé d’impatience !

Finalement rentrée vers 17h00, j’ai eu l’agréable surprise, pour mettre un baume sur ma frustration, de trouver à ma porte une boîte contenant ma machine à pain (commandée par Internet sur Amazon.com) arrivée aujourd’hui chez mes amis américains.

Seule, j’ai passé la soirée à mettre à jour mon blogue et lire les instructions de mon nouvel appareil. Avoir su que ça entrait aujourd’hui, je me serais assurée cependant d’avoir tous les ingrédients sous la main….

lundi 19 novembre 2007

Emmenez-en de la visite !

Je sais pas comment j’ai fait (en fait oui je le sais, c’est parce qu’un argument avec Stéphane hier soir m’a allumé la poudre aux fesses!), mais j’ai sauté du lit à 5h45 ce matin, fermement décidé à ne pas manquer le gym cette semaine.

Même que quand les filles – Sylvie et Élizabeth – sont arrivées, j’étais déjà dans la piscine, rendue à ma 12e longueur, fermement décidée à ne pas m’arrêter avant mon objectif de 36. Perspicaces et discrètes, elles ont compris juste à me voir aller, que j’avais besoin de me « défouler » et n’ont pas insisté pour placoter, jusqu’à ce que je m’arrête, une demi-heure plus tard.

En reprenant mon souffle tout en me joignant à leur conversation, j’ai saisi seulement partiellement ce que Sylvie racontait, à savoir comment cela avait brassé en fin de semaine sur le campement minier où travaille son mari. Une histoire de bande armée voulant détrôner un groupe de mineurs, disant qu’il y avait eu « erreur » sur l’attribution des permis… bref, les filles semblaient très remuées par ces événements et il était même question qu’un des grands patrons de Gaétan (le mari de Sylvie) descende de Val d’Or pour évaluer lui-même le niveau de danger qui menace ses employés. Apparemment qu’au moindre signe de menace armée envers un de ses hommes, il est prêt à rapatrier tous ses hommes au Québec et fermé les opérations en Guyana.

Ajoutés aux récents événements, (Gaétan s’est fait défoncer son camion et Élizabeth s’est fait voler sa montre DIRECTEMENT SUR SON BRAS, par un pick-pocket des plus habiles), il n’en fallait pas plus pour semer un vent d’inquiétude sur elles, d’autant plus qu’elles ont encore un enfant à charge qui vit avec elles ici. Élizabeth avoua qu’elle commençait même à paranoïer un peu…

En repensant à tout ça, je me suis dit qu’il serait peut-être bon que Stéphane ait la version des faits directement de Gaétan et sache exactement ce qui se passe dans les opérations de plus grande envergure, avant qu’il ne soit rendu là lui-même. J’ai donc rappelé Sylvie pour les inviter à souper ce soir, sachant qu’un j’avais encore le meilleur souper de « restes » à leur offrir…

C’est toujours drôle de constater, pour avoir réagi de la même façon moi-même, à quel point on « saute » sur les invitations ici dans la région… les divertissements étant tellement rares, dès qu’on demande – ou qu’on se fait demander – si on est libre pour souper, c’est toujours oui oui oui !, toujours heureux de briser notre petit train-train…

J’ai passé l’après-midi à travailler dans le bureau – n’ayant presque pas à cuisiner – et à commencer un système de classement pour Excel Gold Guyana. Ça n’a plus de bon sens de ramasser des papiers comme ça et il est temps de mettre de l’ordre dans tout ça.

Sylvie, Gaétan et leur fille Chloé sont donc venus souper et un moment donné, alors que je transpirais à grosses gouttes et que la sueur me chatouillait le long de la colonne vertébrale, j’ai soudainement constaté que j’étais la seule à avoir si chaud. Elle disait que bien sûr, il ne faisait pas froid ici mais elle pas au point de devoir s’éponger le visage comme je le faisais aux 5 minutes.

J’ai dû me rendre à l’évidence qu’il y avait peut-être une autre coupable en cause et que les hormones étaient peut-être entrain de me faire vivre – littéralement – l’enfer! Ça explique sûrement que très souvent, je ne suis bien qu’à l’air climatisé et que dès que je fais autre chose que de rester sagement assise, les vêtements me collent à la peau.

La bonne nouvelle que j’en ai tirée cependant concerne ma mère, qui remettait sérieusement en question la possibilité de venir me visiter et passer une semaine avec moi l’hiver prochain. Pas surprenant, puisque je me plains continuellement de la chaleur depuis mon arrivée ici, alors que le problème vient autant de moi que du climat tropical ! Je pourrai donc lui expliquer que… ce n’est pas si pire que ça…

dimanche 18 novembre 2007

On nettoie le bordel !

On s’est permis de faire la grasse matinée ce matin, après avoir mis Brutus dehors évidemment… et on s’est levé à 9h30. Après le souper d’hier, ce n’était pas très beau à voir dans la cuisine et le reste de l’avant-midi s’est passé à déjeuner et nettoyer.

Comme Stéphane devait rencontrer quelqu’un à Georgetown (il n’a pas de journée de congé lui !), j’ai passé l’après-midi à prendre des nouvelles de mon monde sur Skype… Sébastien, ma copine Danielle, en réponse à son courriel du matin qui demandait de mes nouvelles… (il semble que ce n’est pas tout le monde qui a le temps de lire mon blogue !)

Tel que convenu ce matin, au retour de Stéphane vers 16h00 et après avoir vérifié sur Internet que la marée était basse, nous sommes partis à pied avec Brutus pour marcher sur le bord de mer. Une longue promenade qui a duré plus d’une heure. A défaut d’une plage paradisiaque comme nous fréquentions le week-end dernier, celle-ci était quand même fréquentée par plein de jeunes qui s’organisaient des matchs de criquet je crois, en se creusant des limites de terrain directement dans la terre à gué. On a même vu des jeunes se baigner !


Espèce d'oiseau de proie sur la grille d'une maison en se rendant vers la mer...


Pas tout à fait comme la Barbade hein ?

Brutus aussi a droit à sa bouteille d'eau...

samedi 17 novembre 2007

Mon premier souper « officiel »

Levée tôt, j’avais déjà recommencé à cuisiner lorsque Brutus a reçu une visite surprise de Daisy, la petite chienne de Steve et Fah, qui de toute évidence, s’était échappée (elle est tellement mince – comme un lévrier – qu’elle passe à travers les barreaux de ciment des clôtures). Je l’ai donc fait entrer à l’intérieur des grilles pour jouer avec son chum , en appelant sa maîtresse pour l’en aviser. Fah était déjà partie faire des courses en ville et reviendrait la chercher plus tard, car le vétérinaire venait chez elle à 16h00 pour la stériliser.

Imaginez, une opération faite à la maison… je n’aime autant pas y penser !

Sarah devait venir à 10h00, mais comme si elle n’y avait pas pensé hier, elle devait faire du lavage ce matin pour les costumes d’école des enfants et elle n’a pu terminer avant 12h00.

Pour faire plus vite, je ne m’étais pas souciée de faire la vaisselle alors une petite montagne l’attendait à son arrivée… mais il a fallu que je lui demande PAR DEUX FOIS, de s’attaquer à la vaisselle avant qu’elle ne s’y mette… à la place elle me regardait faire en me posant des questions sur des choses que ELLE ne connaissait pas, sur le détail de mon menu du soir, sur des légumes qu’elle n’avait jamais mangé, tel que du céleri.

Peut-être nous étions-nous mal compris lorsque je lui ai demandé qu’elle m’aide à la préparation du souper et qu’elle ne s’attendait pas à faire de la vaisselle mais le fait est que je ne la trouvais vraiment pas assez vite à mon goût. Un moment donné, elle était encore plantée là à me regarder faire et j’ai un peu perdu patience – moi qui me démenait comme un diable dans l’eau bénite – en lui disant : « Mais qu’est-ce que tu fais là???$/% »?&%)

Finalement, vers 15h00, je l’ai averti qu’elle pouvait demander à son mari de venir la chercher car il ne lui restait plus que le petit tas de vaisselle à finir et j’aurais terminé. Sa présence avait commencé à me taper sur les nerfs, déjà que j’étais un peu nerveuse à l’idée que mon premier souper soit une réussite…

J’avoue que j’étais un peu mal à l’aise au moment de la payer car quand je lui ai demandé ce à quoi elle s’attendait, elle a bien sûr répondu qu’elle n’avait pas d’idée… moi je m’en étais faite une, basée sur ce qu’étaient payées les femmes de ménage, pour nettoyer une grande maison comme ici, avec plus de 14 pièces, soit 3,000$ GY (appx. 15$ CA) (Je sais, ce n’est pas beaucoup, mais c’est ce que la propriétaire m’a recommandé de leur donner…) . Je lui ai donc offert 4,000$ GY, ce à quoi elle a répondu « D’accord… mais si vous voulez mettre plus ça ne me dérange pas !!! »

Je me suis dit en moi-même que je lui rajouterais un mille de plus, mais que c’était la dernière fois que je faisais appel à elle, entre autre raisons – et ça ce n’est pas de sa faute – parce que j’ai beaucoup de difficultés à comprendre son fort accent hindou.

En bout de ligne, je trouve aussi que une des deux femmes de ménage, Colette, est beaucoup plus « allumée » que ça. C’est difficile à expliquer et c’est probablement aussi une question de personnalité, mais j’ai décelé chez elle une vivacité d’esprit que j’apprécie toujours chez les gens. Il y a probablement un peu de ma faute aussi et la prochaine fois que j’engagerai quelqu’un pour quelque tâche que ce soit, je m’assurerai d’être bien claire dans mes attentes…

N’empêche que grâce à cette aide-cuisinière, pour la première fois de ma vie depuis que je m’amuse à faire des soupers de grande réception, j’ai pu me permettre le luxe de me reposer une demi-heure avant l’arrivée de mes invités Aucun morceau de vaisselle sale ne traînait sur le comptoir, la table était mise et tout le repas se tenait au four, prêt à être lentement réchauffé.

Par manque de certains ingrédients (dont des avocats d’eau pour faire une guacamole), j’ai dû ajuster mon menu initial, qui se composait d’un mélange de cuisine américain et hindoue : trempette au fromage et à la mangue avec tortillas, entrée de pamplemousses farcis aux crevettes, soupe froide au concombre, humus, poitrines de poulet au lait de noix de coco, purée de citrouille aux champignons Shiitake, curry d’aubergines, riz et « Dolé » (sauce aux pois cassés) et finalement pour dessert, un gâteau renversé aux ananas et crème glacée.

Comme j’en ai l’habitude, j’avais préparé de la bouffe pour une armée alors que nous n’étions que six : nous plus Nyda et Phil, ainsi que Daniela et Paul. J’aurais probablement pu inviter 2 autres couples, mais je n’ai tout simplement pas les chaises et la table assez grande pour ça. Il en est donc resté pour au moins 2 autres repas, sinon plus.
C’était la première fois que ces gens se rencontraient mais ça s’est extrêmement bien déroulé, tout le monde ayant plein de choses à partager et à se raconter. Une soirée à mon avis très bien réussie…

vendredi 16 novembre 2007

J’H-A-I-S faire le marché ici !

J’aurais bien voulu aller au gym ce matin mais le fait est que Brutus ne se réveille plus aussi tôt le matin et quand j’ai regardé l’heure, il était 6h45, trop tard pour que je puisse attraper mon « lift » de 7h00 avec Amy ou Steve qui travaillent à l’ambassade américaine.

J’ai donc compensé en allant marcher au bord de la mer avec Brutus. Je regardais la rive à marée basse et je trouvais difficile de croire que quelques 585 km plus loin, la même eau revêtait des teintes en camaïeu de bleu et de turquoise… ici le sol se compose de terre brune et plutôt glaiseuse que sablonneuse… sans parler des détritus qui jonchent le bord du « sea wall ». J’ai même aperçu un animal de taille assez imposante (âne, poney?) en pleine décomposition et j’ai dû en détourner Brutus en portant mon regard vers l’horizon pour ne pas voir cette scène horrible.

J’essaie donc de regarder surtout du côté de la mer, où les vagues frisent la surface de l’eau d’un mouvement continu, en essayant d’y substituer la vision pas si lointaine d’une plage de sable blanc, lavée par une eau limpide et cristalline….

Chose amusante cependant, sur le chemin du retour, Brutus a compris que s’il se tenait sur la dernière marche du mur de forme concave – pour absorber le choc des vagues – il pouvait marcher confortablement… à l’ombre !

De retour au bureau, je me suis occupée entre autre, de régler un problème sur l’ordinateur de Stéphane, qui l’empêchait de fonctionner normalement depuis plusieurs semaines. Avec l’aide d’un technicien de Montréal qui s’est connecté à distance, nous en sommes finalement venus à bout en deçà d’une heure.

Ensuite j’ai attendu qu’Andrew vienne me chercher avec sa femme, tel qu’entendu hier, mais un contre-temps à cause de traffic sur le pont l’a fait arriver à 14h00 au lieu de midi. J’en ai profité pour travailler mon menu de demain, en faisant des recherches sur un site Internet de cuisine auquel je me suis abonnée, www.allreceipes.com

Pour ce qui est du shopping, j’ai dû faire à peu près TOUT ce que je connaissais d’épicerie pour venir à bout de trouver ce dont j’avais besoin pour compléter mon menu. Sarah me fût quand même très utile, surtout au marché public, où elle m’a fait découvrir un fruit exotique « soursop » absolument délicieux.

De retour à la maison à 17h00, complètement écoeurée de faire les magasins, j’ai pris mon courage à deux mains – motivée par la présence d’une aide-cuisinière – et j’ai sorti chaudrons et casseroles ! Rendu à 21h00, je ne me sentais plus les jambes… faut dire que de travailler debout non-stop sur un plancher de céramique, c’est pas ce qu’il y a de mieux ! Andrew est donc revenu chercher sa femme et elle a accepté de revenir demain, parce qu’il y avait encore pas mal à faire sur mon menu.

A 22h00 on était couché, moi et Stéphane. Comme d’habitude, Brutus s’apprêtait à coucher sous le lit, mais il a soudainement eu envie de nous dire bonne nuit en se mettant les deux pattes sur le bord du lit… et puis il s’est dit « me semble que j’ai grandi…je devrais peut-être essayer de sauter dans ce lit qui semble si confortable… » Après 2 ou 3 tentatives maladroites qui nous ont fait bien sourire, il a réussi !!!

Évidemment, il n’était pas question de le laisser faire alors on a réprimé nos sourires de peine et de misère pour feindre l’indignation et le sommer de descendre tout de suite! C’est qu’avec un lit King Size comme le nôtre, il s’en faudrait de peu pour qu’il réalise qu’il y a assez de place pour les trois, malgré les 100 livres et plus qu’il ne tardera pas à afficher…

jeudi 15 novembre 2007

Journée de bureau/maison

Jeudi est la journée où les femmes de ménage viennent, alors j’essaie autant que possible de ne pas prendre de rendez-vous et me consacrer à du travail de bureau.

Ça fait longtemps que j’avais envie de le faire, mais là j’ai finalement pris la décision de recevoir samedi prochain et tenter de cuisiner un repas élaboré comme j’avais l’habitude de le faire au Québec. Je ne me sens pas encore 100% confortable dans cette cuisine et il me manque beaucoup d’outils de cuisine qui sont restés à la maison, mais bon, c’est en plongeant qu’on apprend à nager.

J’ai donc invité le couple qui avait gardé Brutus le week-end dernier, ainsi que le couple d’américain – Nyda et Phil – qui furent les premiers à nous inviter chez eux et qui fut une source d’informations inestimable, par sa position à l’ambassade américaine. J’attends d’ailleurs une machine à fabriquer du pain, commandée sur Amazon et qu’ils m’ont offert de recevoir pour moi.

J’ai également convenu avec Sarah, la femme de Andrew, qu’elle viendrait m’aider demain à faire les achats de nourriture, la tournée du marché public et qu’ensuite elle me donnerait un coup de main à la préparation du repas.

mercredi 14 novembre 2007

Peut-être une nouvelle cliente?

Ce matin, j’avais rendez-vous avec Andrea Brathwaite, cette designer de vêtements qui les peint à la main de façon exclusive et dont j’adore la ligne. Je lui ai fait une présentation de mon logiciel de gestion de clients ACT ! et je lui ai démontré sur Internet à quel point il lui serait facile d’accepter les paiements par cartes de crédit de ses clientes « internationales », grâce à Paypal. En effet, sa fille habite New-York où elle se rend donc fréquemment y faire ses achats de fournitures de couture, car il n’y a pas grand-chose de disponible par ici. Elle a donc bien sûr des clientes dans cette région, mais beaucoup aussi dans les autres îles des Caraïbes.

Elle avoue que cette solution de paiement lui permettrait d’agrandir l’étendue de sa réputation et d’augmenter son marché international et sa réputation… en même temps que sa marge de profit ! Elle possède un très bel album de photos prises lors de défilés de mode précédents et je lui ai offert de le mettre sur DVD, afin qu’elle puisse en remettre à ses clientes. Je devrais faire ça au courant de la semaine prochaine et il est question qu’éventuellement, je lui bâtisse – avec l’aide de mon fils programmeur – un site Web qui l’aiderait à se faire connaître.

Stéphane est venu me chercher à la fin de ma rencontre vers 12h30, car il était dans le coin et nous sommes allés dîner dans un espèce de « Rôti Joint » en fait, un snack-bar local comme son partenaire Sukhdeo, qui était avec nous, lui fait découvrir depuis quelques semaines.

Nous sommes repartis chacun de notre côté, moi avec Andrew qui est venu me chercher avec sa femme, car elle avait aussi des courses à faire et comme il est malade avec le « flu », il ne travaille pas aujourd’hui… sauf pour moi!

Au retour, je suis allée chercher Daisy, la chienne de Fah et Steve, pour jouer avec Brutus car je n’avais pas vraiment le temps d’aller le promener. Finalement, j’ai été perdante dans mon horaire car au moment où je trouvais que c’était très tranquille à l’extérieur, je me suis rendue compte qu’elle s’est échappée, en se faufilant sous la grille principale.

Je suis donc partie à sa recherche, toute à l’envers à la pensée d’avoir à annoncer à ses propriétaires que je l’avais perdue mais heureusement, en m’approchant de leur maison, j’ai aperçue la fugueuse dans les marches du deuxième étage… elle était tout bonnement rentrée chez elle !

Étant seule pour souper – Stéphane m’avait appelée pour m’aviser qu’il ne rentrerait que vers 22h00 – j’ai travaillé un peu sur mon blogue et en soirée, j’ai également eu le plaisir de faire un brin de jasette avec mon plus jeune fils Vincent.

mardi 13 novembre 2007

Reprise du petit train-train

Priorité No. 1: remplacer nos 2 cellulaires ! À 8h30 nous étions donc chez Digicel, avec la même représentante qui commence à nous connaître puisque mon appareil précédent le Razor de Motorola avait déjà brisé 2 fois… Je ne comprends pas cependant, pour avoir moi-même travaillé dans l’industrie du cellulaire pendant quelques années, comment ces personnes affectées à la vente des appareils ne semblent absolument pas être au courant de leur fonctionnement et leurs caractéristiques.

Je lui ai demandé si effectivement, ayant vu quelque chose s’y rapportant sur l’emballage, mon casque d’écoute « Bluethoot », que j’utilisais avec mon Palm à Montréal, pourrait fonctionner avec cet appareil… elle a balbutié que probablement que oui… mais n’était pas certaine… et s’est emparé de la boîte pour essayer d’y trouver l’information ! Ça manque un peu beaucoup de formation ces gens-là…

Aussitôt sortis du magasin avec nos 2 nouveaux appareils, nous sommes allés chercher Brutus, extrêmement reconnaissants envers Daniela (Bulgare) et son mari Paul (Britannique), d’en avoir pris soin somme si c’était le leur… peut-être un peu trop même car ils lui ont donné de la nourriture de table et il sembla avoir été pas mal gâté…

Le reste de la journée s’est passé à défaire les valises, pendant que Stéphane est retourné en ville pour un quelconque meeting et d’autres achats à faire pour le campement. Nous avons passé la soirée dans le bureau, sur nos ordis respectifs et à jouer après nos nouveaux téléphones cellulaire.

lundi 12 novembre 2007

« Toute bonne chose a une fin »

Tel que convenu, Burt nous a gentiment déposé à 9h00, en plein cœur de Bridgetown, capitale de la Barbade, afin de faire quelques emplettes. Il nous a dit de lui téléphoner sur son cellulaire lorsqu’on serait de retour et qu’il viendrait nous chercher sur la plage. On a trouvé un maillot pour Stéphane mais surtout, en entrant dans une boutique, je suis arrivée face à face avec un mannequin qui portait LE paréo que je cherchais depuis mon arrivée. La teinte de mauve était PARFAITE et du coup, je me suis félicitée d’avoir refusé à 2-3 occasions un autre modèle qui était presque-parfait… mais pas exactement ce que je cherchais…

Pour le retour au condo, on a marché jusqu’au terminal d’autobus et par un trajet direct, nous étions rendu à destination en moins de une demi-heure, pour environ 1.50$ par personne. Avoir su, c’est ce que nous aurions fait pour aller souper avec nos amis samedi soir, du moins pour l’aller, qui nous a coûté 25$ de taxi.

De retour sur la plage à 13h00, nous avions encore le temps de profiter de la mer puisque nous avions réservé notre taxi pour 17h00. Tel que convenu, après l’avoir joint sur son cellulaire, Burt nous a amené voir les tortues, activité pour laquelle on se fait régulièrement solliciter sur la plage. Nous avons commencé par les localiser, taches brunes visibles à travers le bleu de l’océan, car elles doivent régulièrement remonter à la surface pour respirer et à ce moment, avec notre équipement de plongée en apnée, nous avons sauté à l’eau. Il y en avait au moins deux sinon trois, qui se promenaient alentour de nous et en nageant au diapason de l’une d’entre elles, Stéphane a même réussi à la toucher !

Par la suite, nous sommes revenus à son poste de base où nous avons laissé notre sac de plage, encore sous bonne surveillance, et sommes repartis un peu plus au nord où nous avions nagé hier, mais en allant encore plus loin, dans une autre section protégée pour la plongée et l’exploration des récifs.

Cette fois nous avons vus de petits poissons qui ressemblaient à des poissons-scie mais en miniature et qui nageaient à peine 1 pouce ou 2 sous la surface de l’eau. Aussi près de moi qu’ils pouvaient l’être, je n’ai jamais réussi à en toucher un… de vraies torpilles.

Ayant vu un peu plus loin quelques bateaux d’excursion qui chargent le total pour y reconduire les touristes intéressés aux poissons tropicaux, nous nous en sommes approchés sans peine, moi et Stéphane étant de très bons nageurs. Nous nous sommes soudainement retrouvés dans un banc de poissons argentés, entourés par des centaines et des centaines de spécimens… il y en avait partout autour de nous! C’était vraiment extraordinaire et c’est avec regret que je suis retournée sur la terre ferme, car j’aurais pu passer encore des heures dans cet état de symbiose avec l’océan.

C’est en embarquant dans le bateau de Burt pour retourner à notre condo que Stéphane a pris conscience d’un objet inattendu dans sa poche de maillot… son cellulaire qui s’était baigné avec lui, par conséquent complètement noyé ! C’est à croire que la vie nous punissait de ne pas avoir suffisamment décroché, car il avait continué à y répondre et garder contact avec son partenaire, sur l’évolution du campement en Guyana.

J’ai voulu payer Burt pour régler au moins ses dépenses d’essence mais il n’a jamais voulu rien accepter. C’est en promettant de se revoir « bientôt » qu’on s’est laissé en fin d’après-midi.

17h00, notre mini-vacances prend fin… un taxi nous ramène à l’aéroport et j’essaie de saisir toutes les occasions le long du trajet pour fixer dans mon esprit cette vision d’un littoral aux teintes émeraudes et d’un petit coin de paradis qui a gagné mon cœur, depuis le premier jour où j’y ai mis les pieds, 31 ans plus tôt.

Le retour fût un peu plus long qu’à l’aller, à cause d’une escale à Trinidad, où nous devions débarquer de l’avion et rembarquer une heure plus tard. À l’aéroport de la Guyana, comme nous n’avions pas de cellulaire pour rejoindre Andrew dès notre sortie de l’avion, nous nous étions résigné à prendre un taxi local mais une rencontre inattendue a réglé notre problème. À l’extérieur de l’aéroport, Stéphane y a rencontré un homme qu’il connaissait, travaillant pour une autre mine canadienne et qui venait justement cueillir un employé nouvellement arrivé. Il nous gentiment offert de nous ramener à la maison, car il avait suffisamment de place pour nous.

Quant à moi, j’ai dormi tout au long du trajet, qui dure presque 45 minutes. On s’est couché passé minuit, ayant très hâte de retourner chercher notre toutou chez sa gardienne demain matin.

dimanche 11 novembre 2007

Un moment de bonheur total !

Nous avons fait la grasse matinée ce matin, en nous amusant à partager notre déjeuner avec les petits oiseaux qui venaient manger dans notre main sur le balcon. Un peu plus tard sur la plage, j’ai jasé avec un « Beach police » de notre mésaventure d’hier et il nous a fortement suggéré d’aller faire un rapport de police, qui était justement en arrière de l’endroit où nous étions installés.

Je n’étais pas convaincu que ça en valait vraiment la peine mais d’un autre côté, si jamais personne ne dit un mot… Nous y fûmes d’abord accueillis par une femme en uniforme, qui s’est mise à nous poser des questions pertinentes soit, mais avec une attitude de « Je m’en fous comme dans l’an quarante car de toute façon, vous les touristes vous êtes des pleins ! » Stéphane n’a pas tardé à hausser le ton et à mentionner à l’agente que si ça ne l’intéressait pas de prendre notre déposition, aussi bien nous le dire tout de suite !

Cette dernière s’est aussitôt débarrasser du problème – c’est-à-dire nous – en appelant le Sergent à la rescousse. Un grand monsieur en uniforme s’est alors approché du comptoir en s’informant du problème… on s’est entendu que nous n’aimions pas l’attitude que nous avions perçue, et il a ensuite sorti un cahier de rapports pour prendre notre déposition.

En ce qui me concerne je n’ai pas l’impression que ça va changer grand-chose, mais bon, si jamais personne ne dit rien, comment les autorités pourront-elles améliorer leur sécurité?

Après ça, comme nous n’avions toujours pas de nouvelles de Burt et qu’il nous avait parlé de d’autres récifs dans son coin et de « nager avec les tortues », j’ai trouvé, parmi les nombreux bateaux qui offrent des « sports nautiques », un « local » qui était prêt à venir nous conduire à la plage du « Sandy Lane », pour 10$

C’est à la plage de ce prestigieux hôtel (prix de départ des chambres, par nuit… 1,000$ US !!!) que mon ami barbadien a installé ses quartiers, ce qui lui a déjà valu de faire faire du ski nautique à des personnalités telles Hugh Grant et Beyoncé.

Je lui ai d’ailleurs déjà mentionné, en lui remettant mes nos de téléphones, que si un jour il prenait un « booking » pur Pierce Brosnan, qu’il m’appelle tout-de-suite et que je sauterais dans le prochain avion pour y être une heure plus tard !!!

Arrivés sur la plage avec notre équipement de plongée, nous avons immédiatement localisé son bateau, mais pas une trace visuelle de sa présence dans les environs.

Nous avons donc décidé de nous installer un peu en retrait de la section des invités de l’hôtel, avec ses chaises longues au matelas épais, toutes recouvertes d’une moelleuse serviette à l’effigie du fameux hôtel, sachant que tôt ou tard, il finirait par se montrer.

En attendant, je me suis approchée d’un petit kiosque de paréos et de vêtements locaux, car depuis l’achat d’un maillot une pièce à Georgetown il y a 2 ou 3 semaines, je suis à la chasse d’un paréo assorti, avec exactement la teinte de mauve que je désire. À cause de l’absence de vraie plage en Guyana, les magasins vendant des maillots de bain sont extrêmement rares – encore moins les accessoires qui les accompagnent – alors qu’ici en Barbade, la tenue vestimentaire de plage domine et la variété offerte rivalise avec celle des oiseaux et des fleurs.

En faisant le tour du kiosque, j’ai alors aperçu du coin de l’œil un homme assis dans une vieille chaise de plage et qui somnolait à qui mieux mieux, pour m’apercevoir, en y regardant de plus près, qu’il s’agissait de Bert ! Il était à quelques pieds de nous depuis le début.

Il n’avait eu que deux clients depuis le début de la journée, ce à quoi on peut s’attendre, compte tenu que nous sommes dans la basse saison et prenait ça relax quoi!

Après qu’il nous ait indiqué où aller nager pour faire de la plongée en apnée, nous lui avons laissé notre sac de plage et avons passé le reste de l’après-midi dans l’eau, à nager avec les poissons tropicaux.

Comme la descente publique pour les embarcations se trouve juste à côté de notre condo, nous sommes revenus avec Burt vers 16h30 et après être allé reporté son bateau à la maison, il est venu nous rejoindre au petit bar de la plage, pour le 5 à 7. À son départ, comme il mentionnait devoir aller à Bridgetown demain matin, il a accepté de nous y conduire également, car Stéphane avait déchiré son autre maillot et je n’avais toujours pas trouvé le fameux paréo-avec-exactement-la-bonne-couleur, que je cherche…

Après une bonne douche, nous nous sommes mis à marcher sur la rue principale, sans trop savoir où irions souper. Nous avons bien consulté le menu de quelques restos en chemin – exactement comme lorsqu’on se promène sur la rue principale à Saint-Sauveur, palmiers en moins – mais pour tout dire, nous n’avions pas envie de dépenser un autre 100$ pour le repas, alors que nous n’avions pas si faim que ça.

Ce faisant, on s’est rendu jusqu’au Chefette, la chaîne de restaurant fast-food de la Barbade où je fus très contente de manger un Rôti au poulet, suivi d’un délicieux cornet à deux boules. Faut dire que les choses les plus simples prennent une toute autre dimension dans un contexte inhabituel et que manger du fast-food sur une table de pique-nique au son des vagues qui se meurent sur le sable… « c’est pas mal plus meilleur »! »! En effet, cette succursale est la seule qui se trouve directement sur le bord de mer et c’est tout ce qui comptait pour moi, qui ne me lasserai jamais d’entendre ce son magique et apaisant. Cliquez sur ce lien et vous comprendrez…

http://www.chefette.com/branches.cfm?Branch=104&StoreID=100

Nous sommes donc revenus par la plage et comme c’était soir de « steel band » à notre petit bar le Surfside, nous avons retrouvé avec bonheur notre chaise longue de la veille, miraculeusement vacante. Nous avons donc terminé notre soirée tous deux étendus à la belle étoile, au son de cette musique de vacances par excellence. Le genre de moment où on aimerait que le temps s’arrête…

samedi 10 novembre 2007

Ça m’apprendra à trop faire confiance !



Un homme heureux de découvrir la Barbade !
Heureuse comme un poisson dans l'eau !
Vue de la plage à Holetown, paroisse St-James, Barbados
Mon heure préférée, celle où le soleil disparaît sous l'horizon...

Au souper, dans un restaurant chinois... en passant,
le collier que je porte sur la photo a été acheté ici... il y a 29 ans!

Heureusement qu’en étant installé au deuxième étage, nous profitions d’une bonne brise nous permettant de bien dormir, malgré l’absence d’air climatisé. Le condo étant seulement situé à quelques 75 pieds de la mer, on pouvait même entendre le bruit des vagues, en portant attention.

Tel que convenu la veille, Burt s’est pointé à 8h00 pile, pour nous conduire dans un magasin où je pourrais essayer de me trouver de l’équipement de plongée en apnée. Durant le trajet vers la capitale Bridgetown, qui dure environ 20 minutes, j’ai tenté sans succès de rejoindre Sylvie à son hôtel en utilisant mon cellulaire, car je ne connaissais pas les procédures de « roaming » sur ce réseau. Toutes les combinaisons possibles d’interurbain ne semblaient pas fonctionner mais ça n’a plus eu vraiment d’importance car en entrant dans ledit magasin, nous sommes tombés… sur nos amis québécois !

La coïncidence était tout simplement hallucinante… ils ne sont pas restés longtemps, n’ayant pas trouvé ce qu’ils cherchaient, mais nous nous sommes entendus pour aller les rejoindre à leur hôtel à 18h00, afin de tous dîner ensemble.

Pour ce qui est de mon équipement de plongée, nous n’avons rien trouvé qui m’allait mais nous sommes rendu compte que j’aurais peut-être dû essayer le point 5-7 du même kit que Stéphane avait acheté hier car ici, le point 8-10 – je chausse normalement du 8 – était simplement trop grand.

Je me sentais mal à l’aise pour Burt, mais je n’étais quand même pas pour m’acheter quelque chose qui ne me convenait pas, alors sur le retour, je lui ai demandé de nous déposer au même centre d’achats qu’hier. Il nous a dit qu’il retournerait probablement se coucher, car il avait très mal à la tête… pas surprenant puisqu’après le souper d’hier, il est retourné dans un bar et a bu de l’alcool jusqu’à 2h00 du matin!

Comme de fait, la grandeur de palmes que nous avions pensé trop petites hier me convenait à la perfection et nous nous sommes empressés de manger une bouchée sur la plage pour aller explorer les récifs qu’on voyait au loin vers le nord.

Moi transportant le sac de plage et Stéphane les équipements de plongée, nous avons marché jusqu’à un endroit où les vagues se butaient sur un mur de pierre, lequel était surmonté d’un passage piétonnier. On retrouve surtout des propriétés privées dans ce secteur un peu isolé et comme nous étudions les lieux en nous demandant où nous laisserions notre sac, nous avons croisé un barbadien qui nous a recommandé de tout simplement le laisser « de l’autre côté de la clôture ».

Il s’agissait donc d’une cour privée, où il ne semblait y avoir personne. L’homme en question nous a dit que c’était sécuritaire et que personne ne fouillerait dans nos affaires. Avec un peu d’hésitation quand même, c’est ce que nous avons fait car jamais en 5 séjours ici aux Barbades, je n’ai entendu parler du moindre vol ou incident fâcheux que ce soit.

Nous sommes entrés dans la mer en jetant régulièrement un coup d’œil à notre sac, mais j’avoue que notre attention étaient surtout portée sur la découverte des poissons tropicaux qui nageaient juste en dessous de nous !

Après plus d’une heure dans l’eau, nous sommes retournés à nos affaires et c’est là que nous avons eu la mauvaise surprise : le sac était tout grand ouvert ! Le voleur – on se doute que c’est l’homme à qui nous avons parlé – a dû faire extrêmement vite car il avait seulement fouillé la petite pochette zippée à l’intérieur, dans laquelle j’ai été stupide de laisser tout l’argent barbadien que j’avais retiré hier au guichet, plus de 100$. Pire encore, il s’était emparé du tout nouveau cellulaire que je m’étais procuré en début de semaine, pour remplacer celui qui était défectueux. Je n’avais pu résister à un modèle assez dispendieux, un Razor de Motorola et faut croire que je ne suis pas la seule à qui il plaît puisque le cellulaire de Stéphane, un appareil bas de gamme de 20$ est resté là, dans la même pochette où se trouvait le mien !

Heureusement, dans sa hâte, il n’avait pas eu le temps de se rendre au portefeuille de Stéphane niché au fond du sac sous les serviettes et autres affaires et la caméra digitale – valant plus de 500$ - était restée à sa place, dans une pochette extérieure, mais camouflée dans un banal sac d’épicerie (pour la protéger du sable et de l’eau).

Je fus donc un peu maussade le reste de l’après-midi, assise sur ma chaise longue, et chaque fois que des gens locaux nous approchaient pour nous offrir quelque chose, je ne manquais pas de les informer que je n’avais pas envie de parler et d’être gentille, en leur expliquant pourquoi. En y repensant plus tard, je nous ai trouvés pas mal stupides d’avoir laissé nos affaires sans surveillance, dans un endroit aussi isolé.

Bert nous avait réservé un taxi – un ami à lui – pour 17h30, afin de nous conduire dans le village de St-Lawrence Gap, où se trouvait l’hôtel de nos amis québécois. A cause des travaux de construction sur la route principale, ça a pris 30 minutes de plus que normalement et c’est pendant le trajet, alors que j’expliquais notre mésaventure au chauffeur et que je parlais de cellulaire, de communication, de notre famille au Québec, que Stéphane m’a soudainement dévisagée en me disant : « tu ne devais pas appeler Vincent aujourd’hui pour sa fête ? »

Du coup le cœur m’a fait trois tours ! A cause les émotions de la journée, j’avais presque oublié que mon bébé célébrait ses 20 ans aujourd’hui. J’étais aussi bouleversée que si j’avais commis un grave crime, passible de la prison à vie ! Ah le cœur d’une mère… Encore une fois, nous avons eu beaucoup de difficulté à composer la bonne combinaison de codes – avec 0 en avant, 0-11, 0+code régional, etc. – en essayant tout ce qui nous passait par la tête… je ne comprends pas pourquoi, mais c’est en composant simplement le 1+514+no. cellulaire que j’ai finalement rejoint Vincent.

Arrivés à l’hôtel de Sylvie et Élizabeth – situé plus au sud de l’île – notre petit groupe de 8 personnes s’est mis en branle à pied, afin de trouver un endroit potable et « pas trop cher », ce qui équivaut un peu à chercher une aiguille dans une botte de foin, spécialement pour les établissement sis directement sur la plage. Nous y avons donc marché un bon bout de temps avant de nous faire prendre par une averse qui nous a obligé à nous réfugier sous une station de « Life Guard ».

Après consultation du menu de plusieurs établissements – pas facile de plaire à tout le monde, dont deux adolescentes – et presque une heure de marche, nous avons finalement opté pour un restaurant chinois. Je dirais simplement que c’était « honnête », sans plus.

vendredi 9 novembre 2007

Retrouvailles avec mon ami de la Barbade, 22 ans plus tard !

Le réveil à 3h45 du matin aurait probablement été plus difficile si ça avait été pour travailler que pour aller prendre l’avion et décoller vers la Barbade à 7h30 ! Mon fidèle Andrew était donc au rendez-vous à 4h45 et nous sommes allés rejoindre Sylvie et Gaétan – accompagnés de leur adolescente – qui embarquaient sur le même vol que nous. L’autre couple de québécois, Élizabeth et Richard, étaient également à l’aéroport mais volaient sur une autre ligne aérienne.

Malheureusement, nos lieux de résidence étaient totalement à l’opposé sur l’île, car nous avions loué un condo qu’un ami de mon beau-frère possède, en plein dans la région où j’avais l’habitude de résider, les 5 fois où j’y suis allée, entre 1978 et 1986. Quant à Stéphane, il a visité quelques autres îles, mais jamais la Barbade. Je fus donc très heureuse de lui faire découvrir, même si nous ne disposions que de quatre petites journées.

Mon principal objectif de la journée par contre était de retracer un ami Barbadien, Burt, rencontré le premier jour où j’ai posé les pieds sur la plage la première fois, alors que je n’avais que 17 ans. J’étais seule sur la plage, entrain de lire et il était venu me demander du feu, au sortir de la mer. Je me rappelle avoir été toute surprise de constater qu’il grelottait !

Comme de raison il s’était mis à me flirter et quand je lui ai dit que j’avais un fiancé à la maison (mon chum m’avait offert ce voyage pour Noël… accompagné de sa mère, car lui n’avait pu se libérer du travail), il m’a répondu avec humour… « qu’il n’était pas jaloux » !

De fil en aiguille, il est devenu un ami de la famille et chaque fois que nous retournions, il a connu mon mari, ma belle-famille, mes parents, etc. Il travaillait sur la plage à faire des tours de bateaux et du ski nautique. D’année en année, il était fidèle au poste et nous n’avions qu’à nous pointer sur la plage au même endroit, lui envoyer la main vers son bateau et nous passions beaucoup de temps avec lui durant la semaine.

Une année – je ne me souviens plus laquelle – il est même venu nous visiter à Montréal ! Évidemment en l’absence d’Internet, je l’ai perdu de vue mais jusqu’à mon divorce, je savais que ma belle-mère le voyait toujours à chacun de ses voyages à sa destination favorite.

Le trajet en avion dure à peine une heure et nous sommes arrivés au condo vers 10h00. Je n’avais vu aucune photo, le proprio n’ayant pas d’ordinateur, mais j’avais fait une petite recherche sur Internet m’ayant permis de trouver d’autres annonces de propriétés similaires :
http://www.ownersdirect.co.uk/caribbean/CB48.htm

Première horrible constatation – et je ne sais pas comment j’ai pu oublier de me renseigner - pas d’Internet disponible ! Pas d’air climatisé non plus, pas de téléphone et pas de TV, ce dernier item ne me dérangeant absolument pas. Pour le reste, c’était Ok, propre, mais pas très grand, deux lits simples collés, une cuisinette très bien équipée, un service de maid qui fait la vaisselle et le ménage tous les jours, des serviettes fournies et à quelques pas de la plage. J’imagine que c’est ce qu’on peut obtenir pour moins de 100$ par nuit, dans une île luxueuse comme la Barbade (en n’oubliant pas que nous sommes hors-saison). Je n’ai pas fait beaucoup de recherches mais pour de l’hébergement avec accès direct à la plage et vue sur la mer, c’est presque impossible de trouver à moins de 150$/nuit.

A midi nous étions donc installé sur la plage… quel bonheur de retrouver ce paysage que je rêvais de revoir depuis plus de 20 ans ! Tranquillement, au fur et à mesure que des « locaux » venaient nous voir pour nous offrir des sports aquatiques, je déclinais leur offre en leur demandant s’ils connaissaient « Bert ». Je fus heureuse de constater que beaucoup me disaient que oui, et qu’il avait toujours son bateau dans la région du Sandy Lane, un des hôtels les plus luxueux de l’île. (Minimum de 800$/la nuit, et là où Tiger Woods s’est marié en 2004).

En allant dîner dans un petit snack-bar accessible de la plage, j’ai demandé la même chose à Victor, un des employés, qui m’a confirmé que Bert y venait régulièrement prendre un verre et qu’il y avait de bonnes chances de le voir là ce soir même. J’ai continué à dire à tous les locaux que je rencontrais, de passer le message à Bert s’il le voyait, qu’une femme était à sa recherche, sans en dire plus : je voulais lui faire la surprise et en vérité, je voulais voir s’il me reconnaîtrait, quelques 22 années plus tard.

Nous avons donc passé l’après-midi sur la plage et sommes allés faire un tour au centre d’achat à pied un peu plus tard, faire des provisions alimentaires. Avant ça, en furetant dans un magasin, Stéphane s’est mis à regarder les kits de plongée en apnée (snorkling), lui qui est un amateur de plongée sous-marine. Il s’en est trouvé un très abordable mais nous n’avons pu trouver ma grandeur… on s’est donc dit qu’on irait voir ailleurs demain, car je suis également un vrai poisson dans l’eau et j’adore nager. Nous partageons également notre amour de la nature et notre émerveillement sans borne pour toutes les beautés qu’elle nous offre.

Côté épicerie, j’ai eu l’incroyable surprise de me retrouver à l’entrée d’un immense… IGA !!! Je n’en revenais pas de voir étalée sous mes yeux une si grande variété d’aliments dans un endroit aussi retiré du monde… je me serais crue dans mon IGA de Laval et je salivais devant l’abondance des fruits et légumes tous bien rangés,. C’est la première fois depuis presque 3 mois que je voyais des fraises fraîches ! J’ai tout de suite acheté mon éternel fromage cottage, qui me manque tant en Guyana et nous avons seulement fait provision de victuailles pour nos collations d’après-midi. Pas question de nous mettre à cuisiner dans notre petit week-end de vacances.

Par la suite, nous sommes retournés au petit bar de la plage pour le 5 à 7, avec l’espoir d’y revoir Burt et comme de fait, il est arrivé peu après nous ! Tout un feeling de revoir quelqu’un après tant d’années. De toute évidence, il n’a pas eu de problèmes à me reconnaître mais le plus impressionnant dans tout ça, est qu’il s’est mis à me demander des nouvelles des membres de ma famille dont il se rappelait pratiquement tous les noms !


EN 1978...

EN 2007...


Il est vrai que mon ex-belle-mère continue d’y retourner régulièrement et devait le mettre au courant des dernières nouvelles, mais tout de même… j’ai finalement pu savoir son âge – 59 ans – chose qu’il avait toujours refusé de révéler, probablement par coquetterie.

Durant l’apéro, il a reçu un coup de téléphone qui annulait ses plans pour la soirée, alors il nous a invité à souper moi et Stéphane, mais comme il voulait prendre une douche et se changer, nous sommes passés par chez lui auparavant. Il vit toujours seul – a déjà été marié une fois – dans une petite maison de Sunset Crest… et ça paraît !! Ce n’est guère mieux que dans l’appartement de mon jeune fils de 20 ans qui vit avec un coloc !

Il nous a encore offert un drink pendant qu’il se préparait et nous nous sommes occupés à jouer avec son chien, un bulldog mastiff des plus impressionnant. J’essayais également de rester éveillée, car le mal de tête ne m’avait pas lâché depuis l’après-midi, ce que j’attribuais au manque de sommeil de la nuit dernière. Il nous a ensuite emmené manger dans un sympathique restaurant, genre pub anglais, où j’ai mangé un excellent curry d’agneau.

En nous ramenant au condo, nous avons accepté son offre de nous emmener à Bridgetown – capitale de la Barbade – demain matin, dans un magasin où je pourrais essayer de me trouver moi aussi, un équipement de plongée en apnée.

jeudi 8 novembre 2007

Minuit moins quart, je trouve une gardienne pour Brutus

Un rendez-vous prévu ce matin a été reporté et ce fût vraiment une bénédiction des Dieux car mes options pour garder Brutus, qui me semblaient évidentes depuis longtemps, se sont soudainement toutes effondrées ! Les trois américains ayant des chiens avec lesquels il a déjà joué plus d’une fois, seront également en dehors de la ville pour le long week-end.

Je me disais que ça ne poserait pas de problèmes puisque de toute façon, ils devaient eux aussi s’arranger pour qu’on prenne soin de leurs animaux mais ceux qui ont deux chiens avaient trop de craintes face à leurs réactions pendant qu’eux-mêmes seraient à l’extérieur du pays. Ils étaient très mal à l’aise de me refuser ce service, mais je les ai assurés que je respectais entièrement le fait qu’ils se sentent inconfortables d’avoir Brutus à leur maison pendant leur absence.

Quand j’ai voulu me « virer de bord » et m’informer auprès de mes deux autres voisins, j’ai vraiment compris la source de leur dilemme et moi qui pensais que ça ne poserait aucun problème, je me suis retrouvée le bec à l’eau, pour ne pas avoir assuré mes arrières plus tôt.

En effet il y a quelques jours, ils ont reçu une mise en garde de leur employeur – le consulat Américain – à l’effet que les gardes de sécurité ne devaient sous aucune considération, être utilisés pour des fins personnelles, autres que pour la surveillance des lieux. Comme de raison, des cas d’abus ayant été signalés – par exemple demander à un garde de laver la voiture – ont justifié cet avertissement et tout le monde est un peu sur les dents.

Demander à leur garde de nourrir leur chien durant leur absence est donc le maximum qu’ils osent se permettre et bien entendu, garder Brutus représente un surplus de travail et de surveillance. Je comprends donc très bien qu’ils soient mal à l’aise alors qu’ils adorent tous mon toutou et je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même, de ne pas avoir réglé cette question plus tôt, en fait hier ou avant-hier.

Il était environ 11h00 du matin lorsque ma dernière option est tombée… ce fût dès lors le branle-bas de combat dans mon bureau et j’étais bien contente que Stéphane soit parti travailler en ville et ne voit pas dans quel merdier je me débattais ! Depuis le début il était contre l’idée d’avoir un nouveau chien exactement à cause de ce que je vis aujourd’hui et il fallait absolument… que je lui donne tort !

Débrouillarde comme je suis, j’avais bien confiance et je savais que je trouverais une solution, autre que de canceller notre voyage ! Alors je me suis retroussé les manches et j’ai utilisé TOUTES mes ressources, à commencer par un courriel « À l’aide » à presque tout mon carnet d’adresses dont le champ « pays » était rempli du mot « Guyana » !

J’ai également mis à contribution mon chauffeur de taxi Andrew, pour voir s’il connaîtrait quelqu’un aimant les chiens et prêt à garder Brutus et j’ai finalement contacté le vétérinaire qui a l’a vacciné à 2 reprises. Ce dernier s’est avéré une ressource de TOUT DERNIER recours, puisqu’il offre l’hébergement temporaire mais dans quelles conditions… Même s’il m’assurait de bons soins et que Brutus serait sorti pour une promenade 2 fois par jour le tout, pour un frais minime, j’ai préféré continuer à travailler fort pour trouver mieux car cette solution était loin de me satisfaire. Imaginer mon toutou dans une cage toute la journée, sans répit de la chaleur et à proximité de d’autres chiens plus ou moins en bon état…hum, merci mais non merci ! Je crois que j’aurais été très soucieuse toute la fin de semaine.

Ensuite, Andrew m’est revenu avec deux personnes prêtes à garder Brutus : son cousin, qui habite dans le même pâté de maison que moi et un collègue de travail. Le premier a déjà au moins 6 chiens et le deuxième… connaît pas mais encore là, sachant comment les Guyanais traitent leurs animaux, j’ai préféré continuer à chercher encore mieux… et ça s’est finalement présenté !

Ma bonne étoile Sophie ayant fait suivre mon courriel à d’autres Canadiens de son réseau, je fus contactée par une femme – Jean (à prononcer à l’anglaise) – dont le mari travaille à l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International). Elle-même s’absentait pour le week-end mais elle m’a mis en relation avec une autre femme – Daniela – habitant à quelques maisons et qui serait prête à me dépanner. Faut dire que j’avais pris soin de joindre la photo de Brutus à mon courriel, ce qui n’a sûrement pas nui à sa cause…

En plus de me référer à une gardienne éventuelle, Jean nous invitait moi et Stéphane, à rencontrer leur petite communauté de « Expat », ce soir à compter de 19h00, pour une réception qu’elle donnait en l’honneur du « Diwali », une fête hindoue équivalant presque à notre Noël, ponctuée d’une parade flamboyante de chars allégoriques brillant de milles lumières, sur le thème du lotus.

C’était bien tentant mais la priorité était de UN trouver une gardienne et DEUX, préparer nos valises pour demain matin.

Vers 15h30, après avoir jasé avec Daniela – d’origine bulgare et mariée à un anglais d’Angleterre – au téléphone, nous avons convenu qu’il importait de s’assurer que Brutus et son chien – un berger allemand de 18 mois – s’entendraient bien. J’ai donc mis les contacts de Andrew et le vétérinaire sur le « hold », car elle me semblait très sympathique et de toute évidence, adorait les chiens.

Vers 17h00, lorsque Stéphane est arrivé de la ville, nous sommes donc repartis avec Brutus en cage dans la boîte du pick-up rencontrer Jean, qui nous a présentés à Daniela et Rickie, le berger allemand. Bien que 3 fois la grosseur de Brutus, il est encore très enjoué et s’est montré très heureux d’avoir un nouvel ami. Au début Brutus était quelque peu craintif, car d’un seul coup de patte amical, Rickie le jetait par terre, mais on voyait que ce dernier n’avait aucune once d’agressivité et qu’il cherchait seulement à jouer.

Daniela, qui casse l’anglais mais que j’arrive très bien à comprendre, m’a immédiatement inspiré confiance et son amour des animaux ne faisait aucun doute. Pendant que les deux toutous faisaient connaissance, elle a insisté pour nous montrer des photos et vidéos de son Rickie entrain par exemple, de jouer avec le chat de la maison, qui d’ailleurs semblait très bien s’en accommoder.

Elle a laissé entrer les chiens dans le salon et du coup, ils se sont mis à jouer à cache-cache entre les fauteuils ! C’était vraiment très drôle de voir cette grosse bête courir entre les meubles, s’arrêter pour voir si Brutus le suivait, et repartir en courant dès que ce dernier le rattrapait !

Ma pression venait de retomber à son niveau normal ! Je savais qu’il serait aimé et bien traité ici, à tel point que contrairement à notre plan initial, qui était de retourner à la maison avec Brutus chercher ses effets personnels, nous changer, manger une bouchée et revenir à la réception de Jean tout en ramenant notre pitou, Daniela a insisté pour que nous le laissions là, tout de suite.

Me fiant à l’expérience de Stéphane avec les chiens et voyant qu’il était confortable avec l’idée, je n’ai pas hésité une seconde. Nous sommes donc repartis sans Brutus et quand nous sommes revenus vers 19h30, les valises presque prêtes, douchés et changés, je ne pouvais être plus satisfaite de la conclusion des événements. En fait, Stéphane n’avait même pas conscience des efforts que j’avais dû faire pour en arriver là.

Avec Daniela, nous sommes retournés chez Jean, où c’était bondé de monde, rencontrant leurs maris et plein d’autre gens sympathiques, dont une ou deux personnes que nous connaissions déjà. J’ai soudainement pensé que j’avais raison de faire confiance en la Vie… ou l’Univers, si on se fit au « Secret »…

Vers 21h30, l’hôtesse fût avisée que la parade du Diwali s’approchait sur la route principale où nous nous sommes tous dirigés, la plupart à pied mais nous dans le pick-up, car j’avais hâte de voir aux derniers préparatifs et je commençais à être fatiguée. La procession d’une douzaine de chars fût des plus magiques, qu’on adhère à cette religion ou non. En attendant le char de tête, j’ai quand même eu pas mal de temps pour jaser avec Daniela et j’espère qu’on aura l’occasion de se revoir. De toute façon, elle m’a dit qu’elle restait ici aux Fêtes et qu’elle serait très heureuse de prendre encore notre Brutus avec elle… WOW quelle chance j’ai eu de la rencontrer…

On a fini par nous coucher à tout près de minuit, le temps de fermer les valises et toutes les fenêtres de la maison, pour nous assurer de pouvoir armer le système d’alarme avant de partir, mais moi j’avais déjà hâte de me réveiller..