Du ménage et du bureau

Les femmes de ménage sont venues aujourd’hui au lieu de demain comme d’habitude, parce que c’était l’anniversaire de l’une d’elles demain et elle avait demandé de changer de journée.

Je trouve qu’elles commencent à prendre leurs aises cependant et je me demande bien où ça va s’arrêter. J’ai l’impression qu’à chaque semaine, elles tentent d’obtenir un petit quelque chose de plus. Aujourd’hui, elles m’ont demandé d’être payées à l’avance, sous prétexte qu’il y avait un truc spécial à leur église et qu’elles voulaient faire un don. J’ai accepté, en leur faisant signer un reçu, pour être bien certaine qu’elles ne « perdent pas la mémoire ».

De plus, pendant que Stéphane était dans la cuisine, elles lui ont demandé pour avoir de la margarine, car elles n’avaient pas eu le temps de déjeuner. Mon amie Sylvie m’avait bien prévenue que très souvent, les habitants d’ici n’étaient pas très gênés et que si tu les invitais à entrer chez toi en leur donnant un pouce, ce n’était pas long qu’ils prenaient un pied… c’est pourquoi quand j’ai vu un paquet de petits pains de blé entier sur le comptoir j’ai fait le saut, car j’en avais acheté un exactement semblable la veille.

Je me suis empressée de leur demander si elles l’avaient pris au congélateur, prête à les remettre à leur place si nécessaire et déjà scandalisée à la pensée qu’elles aient pu avoir un tel « front de bœuf », mais c’était seulement une coïncidence et après vérification, elles avaient bien apportée leur propre pain…

J’ai eu un petit pincement au cœur et une bouffée de remord à la pensée qu’elles déjeunaient au pain sec et au jus…

J’ai passé la majorité de la journée dans le bureau.