Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

jeudi 8 novembre 2007

Minuit moins quart, je trouve une gardienne pour Brutus

Un rendez-vous prévu ce matin a été reporté et ce fût vraiment une bénédiction des Dieux car mes options pour garder Brutus, qui me semblaient évidentes depuis longtemps, se sont soudainement toutes effondrées ! Les trois américains ayant des chiens avec lesquels il a déjà joué plus d’une fois, seront également en dehors de la ville pour le long week-end.

Je me disais que ça ne poserait pas de problèmes puisque de toute façon, ils devaient eux aussi s’arranger pour qu’on prenne soin de leurs animaux mais ceux qui ont deux chiens avaient trop de craintes face à leurs réactions pendant qu’eux-mêmes seraient à l’extérieur du pays. Ils étaient très mal à l’aise de me refuser ce service, mais je les ai assurés que je respectais entièrement le fait qu’ils se sentent inconfortables d’avoir Brutus à leur maison pendant leur absence.

Quand j’ai voulu me « virer de bord » et m’informer auprès de mes deux autres voisins, j’ai vraiment compris la source de leur dilemme et moi qui pensais que ça ne poserait aucun problème, je me suis retrouvée le bec à l’eau, pour ne pas avoir assuré mes arrières plus tôt.

En effet il y a quelques jours, ils ont reçu une mise en garde de leur employeur – le consulat Américain – à l’effet que les gardes de sécurité ne devaient sous aucune considération, être utilisés pour des fins personnelles, autres que pour la surveillance des lieux. Comme de raison, des cas d’abus ayant été signalés – par exemple demander à un garde de laver la voiture – ont justifié cet avertissement et tout le monde est un peu sur les dents.

Demander à leur garde de nourrir leur chien durant leur absence est donc le maximum qu’ils osent se permettre et bien entendu, garder Brutus représente un surplus de travail et de surveillance. Je comprends donc très bien qu’ils soient mal à l’aise alors qu’ils adorent tous mon toutou et je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même, de ne pas avoir réglé cette question plus tôt, en fait hier ou avant-hier.

Il était environ 11h00 du matin lorsque ma dernière option est tombée… ce fût dès lors le branle-bas de combat dans mon bureau et j’étais bien contente que Stéphane soit parti travailler en ville et ne voit pas dans quel merdier je me débattais ! Depuis le début il était contre l’idée d’avoir un nouveau chien exactement à cause de ce que je vis aujourd’hui et il fallait absolument… que je lui donne tort !

Débrouillarde comme je suis, j’avais bien confiance et je savais que je trouverais une solution, autre que de canceller notre voyage ! Alors je me suis retroussé les manches et j’ai utilisé TOUTES mes ressources, à commencer par un courriel « À l’aide » à presque tout mon carnet d’adresses dont le champ « pays » était rempli du mot « Guyana » !

J’ai également mis à contribution mon chauffeur de taxi Andrew, pour voir s’il connaîtrait quelqu’un aimant les chiens et prêt à garder Brutus et j’ai finalement contacté le vétérinaire qui a l’a vacciné à 2 reprises. Ce dernier s’est avéré une ressource de TOUT DERNIER recours, puisqu’il offre l’hébergement temporaire mais dans quelles conditions… Même s’il m’assurait de bons soins et que Brutus serait sorti pour une promenade 2 fois par jour le tout, pour un frais minime, j’ai préféré continuer à travailler fort pour trouver mieux car cette solution était loin de me satisfaire. Imaginer mon toutou dans une cage toute la journée, sans répit de la chaleur et à proximité de d’autres chiens plus ou moins en bon état…hum, merci mais non merci ! Je crois que j’aurais été très soucieuse toute la fin de semaine.

Ensuite, Andrew m’est revenu avec deux personnes prêtes à garder Brutus : son cousin, qui habite dans le même pâté de maison que moi et un collègue de travail. Le premier a déjà au moins 6 chiens et le deuxième… connaît pas mais encore là, sachant comment les Guyanais traitent leurs animaux, j’ai préféré continuer à chercher encore mieux… et ça s’est finalement présenté !

Ma bonne étoile Sophie ayant fait suivre mon courriel à d’autres Canadiens de son réseau, je fus contactée par une femme – Jean (à prononcer à l’anglaise) – dont le mari travaille à l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International). Elle-même s’absentait pour le week-end mais elle m’a mis en relation avec une autre femme – Daniela – habitant à quelques maisons et qui serait prête à me dépanner. Faut dire que j’avais pris soin de joindre la photo de Brutus à mon courriel, ce qui n’a sûrement pas nui à sa cause…

En plus de me référer à une gardienne éventuelle, Jean nous invitait moi et Stéphane, à rencontrer leur petite communauté de « Expat », ce soir à compter de 19h00, pour une réception qu’elle donnait en l’honneur du « Diwali », une fête hindoue équivalant presque à notre Noël, ponctuée d’une parade flamboyante de chars allégoriques brillant de milles lumières, sur le thème du lotus.

C’était bien tentant mais la priorité était de UN trouver une gardienne et DEUX, préparer nos valises pour demain matin.

Vers 15h30, après avoir jasé avec Daniela – d’origine bulgare et mariée à un anglais d’Angleterre – au téléphone, nous avons convenu qu’il importait de s’assurer que Brutus et son chien – un berger allemand de 18 mois – s’entendraient bien. J’ai donc mis les contacts de Andrew et le vétérinaire sur le « hold », car elle me semblait très sympathique et de toute évidence, adorait les chiens.

Vers 17h00, lorsque Stéphane est arrivé de la ville, nous sommes donc repartis avec Brutus en cage dans la boîte du pick-up rencontrer Jean, qui nous a présentés à Daniela et Rickie, le berger allemand. Bien que 3 fois la grosseur de Brutus, il est encore très enjoué et s’est montré très heureux d’avoir un nouvel ami. Au début Brutus était quelque peu craintif, car d’un seul coup de patte amical, Rickie le jetait par terre, mais on voyait que ce dernier n’avait aucune once d’agressivité et qu’il cherchait seulement à jouer.

Daniela, qui casse l’anglais mais que j’arrive très bien à comprendre, m’a immédiatement inspiré confiance et son amour des animaux ne faisait aucun doute. Pendant que les deux toutous faisaient connaissance, elle a insisté pour nous montrer des photos et vidéos de son Rickie entrain par exemple, de jouer avec le chat de la maison, qui d’ailleurs semblait très bien s’en accommoder.

Elle a laissé entrer les chiens dans le salon et du coup, ils se sont mis à jouer à cache-cache entre les fauteuils ! C’était vraiment très drôle de voir cette grosse bête courir entre les meubles, s’arrêter pour voir si Brutus le suivait, et repartir en courant dès que ce dernier le rattrapait !

Ma pression venait de retomber à son niveau normal ! Je savais qu’il serait aimé et bien traité ici, à tel point que contrairement à notre plan initial, qui était de retourner à la maison avec Brutus chercher ses effets personnels, nous changer, manger une bouchée et revenir à la réception de Jean tout en ramenant notre pitou, Daniela a insisté pour que nous le laissions là, tout de suite.

Me fiant à l’expérience de Stéphane avec les chiens et voyant qu’il était confortable avec l’idée, je n’ai pas hésité une seconde. Nous sommes donc repartis sans Brutus et quand nous sommes revenus vers 19h30, les valises presque prêtes, douchés et changés, je ne pouvais être plus satisfaite de la conclusion des événements. En fait, Stéphane n’avait même pas conscience des efforts que j’avais dû faire pour en arriver là.

Avec Daniela, nous sommes retournés chez Jean, où c’était bondé de monde, rencontrant leurs maris et plein d’autre gens sympathiques, dont une ou deux personnes que nous connaissions déjà. J’ai soudainement pensé que j’avais raison de faire confiance en la Vie… ou l’Univers, si on se fit au « Secret »…

Vers 21h30, l’hôtesse fût avisée que la parade du Diwali s’approchait sur la route principale où nous nous sommes tous dirigés, la plupart à pied mais nous dans le pick-up, car j’avais hâte de voir aux derniers préparatifs et je commençais à être fatiguée. La procession d’une douzaine de chars fût des plus magiques, qu’on adhère à cette religion ou non. En attendant le char de tête, j’ai quand même eu pas mal de temps pour jaser avec Daniela et j’espère qu’on aura l’occasion de se revoir. De toute façon, elle m’a dit qu’elle restait ici aux Fêtes et qu’elle serait très heureuse de prendre encore notre Brutus avec elle… WOW quelle chance j’ai eu de la rencontrer…

On a fini par nous coucher à tout près de minuit, le temps de fermer les valises et toutes les fenêtres de la maison, pour nous assurer de pouvoir armer le système d’alarme avant de partir, mais moi j’avais déjà hâte de me réveiller..

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