Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

dimanche 30 septembre 2007

Seule... mais une journée bien remplie !

Après être sortie Brutus dehors à 5h30 du matin et lui avoir donné à manger, j’ai décidé de faire la grasse matinée et j’ai refermé la porte derrière lui, en me disant qu’une petite heure de plus de sommeil ne me ferait pas de tort…

Après la promenade à 7h00 du matin, les premières brassées de lavage à partir, l’arrosage des plantes – qui prend un temps fou car il ne sort qu’un filet d’eau du boyau d’arrosage qui est tellement de piètre qualité qu’il « casse » chaque fois que je le déplace le moindrement (je m’ennuie de mon boyau « Gardena » !) – j’étais déjà toute en sueur. D’ailleurs, faut pas trop trop s’exciter pour transpirer comme un cochon, mais ça ne me donnait rien de prendre une douche car la femme de ménage – la 2e qui vient normalement a dû rester à la maison soigner sa mère malade – est arrivée à 10h00 et je n’ai pas arrêté de la journée.

En attendant qu’elle arrive par contre, j’ai eu le temps de prendre des nouvelles de mon grand Sébastien, à qui je n’avais pas parlé depuis une semaine… depuis qu’il m’avait appris avoir perdu son emploi. C’était quand même bien de le voir sur la caméra, avec Darien qui lui grimpait sur les épaules et faisait des pitreries d’un enfant de 6 ans… il m’a aussi montré qui avait appris à lire… Je ne le dirai jamais assez… vive Internet… ou sinon je ne serais jamais partie si loin.

Je commence à prendre un peu mon aise avec la « maid » et je lui ai gentiment montré de quelle façon je voulais que certaines choses soient faites. De mon côté, j’ai lavé tout le contenu du vaisselier qui n’avait pas dû être nettoyé depuis des mois et j’ai réarrangé les armoires selon la vaisselle neuve que j’ai achetée ces derniers jours.

Ce midi, j’ai également cuisiné selon la suggestion de la femme de ménage, une espèce de ragoût végétarien, avec des boulettes de soya déshydratées que j’avais fait tremper et qui jusque là ne goûtaient pas grand-chose… ça s’est avéré délicieux par la suite et pour la forme… je l’avais assaisonné de curry !

En après-midi, j’au eu une petite Visite surprise de Sylvie et son mari Gaétan, qui passaient non loin de chez moi pour aller à l’aéroport chercher un des ouvriers de la compagnie, qui revenait d’un séjour de deux mois sur le chantier. Gaétan s’est extasié devant le garage double fermé, affirmant qu’il n’avait pas vu ça nulle part ailleurs depuis 2 ans qu’il vit en Guyana !!! On est donc privilégié et on ne le savait même pas ! Ils sont restés que quelques minutes mais quand même, c’est l’fun d’avoir de la visite.

En fin d’après-midi, mes voisins américains sont arrêtés me dire bonjour, lors de leur promenade quotidienne avec les toutous, et j’ai dû les laisser pour m’occuper de la maid qui avait terminé son travail et que je devais aller payer.

Après son départ vers 17h00, je suis allée promener Brutus et là c’est ma voisine d’en arrière – à qui j’avais demandé plus tôt dans la journée si elle voulait venir goûter à mon « expérience » - qui est venue me rejoindre dans la rue pour placoter… je l’ai donc invitée à prendre un thé glacé… qu’elle a refusé, mais elle semblait être trèeeees heureuse d’avoir quelqu’un à qui parler…

A deux reprises, je lui ai offert de partager une petite assiette avec moi et elle refusait mais lorsque j’eu trop faim, vers 19h00, je n’ai eu d’autre choix que de manger sans qu’elle m’accompagne, car elle ne semblait pas vouloir du tout retourner chez elle.

Moi de mon côté, je me disais qu’il fallait que j’appelle ma mère pour lui souhaiter Bonne Fête et je voulais mettre mon blogue à jour, ce que j’ai réussi à lui faire comprendre, de la façon la plus diplomate possible…

Finalement, je me disais qu’une personne qui s’ennuie, peu importe où elle se trouve, c’est bien parce qu’elle le veut… ça fait à peine un mois que je vis dans un pays à des milliers de kilomètres de chez moi et déjà, mes journées sont bien remplies… suffit d’être ouvert d’esprit, à l’écoute des gens et s’intéresser à eux et tout naturellement, on s’intéresse à vous ! C’est sûr que ça ne remplace pas ceux qu’on aime et qu’on a laissé derrière soi, mais ça rend l’éloignement plus facilement supportable…

samedi 29 septembre 2007

Encore du maudit... magasinage !

Je me suis levée une première fois à 4h30 du matin, parce que Stéphane et Daniel embarquaient dans un taxi avec leur partenaire d’affaires. Après que Brutus eut fait ce qu’il avait à faire, je suis retournée me coucher et c’est avec soulagement que je l’ai entendu se laisser tomber sous le lit, chaque fois qu’il se recouche. C’est vraiment drôle, car ça fait littéralement « boum », comme s’il laissait tomber une poche de patates !

À 9h30, mon taxi Andrew est venu me chercher pour me conduire chez Sylvie, qui habite environ à 20 minutes de chez moi. Après m’avoir fait visiter sa maison, nous sommes repartis dans sa voiture, car le premier magasin qu’on voulait faire se trouver à 2 minutes. J’ai encore fait quelques achats intéressants pour mon futur Bed & Breakfast : serviettes, saladier, accessoires de cuisine, etc. J’ai également trouvé de très belles lampes de tables, les seules à date que je ne trouve pas trop quétaines. J’ai demandé à la vendeuse de me les garder car je veux commencer par avoir des tables de nuit !

Nous sommes revenues chez moi vers 16h00, avec une écoeurantite aigue de magasinage et ce fut à mon tour de lui faire le tour du proprio. A un moment donné, alors que nous étions entrain près de la porte d’en avant, nous avons vu passer un pick-up qui semblait vendre quelque chose. Ça semble courant ici, cette façon de faire du porte à porte… sans débarquer du véhicule !

Il s’agissait d’un service de jardinage et entretien paysager – du moins c’est ce que son dépliant disait – et il avait quelques plantes vertes et des sacs de terre à vendre. Sylvie s’est acheté un pot de « langues de belle-mère » mais moi je remerciais « Le Secret » de me l’avoir envoyé car j’avais déjà commencé à m’informer à gauche et à droite pour trouver quelqu’un qui pourrait m’aider à arranger le terrain. En effet, il y a de grandes « patches » de sable un peu partout et pas vraiment un beau gazon (qui est quand même bien différent du nôtre). Brutus passe son temps à vouloir se rendre en Chine et à creuser des trous pour se rouler dedans, je suppose qu’il se trouve un peu de fraîcheur mais bref, on a l’impression de marcher sur la plage dans la maison et je dois passer mon temps à balayer la céramique !

J’ai donc montré au jardinier la source de mon problème, en lui expliquant que je voulais faire des choses moi-même mais que j’avais besoin de conseils, n’étant pas de la région… je vais le rappeler cette semaine pour prendre rendez-vous et faire faire une soumission…

J’ai soupé dans mon bureau, de jambon que j’avais fait cuire hier, avec du chou, et dès 20h00, je crois que j’aurais été prête à me coucher. Malheureusement, Brutus dormait depuis 7h00 et j’ai dû me frotter les yeux pour rester éveillée le plus longtemps possible et vers 21h00, j’ai emmené Brutus se dégourdir les jambes dehors, faire ses besoins et il a pu encore jouer le temps de prendre ma douche.

J’étais tellement crevée et fatiguée quand je me suis couchée à 21h30, que j’ai installé ses jouets dans la chambre et je suis tombée raide morte, en espérant qu’il ne prenne pas trop de temps à se rendormir…

vendredi 28 septembre 2007

Un mendiant frappe à ma porte

Ce matin, j’ai été interpellée de l’extérieur de la maison par un mendiant (je m’en suis rendue compte après lui avoir parlé !) qui passait dans la rue pour m’offrir de nettoyer le drain de pluie des mauvaises herbes qui dit-il, sont des repères de moustiques ! Ce n’est vraiment que par déduction que j’ai saisi ce qu’il demandait, car je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’il disait… j’ai fini par lui répondre que c’est le propriétaire qui s’occupait de tout l’entretien de la propriété…

Quand j’ai raconté ça à Stéphane, il m’a sermonné en me disant que lorsque j’étais seule, je ne devrais j-a-m-a-i-s m’approcher ainsi de la grille extérieure et qu’il serait même préférable que je garde toutes mes grilles fermées à clé. Je ne suis pas peureuse de nature, mais se faire rappeler que nous sommes des étrangers dans un pays où le taux de criminalité est relativement élevé… n’a rien de très réjouissant…

Les gars étant partis tôt ce matin, je me suis mise à la tâche de faire ma comptabilité, incluant ma déclaration de taxes, due pour le 30 septembre. Ils avaient rendez-vous avec le mari de Sylvie – qui travaille pour une compagnie de forage – et j’aurais bien aimé me joindre à eux, car elle était aussi de la partie, mais la raison et la discipline ont eu le dessus…

Nous avons cependant convenu de continuer notre session de shopping demain après-midi et pour ce faire, j’ai dû changer la journée de travail des femmes de ménage qui viennent normalement le samedi. Ça ne me faisait rien de les remettre au dimanche puisque de toute façon, les hommes partent avant l’aube demain pour « l’intérieur », histoire d’aller vérifier sur place, des équipements que la compagnie s’apprête à acheter. C’est un voyage de plusieurs heures, la plupart du temps par la voie des eaux et ils ne savent pas s’ils reviendront dimanche soir ou seulement lundi. Je m’apprête donc à passer un week-end seule avec mon chien, donc faire du ménage dimanche, ça ne me dérangeait pas trop…

En soirée, pendant leurs préparatifs de départ, j’en ai profité pour jaser longuement avec Vincent, qui n’ayant plus de voiture, s’est trouvé un autre travail à distance de marche de chez lui, pour faire le chiffre de nuit dans un dépanneur. Son moral semblait bon et encore une fois, il m’a bien fait rire, quand je lui ai demandé si il y avait de nouvelles venues intéressantes à son CEGEP cette année, ce à quoi il m’a répondu : « Je n’ai pas vraiment la tête à ça… » en faisait également allusion au fait qu’il avait encore une vilaine cicatrice très apparente sur le dessus du crâne.

J’ai également reçu un appel inattendu… de ma voisine d’en arrière – Lolitta – qui voulait prendre de mes nouvelles, savoir comment je m’acclimatais, si j’avais besoin de quelque chose, etc. J’ai ainsi appris qu’elle était veuve depuis 2 ans, que sa sœur habitait l’appartement du 1er étage autrefois réservé aux domestiques et que son fils le plus vieux travaillait en aéronautique sur l’île de St-Vincent et l’autre vivait encore avec elle, mais aussi peu souvent à la maison que n’importe quel jeune homme normal, de 24 ans.

jeudi 27 septembre 2007

Encore du magasinage !

Ici en Guyana, il est pratiquement impossible de penser faire les choses vite ! Comme on trouve un peu de tout, dans tous les magasins, il est pratiquement impossible de vouloir concentrer ses achats dans un secteur en particulier – disons, des trucs pour la cuisine – et la tâche d’équiper cette maison pour qu’elle soit fonctionnelle et de plus, en faire un Bed & Breakfast, s’annonce très ardue !

J’ai donc fait du bureau en avant-midi et comme les gars étaient déjà partis depuis 9h00, j’ai monopolisé mon chauffeur de taxi Andrew, à qui j’ai demandé de m’accompagner dans les magasins. Ce fût très pratique de l’avoir à mes côtés, car bien plus que pour transporter mes paquets, je pouvais lui demander conseil et surtout, surtout, il pouvait me répéter pour que je comprenne, quand certaines vendeuses ou bien avaient de trop forts accents, ou parlaient trop vite, ou utilisaient des expressions qui m’étaient inconnues. Bref, j’étais bien contente de l’avoir avec moi.

Disons que si les éléments de base sont en place – 2 salons, de nombreuses chambres, 2 terrasses, etc. – il reste beaucoup à faire et à acheter pour pouvoir me permettre de recevoir des invités avec un minimum d’allure. Les ustensiles actuels sont tellement de qualité médiocre que je pourrais probablement plier une cuillère en deux, juste avec ma pensée ! La vaisselle est toute dépareillée et il manque un paquet d’accessoires de cuisine importants, comme une lèchefrite, des pots à épices, salière-poivrière, etc.

Je n’ai eu le temps que de faire un seul magasin, un grand quand même, mais j’y ai fait quelques achats parmi les plus importants : set de vaisselle très mignon, aux couleurs et motifs tropicaux, parfait pour les déjeuners, ainsi qu’une coutellerie blanche sobre et moderne. Oui je dépense en ce moment, mais je vois surtout ça comme un investissement… et je ne mêle pas ces dépenses à celles de la compagnie de Stéphane.

Hier, j’avais envoyé un courriel à un de mes oncles qui depuis près d’une dizaine d’années, tient justement un Bed & Breakfast de 3 chambres sur l’île d’Orléans, près de Québec. En fait, c’est son épouse qui m’a rappelée, Lyette et grâce à Skype, nous avons jasée une grosse demi-heure en soirée. Ce fût très intéressant de découvrir son expérience et elle m’a donné de bons trucs, comme par exemple de garder au moins un exemplaire des menus des restaurants environnant, afin d’aider les clients à décider où aller souper.

J’ai donc commencé à me faire un chiffrier pour y colliger toutes mes dépenses, afin de voir en combien de temps je récupérerai mon « investissement ».

J’avais congé de souper ce soir… Stéphane avait annoncé hier vouloir faire une sauce à spaghetti et comme il est très faire de sa technique, je ne me bats surtout pas avec lui car c’est littéralement un « four » dans la cuisine le soir et j’ai rarement envie de cuisiner… au moins au déjeuner la maison est encore fraîche…

mercredi 26 septembre 2007

Après-midi de magasinage

Je suis heureuse d’avoir pu jaser un brin avec ma fille Isabelle sur Skype ce matin, avant qu’elle ne se rende au travail. J’ai appris par contre que pour leur 13e anniversaire de relation, son copain lui a offert un voyage de 3 semaines en Thaïlande, départ le 25… décembre ! Bien sûr que je suis heureuse pour elle car c’est sûrement un endroit magnifique... mais ma deuxième réaction, plus égoïste celle-là, fût de penser que de tout le mois où je serai au Québec, elle-même n’y serait pas pour au moins la moitié !

Ce midi, j’ai lunché avec Sylvie, qui vient tout juste de prendre possession de sa petite voiture. Je la trouve bien brave de conduire dans cette ville où ils viennent à peine d’installer des feux de circulation et où de l’aveu même de mon chauffeur de taxi Andrew, aux intersections, les conducteurs affichent une attitude de « I dare you », à savoir lequel a le culot de passer en premier !

Peut-être que comme elle, je me sentirai suffisamment à l’aise dans les rues de la ville après deux ans, mais pour le moment, il n’en est pas question, surtout que la conduite est à « l’anglaise », avec le volant du côté droit.


Ayant des choses à faire en ville, Daniel m’a donc déposée au restaurant où je la rejoignais, soit le Sizzling Platter, que j’avais découvert la semaine dernière et où on sert de la cuisine indienne délicieuse. Le propriétaire, qui se souvenait de moi, est revenu s’asseoir avec nous quelques minutes car je voulais lui demander des renseignements sur certains de ses contacts dont il m’a fait une précieuse liste, en fouillant à travers son cartable de fournisseurs.

Ensuite, Sylvie m’a emmenée faire des courses, à commencer par la compagnie de cellulaire le mien étant « mort noyé » hier, car il était dans mes poches de short quand j’ai dû sauter à l’eau ! Mon petit bonheur de la journée fût de trouver – enfin – du fromage cottage ; il y avait seulement du régulier – moi qui utilise toujours la version légère à 1% de m.g. – mais bon, au moins j’en avais ! J’ai également fait la découverte de 2 nouveaux petits fruits que je n’avais jamais vu avant ; une sorte de cerise extrêmement surette – pas sûre que je vais en racheter – et un autre fruit, qui fait partie de la famille des lychees, le Rambutan . Absolument délicieux, mais j’ai quand même payé 5$ pour une grappe de ce petit fruit que je soupçonne d’être importé du sud-est asiatique… faudra que je m’informe la prochaine fois.

On a terminé dans une épicerie où j’ai pu faire une provision de viande à congeler – ce doit bien être le seul endroit en ville où on trouve des poitrines de poulet désossée – et c’est là que Daniel est venu me rechercher.

mardi 25 septembre 2007

Un Coup de cafard !

J’ai passé encore la journée seule à la maison… aussi bien m’y faire ! Au Québec, même si mon bureau était à la maison, il m’était facile de voir du monde : mes amis, ma famille, mes clients…j’imagine que ça viendra ici aussi avec le temps, mais le cafard m’a durement frappée aujourd’hui !

Sans raison, comme ça, lors de ma promenade quotidienne de fin de journée avec Brutus, en plein milieu de la rue… Bang ! Je me suis mise à pleurer et ma famille me manquait cruellement. Malgré tous les moyens de communication modernes, je m’ennuyais de « mon monde ».

Heureusement qu’il a fallu que je me reprenne assez vite pour me concentrer sur Brutus car depuis notre mésaventure d’hier, c’est fini la gambade et monsieur devra apprendre à marcher au pied, avant que je ne le laisse m’accompagner à mes côtés sans laisse, comme le faisait si bien Shaddy.

lundi 24 septembre 2007

Je sauve Brutus de la noyade !

On commence à prendre notre petite routine avec Brutus, notre chiot de 3 mois : Stéphane le tient occupé et joue avec le plus tard possible en soirée afin qu’il « fasse sa nuit » et moi je me lève aux alentours de 5h30 le matin pour le déjeuner et la promenade, avant que le soleil ne nous tape dessus ! J’espère que ça ne sera pas toujours ainsi, parce que comme on dit par chez nous… « ça fera pas des enfants forts !»

Aujourd’hui par contre, la promenade du matin a pris une tournure mémorable. Comme nous étions presque arrivés à la maison, Brutus a décidé de longer le terrain d’une autre maison qui fait notre autre coin de rue et comme le drain nous séparait et qu’il avançait très vite, j’ai espéré que ça déboucherait à l’autre bout et que je pourrais le récupérer… ERREUR !

Aussitôt arrivé à l’autre bout du terrain, ne me donnant pas une seconde pour le faire changer de direction ou retourner le chercher, et sans aucune hésitation, il s’est jeté dans le drain qui faisait au moins 4 pieds de large. Ces espèces de fossé sont présents p-a-r-t-o-u-t dans la ville, autour des résidences et sur le bord de chacune des rues, pour recueillir les eaux de pluie.

Ces réservoirs sont très souvent envahis par des plantes aquatiques, et celui dans lequel Brutus est tombé en était rempli, au point de voir à peine l’eau… il essayait donc de nager et de se dépêtrer comme il pouvait, le pauvre et paniquant de le voir ainsi mal pris, j’ai eu juste le temps d’enlever ma montre en me lançant à son secours et en sautant à deux pieds joints dans l’eau.

BEURK ! Les deux pieds m’ont calé dans la glaise au moins jusqu’aux chevilles et une fois Brutus sur la terre ferme, ce fût à mon tour d’avoir des problèmes à m’extirper de ma mauvaise position. Sachant que Daniel était debout, je me suis mise à l’appeler pour qu’il vienne me donner un coup de main, mais aussitôt qu’il s’est approché du chiot pour le ramener à la maison, le petit con s’est refoutu à l’eau ! J’ai dû le sortir une deuxième fois et après que Daniel l’ait pris bien en main, je me suis occupée de me sortir de là ; je me suis dit que ça devait ressembler à ça, du sable mouvant.

Inutile de dire que je me suis empressée d’enlever mes shorts et de me rincer à grande eau avec le boyau d’arrosage extérieur et tout de suite après, de faire subir le même sort à Brutus ! Et Hop, une première douche du matin…

Un peu plus tard, comme je me remettais à l’ordinateur, j’ai recommencé à avoir mal au dos, ce qui est presque devenu chronique depuis que je travaille dans une mauvaise position, assise sur une chaise de cuisine. Presque tous les soirs, je me couche avec un mal de dos lancinant et ce matin, j’ai déclaré – à moi-même et à mes deux acolytes – que c’était aujourd’hui que ça cessait !

J’ai appelé mon taxi Andrew, en lui demandant si il pouvait s’apporter de quoi attacher le coffre de sa valise et je suis partie après le dîner, accompagnée des deux gars, pour aller me chercher une chaise de bureau au magasin qui m’a fait une soumission pour le mobilier au complet. Le grand patron, avec qui je désire m’asseoir et voir les possibilités d’échange, n’était pas là, mais je suis néanmoins repartie avec ma chaise !
En ce qui concerne la promenade de fin de journée avec Brutus, elle fût plutôt de courte durée car j’ai décidé qu’il était temps de lui passer la laisse au cou. Comme de raison, il s’est totalement rebellé – se tortillant sur le sol pour se défaire de son collier et tirant par derrière quand j’essayais d’avancer - alors j’ai perdu patience après deux coins de rues, en me disant qu’on se reprendrait demain matin…

dimanche 23 septembre 2007

Je m'embarre en dehors de la maison à 5h00 du matin!

Environ 5h00 du matin (il faisait encore noir), Brutus se réveille sous le lit et en une seconde, mon instinct maternel prenant le dessus (et l’habitude d’avoir élevé 3 enfants), je suis debout, entrain de chercher mes sandales. Un rapide coup d’œil sur le plancher de la chambre… pas de petite flaque en vue, alors raison de plus pour m’empresser de le prendre dans mes bras (sinon ça lui prend trop de temps descendre les marches) et l’amener dehors en avant de la maison.

Un petit coup de vent et tout à coup Clack !!! la porte vient de se refermer derrière moi et grâce à la serrure automatique… je suis embarrée à l’extérieur de la maison, en jaquette et en gougoune ! C’est bien beau de penser que même en pleine nuit, je ne ressens pas l’ombre d’un frisson… mais je suis découragée, sachant à l’avance que ce ne sera pas facile de réveiller deux hommes profondément endormis dans une chambre la porte fermée, à l’air climatisé. La chambre de Daniel n’est pas très loin de la porte d’entrée, au premier, mais la nôtre est au deuxième, à l’autre bout de la maison.

Je commence par sonner à quelques reprises, mais même réveillés c’est à peine si on l’entend, car ce n’est pas une sonnette comme on connaît au Québec et qui fait « Ding Dong », mais un espèce de bruit de porte qui grinche fort, très difficile à distinguer des bruits ambiants. C’est probablement pourquoi d’ailleurs les Guyanais ne se donnent même pas la peine de débarquer de leur voiture lorsqu’ils veulent demander quelque chose à un résident… ils arrêtent devant la maison et… klaxonnent !!!

Bref, j’ai continué en cognant dans la fenêtre avec ma bague, pour faire plus de bruit, pour finalement « fesser » sur la porte de bois à deux mains et à coups de poing ! Ça m’a paru une éternité mais selon le soleil, j’estimerais le temps que ça a pris à au moins 20 minutes... et c’est Stéphane qui a fini par se lever, en me regardant avec un petit sourire en coin car on avait déjà soulevé cette éventualité…

Quand il m’a demandé ce que j’aurais fait si il avait été parti pour 2-3 jours à la mine, je lui ai répondu que c’est exactement pour ça que c’était arrivé ce matin, pour m’assurer que ça ne se reproduise PLUS JAMAIS !

Vers 10h00 du matin, alors que mon linge mis sur la corde hier n’était pas encore sec, il s’est mis à pleuvoir comme si le déluge approchait ! A 3 nous avons eu le temps de fermer les fenêtres à temps mais pour la première fois depuis mon arrivée et même celle de Stéphane, c’est la première fois qu’une journée se passait au complet sans un seul rayon de soleil… curieusement, personne ne s’en est plaint.

J’en ai profité pour découvrir un site sur lequel j’ai lu dans un de mes magazines préférés – Business 2.0 – et qui nous permet de faire les plans à l’échelle des pièces qu’on veut aménager : http://www.floorplanner.com/. Je voulais reproduire le design de notre futur bureau, car j’ai bien reçu jeudi dernier (après 5 jours), la soumission pour le mobilier qui m’intéressait, mais SANS plan à l’échelle. Je croyais pourtant que c’était le mandat de l’employé venu prendre les mesures de la pièce, il y a plus d’une semaine, mais je devais rêver en couleur… ou j’avais tout simplement oublié que j’étais en Guyana !!!

Je me suis donc attelée à la tâche de bâtir le design du bureau de Excel Gold Guyana, puisque ça fait partie de ma mission d’organiser l’espace de travail de la façon la plus optimale et ergonomique possible. Le temps maussade aidant, j’ai pu consacrer quelques heures à maîtriser ce nouvel outil informatique, puisque j’ai l’intention de m’en servir en proposant mes services à la compagnie d’où je veux commander les bureaux, puisqu’ils les fabriquent eux-mêmes et font donc du « sur mesure ».
Rendu à 14h00 par contre, j’en avais un peu ras-le-bol de « faire du bureau » et même si le soleil semblait vouloir prendre congé toute la journée, j’ai décidé de téléphoner à Sylvie (rencontrée la semaine dernière avec son mari Gaétan), car il avait été question qu’on aille se baigner à la piscine de l’hôtel Le Méridien.

En fait, soleil ou pas, il fait assez toujours assez chaud pour se baigner et là vraiment, j’avais terriblement envie de bouger donc dans ce cas-ci, de me taper quelques longueurs de piscine, car j’adore nager.

Ils étaient encore à la maison, ne sachant pas trop quoi faire de leur peau eux aussi alors mon appel les a décidés à sortir de la maison et on s’est rejoint 1 heure plus tard sur le bord de la piscine. Cette dernière étant très grande, j’ai arrêté au bout de 20 longueurs et j’aurais sûrement été capable d’en faire 20 autres mais je ne voulais pas être malpolie et laisser Sylvie avec deux hommes (Daniel était resté à la maison) qui ne parlent que d’équipements de forage et autres sujets typiquement masculins, au risque de passer pour sexiste !

L’hôtel dispose également d’un petit gym – mais vraiment très très rudimentaire – et le prix d’un abonnement mensuel est d’environ 33$ CA. Je pense sérieusement à m’y inscrire, car la marche rapide n’est malheureusement pas mon activité favorite sous ces tropiques. Mais au coût initial, je dois ajouter au moins 3 trajets en taxi, bref, faut que je planifie mon affaire et que je me planifie une petite routine…

Au retour, pendant que le macaroni à la viande réchauffait au four, nous avons eu une courte visite impromptue de Charlie D., un homme d’affaires avec qui la compagnie négocie pour l’exploitation de ses « claims ». Il était accompagné de sa femme Gail qui gère leur commerce de quincaillerie quand son mari part régulièrement pour quelques jours, dans la jungle.

Elle est très familière avec la région de Toronto, puisque sa fille étudie à l’Université de Guelph et elle y séjourne souvent.

J’avoue que j’ai eu peur lorsque Stéphane leur a offert de rester pour souper, car je n’ai pas l’habitude de recevoir les gens au macaroni à la viande et je me sens tellement malhabile dans cette cuisine, j’ai l’impression de n’avoir jamais cuisiné de ma vie ! Heureusement que leurs deux fils les attendaient à la maison pour souper…

samedi 22 septembre 2007

Nous avons mangé de la poutine et de la tourtière !

Les femmes de ménage sont arrivées vers 10h00 et Brutus n’a pas du tout apprécié leur présence. C’était drôle de voir ce p’tit bout qui jappait et grognait après elles. Faut dire par contre qu’elles ont attiré un peu ce comportement car elles ont tellement peur des chiens – comme la plupart des Guyanais – mais là ça en était ridicule… ! Comme de raison, Brutus le sentait d’instinct et il en remettait !

Curieusement, je trouve qu’elles ont fait une « p’tite journée » aujourd’hui et je crois que ce ne doit pas être étranger au fait qu’elles n’étaient pas payées, puisque la semaine dernière elles l’avaient été en double, à cause d’un malentendu. Elles ont prétexté avoir besoin d’aller dans un magasin avant 15h00 mais toute de même, après un rapide coup d’œil, tout me semblait propre… L’une des deux m’a demandé de lui prêter 0.50$ pour prendre l’autobus… comment aurais-je pu dire non ?

Peu après leur départ, c’est une esthéticienne à domicile qui arrivait… Rehana m’a été référée par Sophie, du Haut-Commissariat, disant qu’elle est très professionnelle et se déplace pour aller chez les gens.

J’avais besoin d’une épilation car même si au Québec, je me les fais moi-même depuis plus de 20 ans, je n’aurais jamais, au grand jamais, pris la chance d’apporter ma cire dans mes bagages, de peur qu’une seule goutte de cette matière ultra-mais-ultra collante, ne s’échappe !

C’est certain qu’ici à la maison, le confort n’est pas tout à fait le même, je suis sur une chaise et elle s’installe par terre (ça tombait bien, les planchers venaient juste d’être lavés !), mais bon, ça compense pour le fait de ne pas avoir à se déplacer.

Très gentille, on a eu le temps de placoter un peu et j’ai appris entre autre qu’ici, un cours de trois mois forme une spécialiste en beauté qui fait TOUT : coiffure, teinture, manicure, facial, épilation, etc. Les Guyanais de Georgetown se divisent en deux origines, les hindoues et les africains… grosso modo. Hindoue pour sa part, on a parlé entre autre de cuisine et de produits locaux que je ne connaissais pas encore et je lui ai demandé si elle pourrait venir m’enseigner à cuisiner guyanais. Pas de problème, ça se fera dans les prochains jours.

Nous nous sommes rendus à la Foire alimentaire vers 19h30 et effectivement, nous sommes régalés d’une pointe de tourtière et d’un petit bol de poutine… drôle de feeling quand on est à des milliers de kilomètres de chez soi ! Nous avons également goûté à quelques autres mets typiques et le spectacle était tout de même assez divertissant, même si on a dû s’asseoir à le plus loin possible de la scène afin d’éviter de se faire défoncer les tympans ! J’aurais bien aimé rester plus tard, mais à 22h00 j’avais tellement sommeil, que les yeux me brûlaient. Comme on partait, les gens arrivaient encore en foule.

vendredi 21 septembre 2007

Encore une soirée seule...

4h20 du matin : Brutus se remet à japper et hurler pour sortir de sa gage ! Je viens pour sauter du lit mais Stéphane m’arrête en me disant que ce serait du renforcement négatif que de répondre à son appel. Je rentre donc les jambes sous le drap en me disant que c’est le prix à payer pour avoir un compagnon qui me sera fidèle pour plusieurs années !

Il finit par se calmer un peu mais de toute évidence, il ne se rendort pas alors à 5h30, j’attends sur le bord de la chambre entre deux hurlements, pour lui ouvrir lorsqu’il est calmé. Évidemment, il ne se contient pas de joie lorsque je le libère et la petite routine recommence, dehors en pyjama pour le premier pipi, les deux encore bien collés, le petit déjeuner et je le laisse dehors 2 minutes le temps d’aller m’habiller pour notre marche – très – matinale !

À un moment donné durant celle-ci, deux chiens errants se sont approchés de moi et Brutus en jappant et je me suis dépêchée de le prendre dans mes bras. Voyant que je ne m’occupais pas d’eux et ayant accéléré le pas, ils ont fini par nous ignorer et rebrousser chemin mais je me suis demandé comment j’aurais pu faire pour me défendre – et défendre Brutus, le temps qu’il a besoin de moi – s’ils avaient vraiment été agressifs. Même si je m’assure de ne jamais sortir de la maison sans mon cellulaire, il ne me serait pas très utile rapidement dans ce cas-là !

On compte les chiens errants par centaines dans cette ville et la plupart sont pacifiques mais sait-on jamais… Stéphane m’a fait remarquer plus tard, en lui racontant l’anecdote, qu’une bouteille de « Bear Spray » (du poivre de cayenne) traînait sur le comptoir de la cuisine exprès pour ma défense... effectivement génial, je n’y avais pas pensé.

A 7h00, après avoir épuisé le petit monstre (tiens on aurait pu l’appeler comme ça : Monster !) j’ai pris la chance de retourner nous coucher et heureusement, il s’est affaissé de fatigue sous mon lit. WOW ! Une petite heure de sommeil de plus.

Un peu plus tard, après le départ des gars pour leur interminable « courraillage » bureaucratique, Andrew – un sympathique chauffeur de taxi que j’utilise le plus régulièrement possible – est venu me porter une pile de vieux journaux, car il travaille également pour le Stabroek News, comme gérant de production.

Eh bien Monsieur Brutus a vite su apprécier les bienfaits de l’air climatisé car il ne veut plus sortir du bureau ! Il me regarde sortir de la pièce et je dois laisser la porte ouverte pour qu’il se décide finalement à me suivre… comme un enfant quand je lui disais de venir et que je partais sans insister s’il n’obéissait pas… mais qui finissait par obtempérer pour ne pas rester seul !

J’ai fait connaissance avec une nouvelle voisine. En fait, je connaissais cette dame pour avoir échangé quelques courriels et lui avoir parlé 2 fois avant mon départ du Québec, car elle travaille pour Go-Invest, un organisme qui aide les étrangers voulant investir en Guyana. D’ailleurs Stéphane l’a déjà rencontré peu après son arrivée ici. Je lui téléphonais pour prendre rendez-vous et la rencontrer en personne – elle ou son patron – et à cause de mon échange téléphonique, elle m’a demandé où j’habitais. En lui décrivant l’endroit, elle m’a appris que nous étions voisine… à trois maisons de la mienne !

A ce moment, la pluie s’est mise à tomber et j’ai dû couper court à la conversation parce que j’avais l’impression qu’un ouragan tropical passait sur ma rue ! Le temps que je fasse le tour des innombrables fenêtres de cette maison, j’en fus quitte pour passer la moppe à quelques endroits…

En après-midi, aussi fou que ça puisse paraître, j’ai reçu par courriel, de l’adjointe du Haut-Commissaire, une Invitation à manger de la tourtière et de la poutine demain soir ! Il s’agit d’une espèce de foire alimentaire servant de levée de fonds au « Rotary Club » et au kiosque du Canada, on y servira ces deux mets qui sont pourtant typiques du Québec mais enfin, je n’aime pas trop faire de politique…

Encore une fois, les gars sont repartis en fin de journée pour aller « prendre un verre » à l’espèce de Club House du stade de Criket, où les femmes se font plutôt rares… J’ai donc décidé de faire une effort et de leur préparer à souper – un macaroni à la viande – mais c’est un exercice pas mal pénible ici, à cause de la chaleur qui règne dans la cuisine. J’avoue que c’est d’ailleurs ce qui m’enlève beaucoup de motivation à cuisiner.

J’ai l’habitude, au Québec, d’utiliser la période de préparation des repas pour faire mes téléphones, équipée de mon téléphone sans fil et de mon casque d’écoute qui me garde toujours les deux mains libres mais là, pas question que je me torde le cou à essayer de tenir le combiné sur mes oreilles ! J’aurais pu en profiter pour jaser avec les femmes que j’ai rencontrée cette semaine mais pour passer le temps, j’ai plutôt apporté mon lap-top sur le comptoir et je me suis passée un film.

Tout ça pour finalement, recevoir un coup de téléphone de Stéphane me disant de ne pas les attendre pour souper, car ça semblait vouloir s’étirer et ils étaient entrain de « faire des bons contacts » !

jeudi 20 septembre 2007

Demandez... vous recevrez !

La nuit fut pas mal plus courte cette fois-ci ! Il faisait encore noir… peut-être 4h00 du matin… pas vraiment envie de regarder… Trop lente à me réveiller, j’en fus quitte pour ramasser pipi-caca… quand le soleil a finit par pointer, je me suis relevée pour mettre Brutus dehors et quand je suis remontée pour chercher mes vêtements en vue de faire le tour du pâté, il m’a suivi et est remonté au deuxième… en me gratifiant d’un autre caca sur près de la chambre.

Non mais faut vraiment être masochiste et Stéphane n’exagérait pas lorsqu’il m’a averti que c’était vraiment comme un bébé, car pas question de laisser sans surveillance deux minutes. Tout y passe et il tente de se faire les dents sur tout ce qui passe dans son champ de vision : coins de meuble, pattes de chaises, un fil qui traîne, le sac qui dépasse de la poubelle, etc. Il faut c-o-n-s-t-a-m-m-e-n-t le ramener à l’ordre et lui offrir un jouet de remplacement !

Un peu plus tard au déjeuner, Stéphane m’a dit que ce serait plus facile si nous avions une cage pour l’y laisser durant la nuit et l’entraîner à la propreté, ce à quoi j’ai répondu : « pas de problème, je vais t’en avoir une pour ce soir ! » En effet, j’avais remarqué, lors de ma promenade de ce matin, la maison où habite les américains rencontrés hier et il se trouve que justement, dehors sur le bord de la porte, trônaient les 2 belles cages ayant servi au transport par cargo de leur deux toutous. Je ne vois pas pourquoi ils refuseraient de nous en prêter une… Et je n’ai même pas eu besoin de lire le livre « Demandez et vous recevrez ! »

J’avais rendez-vous chez le vétérinaire ce matin pour les deuxièmes vaccins de Brutus et après m’être demandé comment je pourrais bien faire pour me protéger des « accidents » possibles en cours de route, j’ai eu la brillante idée de penser au panier à linge ! Je l’ai donc garni d’un vieux linge, avant d’y installer notre toutou avec ses jouets préférés.

Mon chauffeur de taxi préféré – Andrew – m’a emmené car il savait exactement où se trouvait la clinique et encore une fois, je ne pouvais pas croire que des gens – et des professionnels en plus – puissent travailler dans des conditions semblables. Ce vétérinaire a fait ses études en Alabama aux USA et je me dis qu’il faut vraiment avoir l’âme d’un missionnaire pour revenir travailler dans son pays après avoir connu l’opulence d’un pays industrialisé !

Pas d’ordinateur, toute la paperasse est faite à la main, ça a pris autant de temps payer après la visite, que les 20 minutes que j’ai attendues pour entrer dans la salle. Sur le chemin du retour, je me suis vraiment trouvée fine d’avoir pensé au panier à linge, car Brutus a vomi à quelques reprises, à cause de sa piqûre, du stress et de la longue ballade en auto. Les gars nous avaient effectivement rejoint et nous avons dû faire encore quelques arrêts, dont un à l’épicerie.

En revenant à la maison, nous sommes arrêtés chez nos voisins américains pour leur demander de nous prêter une cage et ils ont accepté avec plaisir. Je ne fus pas fâchée d’apprendre que les gars repartaient pour une réunion qui finirait par un souper… c’est ma « journée du mois » où j’ai les batteries complètement à plat et ça fait deux matins que je me lève avant le soleil !

Après le départ, je suis retournée à pied, juste avant que la nuit tombe, à 18h00 pile, chercher la cage et accompagnée de Brutus, je fus bien contente de le voir jouer et s’amuser sans problème avec les deux chiens américains. C’est bon qu’il socialise…

Je n’ai pratiquement pas mangé et l’électricité a manqué presque une demi-heure, ce qui est monnaie courante par ici. J’aurais bien voulu me coucher tôt mais malheureusement, je dois presque adapter mon horaire à celui du chiot car il ne faut pas le laisser seul sans surveillance 2 minutes ! J’ai attendu que Stéphane arrive et s’occupe de le mettre en cage pour la nuit, car il a plus l’habitude que moi avec ce genre de truc. Comble de luxe, on l’a installé dans l’autre petite chambre climatisée, à l’opposé de notre propre chambre. Inutile de dire qu’il a fait un boucan du diable pendant de longues minutes (peut-être 20), avant de s’endormir pour la nuit…

mercredi 19 septembre 2007

Première journée à la maison pour Brutus

Quelle chance… je crois, car Brutus n’a pas émit un son de la nuit… qui s’est néanmoins terminée à 5h00 du matin. Le temps que j’aille à la toilette… il était allé lui aussi ! Stéphane m’a dit que c’était lui avant moi ! La minute qu’il se réveillait, il fallait que je le sorte, mais même si je veux faire vite, juste nous sortir de cette forteresse c’est trop long… faudra que j’améliore ma technique…

Je lui ai donné à manger et le temps de retourner m’habiller pour aller faire notre promenade – en l’emmenant dans mes bras pour remonter en haut – il avait déjà fait ce qu’il avait à faire et le souper d’hier venait d’y passer ! Ben quoi alors, faudra que je me couche toute habillée, les clés de cadenas dans les mains ?!?!

Je l’ai donc emmené faire le tour du pâté de maisons et déjà, il me suivait comme mon ombre. J’ai eu la surprise de rencontrer un couple d’américains qui promenaient eux aussi leurs 2 chiens et qui viennent de débarquer à Georgetown dimanche dernier. La dame travaille à l’Ambassade américaine et lui… il a suivi sa femme ! Je n’en sais pas plus pour le moment, sinon qu’ils ont déjà travaillé en Inde et que leurs chiens sont venus au monde pratiquement dans la rue devant leur demeure.

Bon bien une connaissance de plus… j’en ai bien besoin car ça me fait sentir moins seule et moins isolée…

Je devais quitter la maison aujourd’hui pour quelques rendez-vous et heureusement, le balcon du deuxième s’est avéré l’endroit idéal pour laisser seul notre petit chiot. Tout en céramique, d’une belle grandeur, au grand vent, fermé d’une porte verrouillée, l’enclos idéal quoi, pour être certain entre autre de ne pas se le faire voler ! Mais pas évident pour lui, car jusqu’à hier, il était entouré de ses frères et sœurs…

Nous avions tous les trois rendez-vous avec le Haut-Commissionaire du Canada mais avant ça, je dînais avec son adjointe, Sophie, avec qui j’avais déjà eu quelques échanges, par courriel et téléphone (les gars sont venus me rejoindre à 14h00). Elle m’a fait découvrir un restaurant qui vient tout juste d’ouvrir et comme il y avait peu de gens, le propriétaire s’est fût aux petits soins pour nous. Guyanais d’origine ayant vécu dans la région d’Ottawa plusieurs années, il m’a assuré qu’il pourrait m’aider à me procurer tout ce que j’avais besoin à meilleur coût et qu’il avait plein de ressources qui pourraient m’être utiles…. Je pensais entre autre à sa vaisselle, moderne, très jolie et de bon goût, qu’il a trouvée ici… et qui serait toute indiquée pour mon Bed & Breakfast.

En fait mon problème est que premièrement, j’ai une sainte horreur de magasiner et secondo, la couleur de ma peau fait augmenter les prix de façon mystérieuse… la solution étant donc de me faire procurer les choses par l’intermédiaire de habitants locaux.

Nous avions également rendez-vous pour souper avec la famille québécoise que nous avions rencontré dans un buffet la semaine dernière. Après notre rencontre de l’après-midi, les gars sont repartis de leur côté et moi je suis revenue à la maison pour une heure, le temps de m’occuper de mon nouveau bébé, le promener et lui donner à manger. Je suis allée les rejoindre au resto pour 18h00, après avoir réinstallé Brutus sur le balcon. Ce sera donc sa niche, tant qu’il ne sera pas assez imposant pour dissuader quiconque aurait envie de le voler.

Le souper au Pegasus (resto de l’hôtel Méridien) fût des plus agréable. Richard est un ingénieur travaillant comme consultant pour Ressources Naturelles Canada et son épouse Élizabeth, infirmière de profession, commence à travailler ici dans 2-3 semaines. Dans nos standards à nous, c’est plutôt du bénévolat – et c’est tout en son honneur – car elle sera payée selon l’échelle salariale de la Guyana, peut-être l’équivalent, sinon plus, de ce qu’une infirmière en chef peut gagner en une journée au Québec !

Même si je crois que les hommes prennent généralement beaucoup plus de temps que les femmes à « connecter » entre eux – ils commencent la plupart du temps par l’aspect professionnel – je ne me gênerai certainement pas pour les inviter à souper… aussitôt que je me sentirai assez à l'aise avec les aliments d'ici (sans parler du peu d'équipement dans la cuisine... même pas d'essoreuse à salade!) pour recevoir à manger comme j'en avais l'habitude au Québec.

mardi 18 septembre 2007

Un nouveau membre dans la famille... Brutus!

Je me suis réveillée ce matin en sortant d’un rêve où j’avais mon nouveau toutou et je lui cherchais un nom… N’est-ce pas ce que « Le Secret » préconise, de visualiser l’objet de notre désir… Je me suis donc endormie avec cette pensée et j’ai l’impression d’avoir rêvé à ça toute la nuit !

Je suis donc partie ce matin avec Stéphane et Daniel, parce qu’on avait besoin de finaliser nos permis de travail et je devais faire prendre des photos format passeport, signer des papiers, etc. mais au fond, je ne pensais à rien d’autre que d’aller voir les petits chiots. Je n’en n’ai pas parlé de la journée, tout en m’assurant par cellulaire de l’heure à laquelle l’éleveur était prêt à nous recevoir.

D’un bureau à l’autre, on a passé presque la journée à courir les documents et les autorisations nécessaires à nos permis de travail et à la fin de notre journée, c’était loin d’être complet notre affaire. Il faut comprendre qu’ici en Guyana, il faut compter le double et le triple du temps nécessaire à accomplir les mêmes tâches qu’à Montréal.

Premièrement, ils ne sont pratiquement pas informatisés et pour une Organisatrice Professionnelle qui gagne sa vie à mettre de l’ordre dans les bureaux de ses clients, ce que j’ai vu aujourd’hui, incluant le bureau d’une avocate et ceux du Ministère des Affaires Intérieures… Eh bien ça tient carrément de l’horreur !

Pourtant on peut facilement comprendre leur inefficacité lorsqu’on voit les conditions dans lesquelles ils doivent travailler ! Peu ou pas de classeur, des montagnes de dossiers empilés partout et maintenus fermés avec des bouts d’élastique noués ensemble… on a beau savoir que ça existe et visionner des documentaires à la télé, il faut vraiment le voir pour ressentir le fossé qui existe entre un pays en développement et un autre totalement industrialisé. C’est comme si on se retrouvait 20 ans en arrière !

Je crois bien m’être fait une nouvelle amie aujourd’hui. Une dame du Haut-commissariat du Canada m’avait refilé le nom d’un homme qui travaille dans le secteur minier, sans que nous en sachions vraiment plus et Stéphane lui a téléphoné en avant-midi pour lui poser quelques questions. De fil en aiguille, ils ont convenu de luncher aujourd’hui et apprenant que je serais présente, il a également invité sa femme, disant qu’elle serait aussi très contente de parler un peu français ! Nous les avons donc rencontré à midi, les 3 hommes assis d’un bout de la table et moi et Sylvie de l’autre, pour qu’on puisse jaser tranquilles de nos affaires respectives.

Très intéressante – et trop courte3 – ma conversation avec cette femme qui a vécu 10 ans en Afrique et qui a dû, comme moi, vivre une séparation déchirante avec un enfant, pour suivre son homme dans des contrées lointaines.

Faut dire qu’elle s’est rendue très rapidement sympathique à mes yeux, en confirmant à Stéphane que 1. OUI ça nous prenait a-b-s-o-l-u-m-e-n-t un chien, parce que ça fait aussi peur aux méchants qu’un bazooka et 2. qu’elle ne pourrait se passer de sécheuse à linge, compte tenu qu’à la saison des pluies, il peut pleuvoir de nombreux jours d’affilée sans possibilité de séchage à l’extérieur. Finalement, elle lui a dit que les nombreuses piqûres sur le corps dont il se plaint depuis quelques jours pourraient provenir de puces des sables qui peuvent s’accrocher aux vêtements qui sèchent à l’extérieur.

Pourquoi lui et pas moi… sais pas mais il n’en fallait pas plus pour la mettre de mon bord et avant longtemps… j’aurai ma sécheuse !

Quand vers 15h00, Daniel a finalement annoncé au chauffeur de taxi qu’on retournait à la maison, j’ai dit à Stéphane qu’il pouvait venir voir les chiots avec moi ou sinon, je me prendrais un autre taxi et m’arrangerais toute seule. Ils ont bien vu que personne n’arriverait à me faire changer d’idée, mais c’est évident que je préférais qu’il soit là.

C’est pas compliqué quand j’ai vu la portée de petits Rotweiller à peine âgé de 12 semaines, je suis littéralement tombé en amour ! Stéphane a longuement jasé avec l’éleveur et comme on avait déjà une femelle, on a décidé de prendre le seul mâle qui restait, pour faire changement.
J’ai bien essayé de négocier un peu mais je pense que j’ai été beaucoup trop transparente et j’aurais eu bien de la misère à ne pas repartir avec un petit toutou dans les bras, m’en aurait-il demandé le double ! Alors moi et Stéphane on s’est splitté le 500$ qu’il demandait, car c’était quand même évident qu’ils étaient bien de pure race ! On n’était pas vraiment préparé à ça mais on est reparti avec le petit chiot dans les bras, pour arrêter sur le chemin du retour dans un « pet shop » - ça n’a aucune commune mesure avec nos magasins grande surface du genre « Nature » - nous munir du « kit de départ » : bols, bouffe, jouets, etc. Une journée qui a coûté cher quoi !

De retour à la maison, la quête d’un nom pour toutou nous a occupés jusqu’au coucher. Nous sommes passés par Toby, Tom (en l’honneur de Tom Exploration, l’employeur de Stéphane), qui s’est transformé en Tommy, puis par Nugget (une suggestion de qui vous pensez !!!) et on s’est finalement entendu pour Brutus, car on a pensé que ça ferait peur aux méchants !!!

Mais pour le moment, Brutus avait plutôt envie d’aller se cacher sous le fauteuil… le pauvre. Chacun notre tour, moi et Stéphane l’avons fait manger dans notre main, histoire de l’amadouer et nous avons passé le reste de la soirée à faire connaissance.

Je me suis couchée avec un peu d’appréhension, car Stéphane ayant beaucoup plus d’expérience que moi avec les chiots, m’a averti que ce ne serait pas facile… que ça demande beaucoup d’attention et bien sûr, j’ai intérêt à m’en occuper !!!

On l’a donc monté avec nous dans la chambre et il a dormi sous le lit…pendant que moi je m’endormais avec le sourire…

lundi 17 septembre 2007

Je veux un chien !

Petite journée tranquille à la maison/bureau. Les gars (toujours mon chum et son patron Daniel) sont partis en ville à la première heure et honnêtement, j’avais tant de choses à faire aujourd’hui que je ne savais pas par où commencer.

J’ai commencé par régler l’histoire de tarif pour les femmes de ménage : j’ai rejoint la propriétaire, qui m’a informée avoir déjà déjà été contacté par rapport à ça et qu’elle leur a confirmé que c’était bien 30,000$ GY pour les DEUX, et non pas chacune. Elle leur a expliqué que si elles voulaient faire augmenter leur business, il fallait qu’elles commencent par être raisonnable. En conclusion, elles ont déjà été payées pour samedi qui vient.

Suite à mes nombreux envois d’hier pour annoncer mon blogue, j’ai également dû répondre à plusieurs courriels. Grâce à ma copine qui pour le moment reçoit tout mon courrier, j’ai pu également consulter les documents les plus importants, qu’elle m’avait scannés et envoyés par courriel. Il en reste très peu tout de même, puisque j’ai des comptes Internet pour presque toutes les institutions avec lesquelles je transige.

Depuis quelques jours, l’idée de me procurer un chien me trotte dans la tête et la journée passée seule à la maison n’a fait que renforcir ce désir. Stéphane persiste à dire qu’on n’en a pas besoin, avec tous les grillages cadenassés qui font le tour de la maison et le système d’alarme relié à une centrale, mais chaque personne à qui je parle me confirme que c’est préférable d’en avoir un par ici.

J’ai donc fait un peu de recherche - sans succès - sur Internet pour trouver des éleveurs de chiens dans la région, avec le même résultant dans les Pages Jaunes. J’ai finalement pensé contacter des vétérinaires (3 dans le bottin téléphonique !) et le premier me fût très utile. Premièrement, j’ai apprécié qu’il s’exprimait très bien au téléphone et il m’a donné de bons conseils sur les races disponibles dans la région, en définitive très limitées comme choix.

Par contre, il m’a donné le nom d’un éleveur de Rotweiller qui avait justement une portée de chiots de 12 semaines, prêts à partir. Mon Dieu que je suis bénie ! C'est justement ce qu'on a dû laisser à la maison, notre chienne Shaddy de 8 ans, qui me manque cruellement ! C'est la mère de Stéphane qui s'en occupe et je doute fort, rendue à son âge, qu'elle revienne vivre avec nous un jour...


J'ai donc contacté l'éleveur en question, pris son adresse pour aller les voir demain, même si j’ai fait le saut en apprenant le prix… approximativement 500$ CA ! Il semble que ce soit normal (après quelques vérifications sur Internet), pour des chiots de race pure vaccinés et queue coupée.

Ce n’est pas tant pour la sécurité que j’en ai envie mais surtout, pour la compagnie. J’ai besoin de la présence d’un être vivant près de moi, surtout en prévision des nombreuses périodes où je serai seule dans cette grande maison. J’en ai reparlé à Stéphane en soirée qui s’inquiète de ce qu’on va faire avec le chien lors de nos voyages au Québec et après avoir échangé des OUI-NON-OUI-NON à quelques reprises, je n’ai pas insisté, en me disant que j’avais dans la tête d’aller les voir demain et que seule une catastrophe naturelle m’en empêcherait ! D’ailleurs, on n’est sûrement pas les seuls ici à vivre cette situation et ça ne m’inquiète pas car je suis confiante de trouver une solution à temps pour notre absence du mois de décembre.

dimanche 16 septembre 2007

Visite au « Zoo » de Georgetown















Aujourd’hui, j’aurais bien aimé que mon chum décroche un peu du boulot, mais c’est pas mal difficile, puisque temporairement, on vit avec son patron ! Je prends donc mon mal en patience, mais j’ai réussi à le convaincre de prendre un peu de temps cet après-midi pour aller nous promener au zoo.

En attendant ce matin, je me suis occupée d’envoyer un courriel à tous mes contacts du groupe amis, famille et personnel, pour les informer de la présence de mon blogue sur le web. Les réponses n’ont pas tardé à rentrer et l’une des remarques les plus fréquentes que j’ai pu lire, se rapportait au courage et la hardiesse dont j’ai dû faire preuve pour décider de vivre pareille aventure.

Curieusement, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai lu le mot « Félicitations » ! Mais je me demande de quoi au juste ??? Ce sont donc les autres qui m’ont fait prendre conscience qu'effectivement, je suis privilégiée de vivre certaines expériences hors de l’ordinaire, mais il ne faut pas oublier qu'il y a un prix à payer pour tout... surtout pour sortir de son petit confort sécurisant… mais je suis comme cela : j’ai toujours eu comme devise que je ne mourrai pas en me disant "J'aurais donc dû" !!!

14h00 : finalement mon chum se décide à s’occuper un peu de moi et on se rend au zoo en taxi. En fait, dépendamment de nos origines, ça peut paraître prétentieux de qualifier cet endroit de zoo, si on considère ce rassemblement de quelques cages et quelques enclos qui tiennent à peine debout !

Bon j’exagère à peine, car le derrière des bâtiments est jonché de détritus et mon chum a même refusé de prendre une photo d’un derrière de bâtisse qui tombait en ruine, disant que ça n’en valait même pas la peine ! C’était vraiment triste à voir, mais j’ai quand même réussi à m’extasier devant des créatures que je n’avais parfois même jamais vu en photos (voilà vous les voyez maintenant !) Seul mon amour des animaux et mon sens de l’émerveillement peuvent expliquer que j’aie réussi à passer plus de 90 minutes dans cette allée unique (on fait vraiment un aller-retour !)

Sur les photos, vous voyez entre autre un laba, espèce de rat dont les indigènes se régalent (Stéphane en a mangé dans la brousse), un tapir, un espèce de lémur, ainsi qu'un spécimen de la plus grande race d'aigle au monde. Un seul oiseau peut peser jusqu'à 25 livres!
Le clou de la visite fût ma découverte d’un animal dont j’avais vaguement entendu parler comme étant peut-être à l’origine des légendes de sirènes… le lamantin.

A la sortie du zoo, se trouve un grand étang d’eau boueuse qui héberge je ne sais combien de ces animaux, mais les visiteurs peuvent facilement s’en approcher et les nourrir d’herbage qu’on arrache à même le sol. IMPRESSIONNANT ! Ces espèces de mammifères monstres pouvant peser plus d’une tonne et totalement aquatiques – comme les baleines – sont doux et inoffensifs comme des agneaux. Ils s’approchent des gens et se sortent la tête de l’eau pour leur quêter du gazon frais, qu’ils grappillent avec leur museau aussi flexible qu’une trompe d’éléphant.
Mon chum leur chuchotait que si un jour il devenait riche, il leur fournirait un étang à l’eau claire, bien propre et beaucoup plus grand.

Pour souper, ayant décidé d’essayer un nouveau restaurant, nous avons téléphoné à Daniel à la maison pour savoir s’il désirait qu’on lui ramène quelque chose. C’est là qu’on a appris que par mégarde, moi et Stéphane étions partis avec chacun un trousseau de clefs et qu’à toutes fins pratiques, on l’avait barricadé à l’intérieur, puisque tous les cadenas étaient fermés !
Difficile de ne pas en rire… quand ce n’est pas à nous que ça arrive…

samedi 15 septembre 2007

M'habituer aux femmes de ménage d'ici...

Du pain doré pour déjeuner… quel régal ! Faute de sirop d’érable, les gars se sont contentés de sirop de table… moi je suis bien trop « fancy » (et je l’assume très bien merci !) et de toute façon même à la maison, j’essaie de me contenter de compote de pommes-maison, de yogourt aux fruits ou lorsque le cœur m’en dit, d’une compote que je fais rapidement avec des petits fruits congelés, que je sucre avec quelques cuillerées de sirop d’érable et que j’épaissis légèrement à la fécule de maïs.

À ce jour cependant, je n’ai pas vu l’ombre d’une fraise ou de framboises, même congelée, alors je crois que je devrai en faire mon deuil ici..

Après le départ de Stéphane avec son patron pour faire des courses, vers 10h00, les deux femmes de ménage – Elizabeth et Colette – sont arrivées. Elles m’ont été référées par la propriétaire de la maison, qui dit les connaître depuis longtemps et m’assure qu’elles sont très fiables et très honnêtes…

Je ne savais trop à quoi m’attendre ici et heureusement que Stéphane a eu la présence d’esprit d’acheter des produits ménagers car il arrive souvent que par chez nous, les femmes de ménage arrivent avec leurs produits préférés. J’avoue que c’était pas mal « blondie » de ma part, de penser que les pauvres dames, qui arrivent à pied/autobus/ ou sais pas trop, se promènent avec leurs produits ménagers dans les mains, alors qu’elle font à peine 10$ par jour !!!

A ce moment-là, j’avais déjà commencé à faire le lavage, ce qui a semblé les surprendre « You do your own washing ??? » Euh… yes why not ? Aies-je répondu, moi qui ne suis pas trop habituée à me faire servir… j’avoue par contre que pour la partie séchage, je ne crois pas avoir étendu sur une corde à linge depuis au moins 25 ans !

N’en déplaise aux mordues de la corde à linge – dont ma grande chum Cathleen – moi je trouve que les serviettes viennent raides, que ça fait toutes sortes de plis partout, sans parler du gaspillage de temps ! Mais ça a l’air qu’il va falloir que je m’y fasse… quoique voyant que j’étais occupée dans le bureau, Colette est venue me demander si je voulais qu’elle étende la brassée qui venait de se terminer et continuer le lavage.

Encore une fois, je n’ai pas été habituée à ce que qu’une tierce personne s’occupe de mes bobettes… mais je suppose que ça aussi je pourrai m’y faire sans trop de difficultés !

Toujours est-il qu’après quelques ajustements, je les ai laissées à leur boulot, pour retourner dans le bureau mais quelques minutes plus tard, l’une d’entre elles m’a interpellée « Mistress », et ça m’a donné tout un choc ! Oui bien sûr j’ai déjà utilisé les services d’une femme de ménage, mais dans ce contexte-ci,- et avouons-le peut-être du fait qu’elles sont noires – je me suis sentie très mal à l’aise… je suis tellement pour l’égalité des personnes et pour quelques minutes, en me faisant appeler comme ça, j’ai eu l’impression de retourner au temps de l’esclavage…

Heureusement, elle m’a demandé mon nom et par la suite, elles m’appelaient Miss Chantale… j’aime pas mal mieux ça !

C’est à ce moment que j’ai reçu cet appel tant attendu, de l’installateur d’Internet prêt à passer à la maison…C’était le même jeune homme qui m’avait servie lors de mon passage à leurs bureaux et il fût très efficace : tout était fait au bout d’une heure ou presque, juste comme les gars revenaient de la ville. Inutile de dire que tout le monde se frottait les mains de contentement.

J’ai donc pu répondre à mes courriels et faire ce que j’avais à faire, jusqu’à ce que j’appelle ma fille et qu’on se jase sur Skype. Mon autre petit bonheur, c’est de jouer au Scrabble en ligne (ma petite drogue… au moins une fois par jour !) et comme Isabelle a aussi un compte, nous avons joué une partie ensemble, tout en se parlant sur Skype et en se voyant avec notre web cam.

La technologie ne cessera jamais de m’émerveiller, car même sur deux continents différents, j’ai pu jouer une partie de Scrabble avec ma fille, comme si elle était de l’autre côté de ma table !

Heureusement que je peux en profiter car je ne crois que j’aurais pris une telle décision si je n’avais pas disposé de ces outils électroniques de communication…

Les femmes de ménage sont parties vers 15h30 et il semble y avoir eu un malentendu quant au montant de la rémunération, dont la propriétaire m’avait informée. Il me semblait qu’elle avait mentionné 30,000 GY (appx. 15$ US) pour les deux, mais c’est ce qu’elles réclamaient chacune. J’ai bien essayé de vérifier avec Mrs Henry mais celle-ci était à l’extérieur de la ville. On ne s’est donc pas obstiné avec elles, mais on leur a dit que ce qu’on en pensait et que nous étions pour les rappeler cette semaine.

Même à ce prix-là, je sais bien que c’est une aubaine, pour une maison de 8 chambres… et quand j’avais fait remarquer aux gars que je trouvais que ça n’avait aucun bon sens de payer si peu pour ce travail, ils m’avaient répondu qu’il ne fallait surtout pas faire de la « surenchère », et s’en tenir aux tarifs « normaux » du pays, ceux auxquels leur niveau de vie est ajusté.

J’avoue que j’ai un peu de misère avec le concept et je ne suis pas certaine de comprendre ce qu’il y aurait de mal avec le fait d’utiliser nos standards à nous mais bon… je n’ai jamais été très ferrée en économie… si quelqu’un peut éclairer ma lanterne, soyez les bienvenus (tiens, c’est pas Zazou qui disait ça, dans Fusée XL% !!?!!)

Quand j’ai finalement décroché de l’Internet pour aller me préparer à sortir souper au restaurant, il était déjà 18h00. Le temps de me maquiller et coiffer, il était déjà 7h00 et les gars mourraient de faim ! J’avoue que c’est un peu décourageant de se donner le trouble de se coiffer au séchoir à cheveux, pour obtenir une belle chevelure lisse et droite… quand 2 heures plus tard, l’humidité de l’air d’une femme qui ne s’est pas peignée depuis une semaine !!!

J’ai alors pensé à ma copine Johanne B., dont c’est l’anniversaire aujourd’hui et qui frise naturellement comme un mouton. Quelles économies elle ferait ici, elle qui investit beaucoup chez le coiffeur, pour se faire lisser la tignasse…si jamais elle vient me visiter, elle devra en faire son deuil et vivre « au naturel »…

Nous avons soupé dans un resto brésilien qu’un chauffeur de taxi nous a fait découvrir la semaine dernière, le Brasil Churrascaria & Pizzaria. Ils offrent une formule buffet que nous avons beaucoup aimé, parce qu’une fois assis à table avec notre assiette de salade, riz et autre mets délicieux, on vient nous voir avec d’énormes brochettes de viande cuites sur charbons de bois. A tour de rôle, on nous offre des morceaux de poulet, bœuf, porc de délicieuses saucisses brésiliennes qu’ils font eux-mêmes. Je me suis d’ailleurs informée si c’était possible d’en acheter, pour ramener à la maison et on m’a dit que le prix de toutes les sortes de viande (j’ai oublié de demander si c’était cuit ou non) était 2500$ GY le kilo. Bon à savoir… mioum, mioum…

vendredi 14 septembre 2007

J'ai enfin trouvé du yogourt !!!

J’ai décidé de ne pas partir en ville en même temps que les gars ce matin, car je voulais essayer de faire avancer le dossier de l’Internet et surtout, j’avais rendez-vous avec l’installateur de mobilier pour prendre les mesures de la pièce qu’on veut transformer en bureau. De cette façon, si quelque chose cloche à l’installation et les mesures sont erronées, ils en seront responsables.

Demain ou lundi, on doit me revenir avec – si j’ai bien compris, ce qui n’est pas toujours facile dans mon cas – un plan à l’échelle et une soumission bien détaillée, pour chacun des modules de l’agencement que j’ai dessiné : 1 bureau exécutif, plus 2 postes de travail. Je sais très bien que la compagnie de Stéphane n’a pas les moyens tout de suite de se payer d’aussi beaux bureaux mais « Le Secret » dit qu’il faut visualiser ce qu’on désire obtenir, alors je visualise tellement que j’ai pris des photos de celui que je veux au magasin l’autre jour (car aussi incroyable que cela puisse paraître ils n’ont aucun dépliant, aucune photo sur Internet qu’on puisse consulter… rien, nada, niet !!!).

Lorsque j’aurai tout en main, j’ai l’intention de rencontrer le propriétaire du magasin et de lui proposer mes services pour lui monter un système de CRM, car je doute fort qu’il en ait un actuellement à sa disposition. Si je suis assez convaincante, je pourrai probablement faire le tout en échange…

Par la suite j’ai pris un taxi pour aller rejoindre les gars à l’hôtel, prendre mes messages, avancer mes dossiers et m’occuper de mes affaires.

Nous sommes revenus après avoir fait un arrêt dans une épicerie où j’ai trouvé – Alléluia !!! – du yogourt allégé aux fruits. Ça tombe bien, j’avais l’intention de faire du pain doré pour déjeuner demain matin et si je ne doute pas que les gars vont se contenter d’utiliser du sirop de table, je me demandais bien avec quoi MOI j’étais pour l’agrémenter…

jeudi 13 septembre 2007

Aujourd'hui j'ai créé mon blogue...

Stéphane me dit ce matin, avant de partir, qu’il a attrapé une autre coquerelle qui festoyait dans le sac de poubelle. Heureusement que même si j’ai dédain de ces bestioles, comme la majorité des gens, je ne les crains pas, pas plus que les petits lézards ou grenouilles minuscules que j’attrape à l’occasion dans les douches, éviers et autres endroits humides.

J’ai fait la demande d’Internet vendredi dernier et on me dit ce matin au téléphone que ça devrait être installé demain…

En attendant, on est retourné à l’hôtel nous connecter sur Internet et j’ai réussi à reparler à Vincent. Il était chez lui et sa voix sonnait un peu mieux au téléphone. Il ne cesse de répéter qu’il ne comprend pas ce qui est arrivé... mais c'est comme ça un accident !

Il est allé chez le médecin hier, son nez va bien guérir, mais sa cicatrice au crâne ne s’est pas bien refermée et dans un an, il aura peut-être besoin d’une petite chirurgie réparatrice. Mais tout ça c’est mineur...

Pour finir le plat, son employeur chez Denis Fournitures de Bureau ne lui donne presque plus d’heures, maintenant que les vacances sont finies et il n’a pas le choix de se trouver un autre travail. J’aimerais tellement avoir plus d’argent pour lui enlever tout ce stress, pendant ses études… Pourtant, je sais bien que des milliers de jeunes se débrouillent seuls, à commencer par le fils de Stéphane, Brian, qui vit avec sa blonde en appartement, travaille et poursuit ses études, qui s’annoncent longues et ardues, s’il veut devenir un scientifique en nanotechnologie comme il le désire.

J’ai également jasé un bout de temps avec un ingénieur qui travaille pour Ressources Canada – Richard Couture – et que Stéphane avait rencontré au buffet du restaurant, vendredi dernier, n’ayant pas manqué de remarquer que celui-ci parlait français ! Il est venu nous le présenter, à moi et à Daniel et je me suis assurée de prendre sa carte d’affaires, puisqu’il avait mentionné qu'il venait de s'installer à Georgetown avec sa famille.

Le reste de la journée, je l’ai passé au café Oasis, où j’ai également accès en partie à Internet, en attendant que Stéphane et son patron reviennent de un de leurs innombrables meeting.

J’ai profité de ce temps pour mettre en ligne mon premier blog, sur BLOGGER, afin que ma famille et mes amis puissent suivre mes péripéties sans que je sois obligée de les ennuyer avec des tonnes de courriels. J’ai aussi une autre idée derrière la tête… j’ai toujours l’intention de lancer un webzine pour célibataires, Célibaction et je pourrai incorporer mon blog au site…

C'est quand même pas évident d'apprendre (encore) à utiliser un nouvel outil comme Blogger, même s'ils disent avoir essayer de mettre ça le plus simple possible. J'imagine que comme le reste, je vais maîtriser les différents outils avec le temps... en tout cas, on ne pourra pas dire que je laisse mon cerveau vieillir sans le tenir en forme !!!!

J’ai soupé seule, bien avant les gars qui eux avaient fini de dîner vers 15h00, alors en début de soirée, je me suis amusée à planifier l’agencement du bureau. La compagnie de meubles de bureau où j’ai vu ce que je voulais doit m’envoyer quelqu’un demain prendre les mesures de la pièce – service sans frais – car ce sont les manufacturiers ici en Guyana et ils les font selon les spécifications du client.

Etonnamment, leur prix sont relativement raisonnables, compte tenu de la qualité et la solidité du mobilier que j’ai pu constater : évidemment la main d’œuvre n’est pas très dispendieuse ici et ils ont du bois à profusion ! Je n’en ai pas parlé à Stéphane et encore moins à son patron... tant que je n'aurai pas tous les éléments en main...

On est donc installé temporairement sur une petite table de cuisine… pour 3 personnes avec chacune un lap-top, plus un desktop qu’ils ont récupéré de l’ancien employé. En fait, on ne peut vraiment que s’installer 2 à la table et comme c’est une pièce climatisée, il y en a toujours un qui est frustré d’être arrivé trop tard !

C’est pourquoi je fais ma petite affaire pour avoir un bureau organisé à mon goût car je peux faire bien des concessions, mais pas sur mon environnement de travail ! Je le paierai de ma poche s’il le faut, mais je vais avoir – le plus tôt possible – un bureau à mon goût ! Eux ils continueront à travailler sur leur table de cuisine s’ils le veulent mais lors que j’aurai fait un plan détaillé avec l’arrangement du bureau et que j’aurai négocié les meilleurs prix, je n'aurai plus qu'à attendre le GO du président... ou me l'acheter moi-même !

En soirée, on s’est installé pour écouter un film parmi une sélection de DVD qu’on avait achetés… 5 pour 6$. Évidemment, ce sont des films piratés mais très récents, certains encore en salle au Québec ! Ça fait le deuxième que j’écoute et je n’ai même pas fini le premier tellement la qualité était pourrie. Celui de ce soir, encore pire, on voyait les gens s’asseoir devant l’écran du cinéma et on les entendait rire !

mercredi 12 septembre 2007

Première session de jogging en Guyana

On a « paressé » un peu ce matin, ne quittant la maison que vers 9h30, pour encore une fois, aller profiter de l’Internet de l’hôtel Sleepin. J’essaie de ne pas trop penser à Vincent – puisque je ne peux pas faire grand-chose pour lui – mais j’essaierai de le rappeler demain pour prendre des nouvelles.

On a lunché tard et après les gars partaient de leur côté, alors que moi j’avais dans la tête de faire avancer le dossier du mobilier de bureau. Ils m’ont déposé en taxi au magasin que j’avais retenu vendredi dernier et je les ai fait rentrer quelques minutes, le temps de leur montrer rapidement ce que j’avais en tête.

Je sais très bien que c’est au-dessus de leur budget en ce moment et ils attendent encore du financement, mais je veux être prête quand j’aurai le « Go » et j’ai bien spécifié à Stéphane que je n’avais pas l’intention de « travailler sur une table de cuisine » ! Quand je passe 12 heures par jour dans mon bureau, j'ai envie de m'y sentir bien.

Les gars sont revenus à la maison vers 15h45, juste comme je m’apprêtais à faire ma première session de marche rapide, à laquelle je pensais depuis déjà quelques jours. Faut dire que ça prend une détermination du tonnerre pour se décider à enfiler ses espadrilles, sa casquette et son walk-man, par une chaleur humide qui doit bien friser les 35 degrés et plus !

Notre maison est à 2 coins de rue la mer – qui n’a rien d’une mer des Caraïbes – et ça fait quelques fois que j’observe les gens faire leur jogging et leur marche quotidienne, sur le « Sea Wall », un muret destiné à contrôler la mer (la ville étant située en-dessous du niveau de la mer) et qui s’étend sur des dizaines de kilomètres. J’ai jugé qu’à moins de me lever à 5h30 le matin, mon autre meilleure fenêtre pour faire mon exercice presque quotidien était entre 17 et 18h00. Faut surtout pas que je manque mon coup car à 18h15, il fait déjà un noir d’encre ! (N’oublions pas que nous sommes au niveau de l’Équateur ici)

Je ne suis pas encore confortable à 100% quand je me promène seule, car les gars sont très machos par ici – particulièrement lorsqu’ils aperçoivent de la chair blanche ! – et je dois faire attention de continuer mon chemin sans porter attention à leur sifflement, klaxons, etc.

Je reste donc sur mes gardes en tout temps et sur le bord de la mer, lorsque je croisais un homme qui faisait aussi son jogging, je jetais toujours un coup d’œil rapide derrière moi pour m’assurer qu’il continuait son chemin. J’ai quand même croisé plusieurs femmes qui faisaient comme moi mais j’avoue que j’étais la seule… à me promener en bedaine !

Comment aurais-je pu faire autrement ? Lorsque je suis rentrée à la maison, personne n’aurait pu m’attraper à mains nues tellement j’étais trempée de sueur et ça me dégouttait au bout du nez !!! Fallait vraiment que je sois décidée, mais ça m’a fait du bien de bouger et je me suis sentie revivre un peu… depuis mon arrivée, j’avais surtout fait de l’ordi.. Je crois vraiment que je n’avais jamais trouvé une douche aussi bonne de toute ma vie !

mardi 11 septembre 2007

Youppi il ne fait pas beau !

On s’est levé encore très tôt ce matin et les gars m’ont déposée à l’hôtel où nous travaillons sur Internet. La journée fût très ordinaire, car j’étais plutôt d’humeur très taciturne et n’avait pas très envie de socialiser.

Après une journée plutôt nuageuse, qui nous a soulagé un peu du soleil de plomb, il a finit par pleuvoir. C’est quand même ironique… alors qu’au Québec on glorifie les journées ensoleillées, je me surprends ici à en avoir ras-le-bol de cet astre brûlant et avilissant !

lundi 10 septembre 2007

Mon "bébé" a eu un accident d'auto !

Heureusement, la nuit dernière s’est mieux déroulée et les chiens nous ont laissé dormir.

Nous n’aurons pas d’Internet avant plusieurs jours, on espère avant la fin de semaine… et ça ne rend pas notre travail facile ! Comme le propriétaire de l’hôtel où nous étions (Stéphane lui depuis 6 semaines !), Clifton Bacchus, a sympathisé avec nous et nous a offert tout l’aide dont nous pourrions avoir besoin, il nous a permis entre autre de revenir quand nous voulions afin de profiter de son Internet sans fil.

Ce matin, je suis donc embarquée avec les gars dans le taxi à 7h15, car ils avaient rendez-vous avec l’avocate et m’ont déposée au Sleepin International, que je puisse m’occuper de mes courriels et travailler un peu. J’étais donc debout à 6h00 du matin et comme le soleil brillait déjà de tous ses feux, j’ai réalisé que si je voulais être capable de faire de la marche rapide sur le bord de la mer, je devrais me lever à au moins 5h30 !!! J’avoue que je préférerais beaucoup plus me procurer un tapis roulant que j’installerais dans ma chambre… mais je soupçonne que ça ne doit pas être facile à trouver par ici… ou ça doit coûter les yeux de la tête !!!

Juste avant le dîner, j’ai décidé de téléphoner à Vincent - mon plus jeune fils de bientôt 20 ans - car ça faisait plus d’une semaine que je n’avais pas eu de ses nouvelles. Son coloc m’a dit que Isabelle était venue le chercher hier et j’ai eu un pressentiment que quelque chose ne tournait pas rond.

J’ai fini par le rejoindre chez sa sœur et là, le chat est sorti du sac ! Il m’a annoncé qu’il avait eu un accident d'auto le samedi avant la Fête du Travail... déjà 10 jours de ça ! Comme de raison, les enfants me l’avait bien caché… afin de ne pas m’inquiéter…

Il a eu le nez brisé et des points de suture sur la tête et je passe ici des détails trop personnels mais en résumé, il a frappé un arbre et s'est réveillé à l'hôpital.

Il a passé quelques jours chez sa sœur, le temps de se remettre de ses émotions. Heureusement qu'ils sont là pour prendre soin de lui mais j’ai pleuré à plusieurs reprises le reste de la journée, en pensant que j’aurais dû être là pour lui venir en aide... Inutile de dire que je me suis demandée un million de fois si j'avais fait une bonne chose de venir ici...

A peine quelques minutes après avoir raccroché, Stéphane et Daniel sont venus me chercher pour aller luncher, et on rencontrait un autre contact et son adjointe, à notre petit café où depuis mon arrivée, je mange d’excellentes salades. Je me suis sentie un peu obligée de leur expliquer – sans trop entrer dans les détails – pourquoi j’avais la mine si défaite !

Par chance, l’adjointe qui était assise en face de moi – une hindoue qui s’appelle Vanie – s’est montrée très sympathique, me racontant qu’elle élevait seule elle aussi son fils de 13 ans.

Ça m’a changé un peu les idées quand on s’est mis à parler de la Barbade, où son frère vit temporairement pour son travail. Elle m’a donné ses coordonnées en me disant qu’elle pourrait m’aider si je cherchais quelque chose en particulier en Guyane et de ne pas hésiter à la contacter.

Pour ce qui est du reste de la journée, je n’ai presque plus ouvert la bouche, laissant le soin à Stéphane d’expliquer à Daniel ce qui m’arrivait. C’est d’ailleurs mon chum qui a préparé le souper, pendant que je me reposais un peu, à travers mes sanglots. Dire que ça faisait seulement une semaine que j'étais partie...

Une anecdote digne de mention cependant… en revenant à la maison, nous avons fait quelques courses pour entre autre, mieux garnir la cuisine d’accessoires de base qui brillaient par leur absence et après avoir visité 5 magasins pour essayer de trouver un ouvre-boîte, nous sommes revenus bredouilles ! On nous disait toujours être « out of stock » ! On s’est demandé à la blague si on ne devait pas se partir une business d’importations d’ouvre-boîte !

dimanche 9 septembre 2007

Photos de ma nouvelle demeure

L’enfer !!! On a été tenu réveillés, moi et Stéphane, une grosse heure cette nuit, par le jappement assourdissant des 2 chiens de la maison arrière et des 3 ou 4 chiens de la maison d’à côté ! Ils s’en prenaient à des chiens errants – et c’est par centaine qu’on les compte dans la région – qui se promenaient en affichant effrontément leur liberté et en narguant ceux qui s’époumonaient derrière leur clôture.

On s’est dit que si c’était souvent comme ça, il faudrait faire quelque chose… du genre boulette de steak haché assaisonnée… de sédatif ou de poison à rat ! Pourtant, on adore les animaux mais quand ils sont bien élevés ! C’est à croire que les propriétaires de ces bêtes dorment avec des bouchons dans les oreilles, ou étaient carrément absents !

Quand on a finit par se lever et manger des œufs chauds pour la première fois depuis longtemps (le déjeuner « continental » de l’hôtel n’était pas fameux), on a continué à rire des vices de construction qu’on remarquait, chaque fois qu’on portait attention à un nouveau coin de la maison.

La propriétaire est revenue avec son fils car il restait quelques petites choses à faire et j’en ai profité pour me lancer dans le lavage. Ce qui fût déjà problématique car le tuyau d’eau froide était complètement bouché ! C’est Stéphane qui en est venu à bout.

J’ai passé le reste de la journée à défaire des valises et faire du lavage, car pour la première fois depuis plus de vingt ans, j’ai dû me servir d’une corde à linge, puisqu’il n’y a pas de sécheuse ici – l’électricité coûte trop cher !

Stéphane a bien pu rire de moi à qui mieux mieux car ça fait longtemps qu’il me reproche de ne pas utiliser de corde à linge…

J'ai fini par prendre quelques photos qui donnent une idée de l'ampleur de la maison mais faut pas partir en peur... c'est effectivement très grand, mais la finition est loin d'être selon les standards nord-américains, au risque de me répéter ! Les voici..





















Lorsque est venu le temps de souper, encore une fois, je me suis creusée les méninges pour faire de quoi de potable avec des poitrines de poulet et tout ce que j’ai pu trouver sous ma main : du riz brun, des tomates, un espèce de verdure qui vient sûrement de la famille des épinards mais dont je n’ai jamais pu comprendre le nom quand je l’ai acheté au marché et des légumes chinois en conserve. Ça a donné un met multiculturel et les gars s’en sont régalés, alors que moi je pensais déjà à ce que j’étais pour faire demain soir !

samedi 8 septembre 2007

Enfin on déménage !

C’est avec empressement que j’ai déjeuné ce matin, afin d’aller finir mes valises, pour quitter l’hôtel et emménager dans notre nouvelle maison. Stéphane et Daniel sont allés chercher leur fameux camion Bedford (espèce de truck de l’armée venant de l’Angleterre, apparemment très populaire auprès des mineurs de la région) qu’ils ont eu toute la misère du monde à récupérer de leur ancien employé et qui était resté stationné au poste de police tout à côté, depuis 2 jours.

Nous avons donc embarqué toutes nos affaires aux 3, mais lorsque est venu le temps de repartir, le camion ne partait plus ! Je me suis donc installée tranquille dans mon coin, impuissante, à les regarder se creuser les méninges à essayer de trouver le trouble. Ils ont fini par rejoindre un mécanicien qui est venu leur prêter main forte et il était plus de midi quand nous avons finalement pu décoller.

Quelle aventure ! Stéphane dans la boîte du camion – puisque ce n’est qu’un 2 places dans la cabine – moi avec le lap-top sur les genoux et le desk-top en arrière de la tête et Daniel, qui conduisait ce monstre de camion pour une des premières fois dans les rues de Georgetown !

Rendus à la maison, la propriétaire nous attendait, avec son fils (c’est lui qui a construit la maison) et d’autres ouvriers entrain de faire quelques réparations de dernière minute.

Non mais faut voir ! Du premier coup d’œil, cette maison a fière allure, avec son grand escalier central, ses grandes pièces et son énorme cuisine toute blanche mais lorsque on se met à y regarder de plus près, les vices de construction sont tellement incroyables et grossiers qu’on ne peut qu’en rire, pour ne pas pleurer de découragement !

C’est hallucinant de voir les cadres de portes tout croches, les tringles de rideaux faites d’un simple bâton de bois, les planches de céramique qui ne sont pas de niveaux, les armoires de cuisine qui doivent être fixées avec un crochet sinon elles ne ferment pas bien et la liste est interminable ! Chaque fois qu’on regardait dans un nouveau coin, on en pouffait de rire, en essayant de se contenir un minimum devant la propriétaire, qui semble si fière de sa grande maison.

Après leur départ, on s’est mis à faire une liste de tout ce qui nous manquait, à commencer par la cuisine, dont les tiroirs étaient vides, sauf quelques ustensiles que je n’avais jamais vu aussi cheap ! Moi qui aurait pu ouvrir un restaurant avec le contenu de mes armoires dans ma maison du Québec… « Je m’ennuyais de ma mère » en tabarouette !!!

Je n’étais pas au bout de mes peines car nous sommes repartis faire une épicerie de départ, histoire de remplir un peu le frigo et le garde-manger… encore une fois, mon Super C et mon IGA du coin me manquait cruellement ! Je me demandais bien comment j’étais pour arriver à nous nourrir à tous les jours, en n’étant même pas capable de trouver des tomates en boîtes grand format (j’ai fini par en trouver mais de très petites, et à un coût exorbitant).

En fait, je me demandais surtout comment j’arriverais à continuer à garder un minimum de contrôle sur mon poids, lorsque le commis d’épicerie ne sait même pas ce que c’est du fromage cottage ou du yogourt nature, encore moins de l’humus et du pâté végétarien !

J’ai vu 2 sortes de fromage en brique : cheddar et Gouda, le brocoli est hors de prix, pas de haricots verts, de laitue romaine, d’épinards, de piments verts – les piments rouges sont de petits piments forts – et oublions la courge spaghetti, les champignons, sans parler des oignons jaunes qui sont minuscules et .des concombres, fort différents des nôtres.

Chaque fois qu’on est découragé de voir quelque chose qui à nos yeux n’a pas de bon sens, le running gag entre nous est devenu « Welcome to Guyana ! »

On a finit par acheter de quoi faire une sauce à spaghetti, un mets que les gars n’avaient pas mangé depuis longtemps et qui leur manquait beaucoup. Il a cependant fallu que j’aille emprunter un ouvre-boîte – totalement absent de nos bagages et de la maison – à ma voisine, d’origine hindou et qui m’avait été présentée un peu plus tôt par la propriétaire.