Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

samedi 10 mai 2008

Un jour à la fois…

Stéphane se bat comme un diable dans l’eau bénite pour faire rentrer de l’argent, en créant des associations avec d’autres mineurs, à qui il concède des droits d’exploitation sur leurs « claims », contre un pourcentage de leur production. C’est ce qui lui a permis cette semaine de faire son premier dépôt directement relié à la production d’or.

Malgré tout, il revient souvent découragé en fin de journée, à force de constater à quel point il ne peut faire confiance à personne. Il se bat actuellement contre un mineur qui opère une mine sur un de ses terrains et qui refuse de quitter les lieux. Apparemment qu’il produit une quantité importante d’or à chaque jour - car il possède les gros équipements nécessaires – et nie totalement qu’il empiète sur un terrain autre que le sien.

Je travaille donc avec Stéphane pour écrire toutes les lettres et documents qu’on doit produire pour faire évaluer le litige par l’organisme qui régit l’exploitation des mines en Guyana (GGMC) et il passe un temps fou à rencontrer toutes sortes de « responsables ». Or, même s’il possède toutes les preuves (entre autre, à l’aide de données d’un GPS) il en revient toujours frustré des démarches qu’on lui demande d’entreprendre et il lui est facile de penser que tous et chacun ont été « achetés » par le mineur frauduleux.

Il n’a pas l’intention de lâcher prise, mais je ne peux m’empêcher de lui demander, avec un soupçon d’inquiétude, s’il ne risque pas de devenir « un emmerdeur » pour certaines personnes, au point qu’on veuille le faire disparaître.

D’ailleurs voici une anecdote qui démontre à quel point c’est encore l’anarchie dans ce pays en voie de développement… mardi j’ai reçu un appel de mon ami Jai – du restaurant Le Sizzling Platter – me demandant de lui donner un coup de pouce avec ma base de données de courriels, pour promouvoir une petite soirée qu’il donnait le lendemain soir, à l’occasion d’un « relancement » de la bière Heineken ici au pays.

Je lui ai dit que ça me ferait plaisir et contente d’avoir une « petite sortie » du mercredi, j’ai acheminé son invitation à plus de 100 personnes dont j’ai le courriel ici en Guyana. Mercredi matin 8h00, le téléphone sonne et c’est une femme qui dit travailler pour CIDI, la compagnie qui distribue cette marque de bière au pays. Elle dit avoir eu vent de cette soirée à travers un courriel transféré et me pose plein de questions, car elle n’est pas au courant de cette activité « officielle et corporative ». Je lui répond ne pas avoir plus de détails que ce que mon ami Jai m’a dit et de communiquer directement avec lui.

Eh bien moins de 15 minutes plus tard, je reçois un appel d’un homme cette fois, travaillant pour la MÊME compagnie, me demandant sensiblement les mêmes questions ! Il a eu la même réponse, avec cette fois un ton un peu plus agacé, de me faire déranger si tôt le matin pour de la confusion causé par le manque d’organisation et de communication dans leur entreprise.

Lors de ladite soirée, j’ai finalement rencontré le gérant de ces personnes et je ne me suis pas gênée pour lui remettre ma carte d’affaires en lui disant que je pourrais sûrement aider l’entreprise à devenir plus efficace… j’y a fait quelques nouveaux contacts et revu avec plaisir une femme rencontrée l’année dernière, qui tient aussi un Bed & Breakfast en plein cœur de Georgetown et avec qui je partage l’amour des animaux – elle consacre beaucoup de son temps et son énergie aux animaux errants et à éduquer la population.

Finalement en attendant pour moi, c’est « business as usual »… je continue à m’occuper de la comptabilité, de faire de la promotion pour le Bed & Breakfast, d’améliorer la maison et surtout de faire un peu plus d’exercice, en allant à la piscine à tous les deux jours, pour une bonne heure de natation (au moins 50 longueurs), normalement entre 5 et 6h00 le soir.

Stéphane est parti à 5h00 du matin pour le campement pour un aller-retour rendu nécessaire à cause d’une soirée-bénéfice chez le Haut Commissionnaire Britannique, pour laquelle on a acheté des billets en début de semaine. Ça fait depuis mercredi qu’il devait y aller mais à cause d’empêchements à chaque jour, ce n’est malheureusement possible qu’aujourd’hui et il ne peut absolument pas remettre ça une journée de plus.

Je m’en vais donc chez la coiffeuse, car la dernière fois, sa mise en pli (c’est-à-dire dans mon cas, les cheveux plats et lissés) a tenu bon au moins 3 jours, à mon grand étonnement. Je me jure de découvrir son truc… J’espère bien que Stéphane pourra venir me rejoindre au souper, mais je l’ai bien averti de conduire prudemment et de ne pas rouler en fou juste pour arriver à temps…

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