Mes trois plus grandes sources d'ennui dans ma vie hors-Qc... Vincent, Sébastien et Isabelle

dimanche 29 juin 2008

Cochonnerie de maladie tropicale : j’ai la fièvre dengue !

Je crois que ça fait plus d’une semaine que des bibittes essaient de m’avoir… Ça a débuté par une petite conjonctivite à l’œil gauche qui s’est résorbé au bout de 2 jours d’utilisation de gouttes ophtalmologiques, ensuite je me suis retrouvée avec une infection urinaire – moi qui n’ai jamais eu ça de ma vie ! – que j’ai traité avec de fortes doses de jus de canneberge pur, comprimés naturels du même fruit et d’échinacée. Juste comme je m’en étais débarrassée, jeudi dernier, j’ai commencé à avoir mal à la gorge, comme si j’avalais des lames de rasoir. J’ai commencé à faiblir aussi et à avoir mal partout.

Vendredi matin, après un très mauvaise nuit de sommeil – horrible mal de gorge + congestion nasale – je me suis levée tard et c’est à peine si j’ai pu avaler un peu d’œufs brouillés au fromage. Idem vers 13h00, sans appétit, je me suis forcée à avaler un petit bol de soupe aux lentilles – straight, sans craquelins ni rien d’autre.

Plus la journée avançait et plus je me sentais dépérir… je suis allée me coucher vers 14h00 et là, ce fût la descente aux enfers ! (Je sais, y a des gens beaucoup plus malade que moi mais tout est relatif dans la vie, et quand on n’a pas connu pire…) Fièvre, frissons, maux de têtes, courbatures comme si un rouleau compresseur m’était passé dessus, je me forçais à boire de l’eau mais en même temps, j’essayais d’espacer mes visites aux toilettes, car c’est à peine si j’avais la force de traverser les 6 pieds qui séparent mon lit du bol ! Mon cerveau était alerte mais mon corps ne fonctionnait plus : j’étais même trop faible pour me garder les yeux ouverts, ne serait-ce que pour lire ou écouter un film (et des vidéos, on en a maintenant plus d’une centaine !) Non tout ce que je pouvais faire, c’est du « brainstorming » pour le projet que j’ai décidé de mettre à exécution sur Internet. Un Webzine pour célibataires auquel je pense depuis la fermeture du magazine RendezVous, mais que je publierai tout d’abord en anglais, car c’est là que se trouve la masse critique et que je verrai si ça lève assez pour que je le traduise en français. Autrement dit, je planifie la stratégie de mon « plan d’affaires » pendant que j’ai les yeux fermés, ce qui accélérera le processus de mise en exécution…

Stéphane venait me voir de temps en temps mais il en a été quitte pour se faire à souper et tout ce que je lui ai demandé, vers 20h00, c’est quelques tranches de melon d’eau froides pour calmer le feu dans ma gorge et m’hydrater en même temps. J’étais bouillante de fièvre et comme il s’est tapé deux épisodes de malaria depuis qu’on vit en Guyana, il m’a dit que dès demain matin (samedi), il m’emmenait à la clinique, car il n’y a aucune chance à prendre ici ! Il avait prévu partir très tôt le matin pour le campement, mais il a fait quelques téléphones pour dire qu’il partirait plus tard.

La nuit fût donc longue et pénible, avec la télécommande de l’air conditionné dans les mains (selon mon état je la partais, je l’éteignais…), la boîte de mouchoirs pas loin, ainsi que ma bouteille d’eau.

Quand Stéphane m’a dit qu’on était prêt à nous rendre à la clinique, hier matin vers 8h00, je n’ai rien fait d’autre que d’enfiler une paire de sandales, gardant la même petite robe de coton que j’ai sur le dos depuis vendredi, pas peignée… rien !. C’est rare mais là vraiment, je me contrefoutais de ce que j’avais l’air… je voulais juste restée couchée et ne pas bouger…

Honnêtement, la petite clinique où nous sommes allés (Stéphane y avait déjà amené un de ses travailleurs) ne m’inspirait pas trop confiance, mais je n’avais même pas la force de critiquer ! À la différence du Québec cependant, la femme-médecin a pu me voir en l’espace de quelques minutes, pour ensuite me faire changer de petit appartement où une technicienne de laboratoire a procédé à une prise de sang. Tout de suite après, j’ai reçu une injection sur une fesse (je ne me souviens plus de la dernière fois où ça m’était arrivée !), supposément pour faire baisser la fièvre !?!?

En dedans d’une demi-heure, mes résultats ont été portés au médecin qui m’a revue sur-le-champ. Diagnostic : fièvre dengue, combinée avec une infection bactérienne de type pharyngite… un chausson avec ça ?

Nous sommes repartis de là avec une panoplie de pilules : vitamine A, 2 sortes d’antibiotiques et un concentré en ampoule pour renforcer mon système immunitaire. Je n’ai pas pensé demander à Stéphane combien tout ça avait coûté mais c’est ridicule comparé au Québec. J’ai cru entendre quelque chose comme 1500 $ GY (7.50$ CA) pour une analyse de sang, alors ça donne une idée…

Un accrochage de voitures… sans constat amiable !

Sur le chemin du retour, Stéphane a décidé d’arrêter chez Rôti Hut, une sorte de pâtisserie/boulangerie, se prendre un café et quelques provisions pour le campement. Comme il reculait pour quitter son espace de stationnement, une voiture derrière lui s’obstinait à ne pas vouloir lui laisser de la place et essayait de le contourner, comme le font si effrontément presque tous les conducteurs guyanais. Ça a fini en accrochage, car l’autre conducteur a continué d’avancer et est venu se cogner sur le pare-choc arrière de Stéphane. Moi qui voulait juste retourner me coucher, j’avais bien besoin de ça !

Évidemment, s’en est suivi une engueulade, le conducteur guyanais voulant appeler la police ou que les deux se rendent au poste. Finalement, mon chum a eu pitié de moi et a donné 20$ au malotru – même si lui s’exclamait que ça en coûterait 25$ - pour faire réparer l’insignifiante égratignure qu’il avait sur sa carrrosserie.

De retour à la maison, je me suis recouchée mais avant de partir vers 14h00 - certain que ça l’ennuyait beaucoup mais il n’avait pas le choix – Stéphane s’est assuré que quelqu’un me téléphonerait le lendemain pour vérifier mon état. (Il a toujours peur à une malaria mal diagnostiquée…).

En arrivant j’avais pris mes comprimés et en fin de journée, on aurait dit que j’allais un peu mieux. Je me suis donc relevée pour travailler un peu sur l’ordi et après un très frugal souper – morceau de poisson et quelques légumes achetés à la boulangerie – je me suis recouchée pour écouter deux films un après l’autre.

J’ai éteint les lumières vers 22h00, me disant qu’une bonne nuit de sommeil me ferait du bien, mais est-ce à cause des médicaments, de ma congestion nasale, ou du fait que j’avais trop dormi la veille, je ne dormais pas encore à 1h00 du matin ! Je me suis relevée pour aller sur l’ordi pendant une heure et là je suis venue à bout de m’endormir…

J’ai lu sur Internet que ça la convalescence de cette maladie peut prendre jusqu’à 2 semaines, avec des alternances d’épisodes de fièvre qui vont en s’estompant. C’est effectivement comme ça que je me suis sentie aujourd’hui : une heure je pensais que je prenais du mieux et une heure plus tard, je recommençais à avoir mal partout et redevenir très faible.

Alors tout seule avec mes compagnons à 4 pattes, j’ai passé la journée au lit, alternant entre la télé et l’ordinateur, parce que chaque fois que j’essayais de sortir de la chambre climatisée quelques minutes – pour laver un peu de vaisselle ou arroser 2-3 plantes – j’y retournais en sueur. Trop chaud ou fièvre, probablement un peu des deux, mais j’avoue que j’ai trouvé la journée très longue…

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